Le fil
J'allais marchant comme sur un nuage blanc dans cette ancienne maison bourgeoise. J’arrivai sur les coups de la neuvième heure après le lever du soleil. Poussai le bois sculpté de roses de la porte d’entrée. Et entrai dans l’autre monde. Traversai le couloir. Empruntai les escaliers menant à cette vieille chambre : mon paradis. Couchés sur le lit, de nombreux personnages racontaient chacun leur histoire. Je pris le plus abîmé. Il avait les coins cornés, la couverture abimée, les pages jaunies et tachées. Il m’appelait. J’aurai mis ma main à couper qu’il avait au moins trois trentaines d’années. Il me parlait. Il me racontait sa vie. Enfance difficile, parents absents, changements incessants. « La vie ne tient qu’à un fil » me disait-il. Je tournais les pages. Choc. Colère. Peur. Dépression. Acceptation. Pardon. Paix. Sérénité. L’encre bavait. Les pages vieillissaient. Une page noire fit son apparition, puis neuf blanches suivirent. Je pris un crayon et écrivit « Si la vie ne tient qu’à un fil alors il est très solide ! ».
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