L'ennemi de mon ami est mon pire ennemi
Qu’est-ce qui fait que nous sommes... Nous ? Une question sur laquelle on pourrait mélanger des millions de points de vues différents mais je vais vous donner ma définition. Ce qui constitue une personne, c’est son éducation, à laquelle vous ajoutez son entourage puis son milieu de vie, ce qu’elle ne contrôle pas (comme une maladie par exemple) et enfin... Tous les choix, toutes les directions empruntées sur lesquelles viennent se fracasser toutes les conséquences de ces choix.
Quand je pense à ça, je pense à votre fille, votre soeur qui est un diamant dans ce monde si obscur. Ca fait treize ans que je la connais, je l’ai connu à différentes étapes de sa vie et notre relation a été très différente au fil des années mais il y a une constante qui n’a jamais bougé. Du moment où j’ai posé les yeux sur elle au moment présent, c’est la fierté que j’éprouve pour elle. J’ai toujours vu quelqu’un de vrai, de volontaire et d’aimante... Ce que je cite là sont les qualités qui me viennent à l’esprit mais elle en a tellement...
Je me rends compte que ça me fait sourire et avec ça a l’esprit, il va falloir que je vous remercie. C’est tordu, je le sais... Mais je me sentirais hypocrite si je ne le faisais pas. Vous avez conçu l’une des personnes les plus importantes de ma vie, que je veux voir chaque jour jusqu’à ce que la lueur de la vie quitte mon corps désormais meurtri... Voilà pourquoi je me dois de vous remercier.
Je pourrais venir sur ce champ de bataille et juste vous dire ça en face... Mais ce serait trop facile. Le fait est que ce soir, l’odeur du sang plane au sein de la vallée ! Je ne suis pas là pour être un vengeur, j’ai beau être rancunier, la vengeance ne m’intéresse pas plus que ça mais vous avez poussé le bouchon trop loin. Votre fille ne demande rien d’autre qu’à être entendu et qu’est-ce que vous avez fait ? Vous l’avez traité de bipolaire, vous l’avez traîné plus bas que terre et vous l’avez laissé sur le bas côté comme un échec. Laissez-moi vous dire que le seul échec que je vois aujourd’hui, c’est votre gestion de cette histoire !
Ce n’est pas facile de gérer quelque chose comme ça, je ne dirais pas le contraire mais vous avez pris parti sans même vous demander quels étaient les conséquences de ce choix... Le syndrome post traumatique que porte votre fille n’était pas assez lourd pour vous !?
Vous vous souvenez de ce remerciement ? Je dois l’étendre à votre fils... L’antagoniste de tout ce drame... Mec, on se connaît pas, je ne t’ai même jamais aperçu, mais je ne ressens que de la pitié pour toi. Tu as vraiment cru qu’il n’y aurait aucune conséquence à ce que tu as fait ? Que tu allais vivre une vie heureuse et que tout irait bien ?
Ce soir, le champ de bataille est ouvert, vous êtes trois et je suis seul. Avant que vous ne criez victoire, il faut que je vous confie quelque chose... Vous aurez besoin de me tuer pour vous débarrasser de moi, je n’aurais pas besoin de vous tuer pour vous faire avouer. Ce soir, cette guerre se termine et sera finie quand toi, le frère incestueux regardera ta soeur dans les yeux devant tes parents et tes proches ! Que tu viendras enfin faire ce que tu aurais dû faire il y a de ça des années ! Avoue la vérité, assume enfin ta vraie nature et regardons ensemble le château du bonheur familial s’écrouler sous ces fondations illusoires !
La douleur ne me quitte jamais alors je vous en prie, allez-y avec toutes vos forces, ce ne sera pas pire que ce que je vais infliger. Trois décennies de colère, trois décennies de rage et tout, tout, absolument tout sortira ce soir... Tandis que je deviendrais un homme nouveau, libéré de la rage... Et que votre fille, votre soeur, deviendra une femme nouvelle, libérée d’un fardeau qu’elle ne devrait pas avoir à porter. Je suis sans doute un salop à vos yeux... Et je m’en fous parce que ce soir, ce n’est pas à propos de vous et ce n’est pas à propos de moi...
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