L'Amazone
Habillée de prouesse et de dignité, fière,
Indomptable femme archer, belle cavalière,
Si désireuse, pourtant, de rendre les armes,
De lâcher prise, et s'abandonner au charme,
A la volupté, la tendresse, aux caresses,
Elle saisit, bande son arc, humble déesse...
Fatals yeux noirs orientés vers leur point de mire,
Nenni : l'amazone ne joue point de la lyre...
Trois phalanges repliées tendent fort la corde
Qui vibre enfin et résonne comme un exorde...
Glissant le long de la joue, dans les airs, en vrille,
La flèche vient se loger en plein dans le mille.
Ponctuant de grâce et d'efficace son geste,
L'arc retombe ; elle remonte à cheval, preste,
Et s'enfonce au galop dans la dense forêt,
L'écho des sabots rythmant ses rêves dorés.
Sur la cible, clouée là par la virtuose,
Une feuille parcheminée de ces mots ose :
"Toi qui voulus ravir mon coeur, guerrier sans peur,
Mon ultime flèche te fendra en douceur !"
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