Brad#46 - Accrochage
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Le couloir était encombré. De profil, elle se faufila entre deux hommes et se sentit retenue. Se retournant, elle découvrit que son sac avait accroché la boucle du ceinturon de l’un d’eux. Elle releva la silhouette bien proportionnée, la mâchoire carrée juste ce qu’il faut, et leva un sourcil appréciateur avant de croiser son regard.
Il en prit note et sans la quitter des yeux, libéra la lanière. « Vous êtes libre » dit-il mi affirmation, mi question. Mais déjà un « Ju » retentissait non loin. Ses amis l’avaient repérée, elle les rejoignit.
Il retrouva son visage sur la piste de danse. Il en profita pour étudier le reste. Un corps attirant, une vivacité plaisante. Elle rit et dansa avec ses amis une bonne partie de la soirée. Seule à un moment, un mec visiblement aviné commença à l’importuner. Elle le repoussa ; le gars insistait. Abandonnant la jolie rousse qui lui parlait, il saisit l’épaule de l'insistant. « La demoiselle t’a demandé de cesser ». Le gêneur voulut répondre, leva les yeux et d’instinct recula. La place était prise. La femme le remercia. Son visage était vraiment agréable, parsemé de taches de rousseur et illuminé de grands yeux clairs. Il fit néanmoins demi-tour et s’installa dos à un pilier.
Elle le suivit des yeux. Elle appréciait qu’il ne se soit pas imposé. N’est-ce pas ? Elle remarqua que la rouquine d’un peu plus tôt avait abandonné. Sa silhouette élancée, cintrée dans sa chemise blanche, ne cessait d’attirer son regard. Quand les premières notes d’un slow résonnèrent, elle le regarda franchement. Il fut face à elle dans l’instant. Sans lever la tête, elle glissa les mains dans son dos et attrapa ses épaules. Il en frissonna. Elle sourit, la tête posée sur son torse.
Ses mains larges tenaient ses hanches. Il se retenait. Il lui murmura à l’oreille « Quelle est la couleur de tes yeux ?». Elle leva la tête, lui offrant son visage et répondit « gris souris » avec une moue adorable. Il scruta son visage, le regard intense. Elle se mit sur la pointe des pieds pour atteindre ses lèvres. Il la serra plus près et joua lentement avec ses lèvres, sa langue.
Il sentait le café et l’after-shave, pas l’alcool. Elle soupira d’aise et se sentit fondre. Il releva la tête, un poil désorienté par la puissance des sensations. Le souffle court, ils poursuivirent le slow. Incroyable, il était déjà presque au garde-à-vous. « Calme-toi, mec » s’intima-t-il. Lorsque le troisième titre débuta, elle lui prit la main en s’écartant et demanda sans fausse pudeur : « Tu habites loin ? ». Elle alla rapidement prévenir ses amis, qui le jaugèrent du regard, et le rejoignit.
Dans la voiture, elle fit semblant de dormir pour éviter les désillusions d’une discussion oiseuse. Il ne fut pas dupe. Ce silence lui convenait. Elle remua dès qu’il ralentit et l’observa pendant qu’il se garait. Ils s’embrassèrent divinement dans l’ascenseur.
Dès qu’il referma la porte sur le couloir, elle se lova contre lui. Ils se jetèrent presque l’un sur l’autre. L’urgence de leur désir ne permettait pas une longue exploration. Ils se dévorèrent. Il la prit sur la table de la cuisine, en veillant à son plaisir malgré le brasier qu’elle allumait dans son ventre. Ils jouirent rapidement. Il la porta jusqu’au lit. Après quelques minutes de silence, elle repartit à l’assaut, par petites bouchées. Il se laissa faire avant de prendre l’ascendant. A son tour, il découvrit chaque partie de sa peau, la chatouilla, savourant son rire puis l’embrassa, la mordit, la lécha. Elle gémit, demandant à ce qu’il la prenne enfin. Il finit par céder, la retourna et s’immisça avec lenteur dans ce lieu si accueillant. Ils montèrent ensemble sur les cimes du plaisir, d’abord lentement, puis avec frénésie. Ils reprirent leur souffle plusieurs minutes. Il lui proposa ensuite une douche en solo. Il ne put néanmoins s’empêcher d’entrer dans la salle de bain pour la regarder. Elle ouvrit les portes pour l’inviter à la rejoindre. Ce fut lent, délicieux et fort glissant. Ils s’écroulèrent ensuite sur le lit et s’endormirent.
Un sixième sens l’éveilla. L’aube approchait. Elle caressa des yeux le visage apaisé, le torse musclé. Un sourire plissa ses lèvres à l’évocation de ce que cachaient les draps. Quelle belle nuit ! D’un naturel déconcertant pour un coup d’un soir. Elle se leva, ramassa ses affaires et s’habilla dans le couloir. Elle détestait les matins. L’obligation de se présenter en bonne et due forme, la réserve ou son absence inappropriée. C’était toujours gênant et décevant. Elle préférait s’éclipser. Elle avait juste le temps de prendre une douche et deux heures de sommeil avant de débuter sa garde.
Il l’épiât pendant qu’elle préparait sa fuite et ouvrit franchement les yeux quand la porte se referma. Pas timide la petite souris mais pas du genre à fraterniser. Elle n’avait donné ni nom, ni numéro de téléphone. Il s’étira comme un chat après une sieste, ô combien délicieuse. « Ju » l’intéressait fortement. La danse de leurs corps s’était déroulée sans fausse note. Il voulait tester celui de leurs âmes. Quelqu’un l’avait invité à cette soirée. Il finirait par apprendre son nom. Il avait bien l’intention d’attraper à nouveau cette audacieuse demoiselle. L’idée de la chasse à venir l’émoustilla. Il décida qu’une douche fraîche serait utile pour l’apaiser avant l’entrainement.
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