Un harcèlement passé, un sourire marquant pour l’avenir.

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Ce soir, tout va mal, car il y a un porc devant ma porte.

Pour faire bref, j’ai eu un poste dans un bureau à l’étranger, via un contrat de volontariat international en entreprise.

Jusque-là, rien ne me laissait présager les ennuie, sauf une ancienne salariée qui m’avait prévenue que le chef d’équipe Alain était un déviant. Mais j’étais trop heureuse à ce moment-là que ma candidature ait était accepter.

Cet homme et son bras droit sont des êtres abjects, leurs allusions sexuelles étaient pesantes, chaque mois dans ces bureaux ressemblés à mes pires cauchemars !

Leurs paroles étaient accompagnées de gestes, comme me tirer les cheveux devant les collègues en disant.

- Elle est prête à l’emploi.

Me manipulant comme un objet que l’on peut disposer à sa guise fraîchement déballée. Bon sang, quand j’y repense ça me scandalise ! Dire que je viens d’une prestigieuse école de commerce pour être traitée de la sorte !

Fort heureusement, un autre homme, un collègue de travail, a averti la DRH. J’y ai cru honnêtement qu’elle allait faire quelque chose, vraiment. C’est naïveté de ma jeunesse. Malheureusement, elle a préféré régler ça en interne, la question a était soi-disant résolue de la manière la plus appropriée, mais ils n’ont jamais été virée.

Cependant, après six ans de silence, j’ai parlé à la presse et apparemment, cela a fait bouger les choses. Évidemment aujourd’hui, je suis à un autre poste à la gestion financière.

Maintenant, je suis coincé dans mon bureau avec Alain devant ma porte ! Il tape et essaie de l’enfoncer !

Ce pervers m'a retrouvé et veut se venger, car à cause de moi, il est viré !

C'est le minimum bon sang pour ce qu’il m’a fait !

Mon téléphone portable est déchargé, une seule porte et une fenêtre, alors j'ouvre cette dernière et crie à pleins poumons, avec l’espoir qu’un preux chevalier viendra m’aider.

Alain rentre en fracassant la porte, il est encore plus massif que la dernière fois en plus d'être colère. Il me plaque contre le mur est m’étrangle.

- À cause de toi Karla ma vie est finie !

J’étouffe, il en profite et me touche là où il ne faut pas, ma cuisse et plus haut. C’est comme ça que je vais finir ? Tuer et violer ?

J’essaie de crier, mais personne ne m’entendra. Non, non, ma vision se trouble, je ne peux rien faire. Quelle tristesse, non…

Il fait si froid, je suis si seul. J’ai peur. L’air revient dans mes poumons ! Je suis libéré enfin ! Je reprends mon souffle, je me redresse sur mes jambes, la lumière est éteinte, j’entrevois à peine ce qu’il y a dans la pièce.

Il y a quelque chose qui maintient Alain gémissant au sol. La chose est sur son dos, sa main noire sur son crâne. Son corps de même couleur est parcouru soudainement de lumière bleutée. Un être féminin aux visages souriant, aux dents acérées et canines déformées, de surcroît très développé.

D’accords, je n’imaginais pas ce genre de chevalier, mais pourquoi pas.

Elle tape la tête d’Alain sur le sol, il hurle de terreur. S’agrippe à mon bureau, elle le traîne par les jambes, il essaie par tous les moyens de lui échapper, laissant une trace sur les montants de la porte et embarque la traverse basse.

Impressionnant, comment peut-elle seule traînée un homme de plus de soixante-quinze kilos aussi aisément ? Ce n’est vraiment pas normal comme force, si ? Je devrais peut-être me mettre à la musculature. J’entends son hurlement, mais je ne veux pas voir ce qui va suivre et puis je m’en fiche pas mal de ce qui va lui arriver, tant qu’il est loin de moi. Son cri à l’extérieur du bâtiment est encore perceptible, puis le silence.

On a retrouvé son corps qu’en fin de semaine dans sa voiture accidentée et brûlée. Tant pis pour lui, ce n’est pas moi qui vais pleurer sa mort.

La seule vidéo disponible de cette soirée, c'est lui en train de m’étrangler, mais le reste a disparu. Une étrange perturbation a empêché le fonctionnement de tous les appareils dans le quartier, pourtant, nous sommes à Paris, les réseaux électriques et d’Internet sont loin d’être obsolètes ou fragiles. Tous particulièrement ceux de la banque.

Je repense à cet être chaque soir depuis cette ombre bleutée qui m’a sauvé. Il y a peu de chances de la revoir. Ma terrifiante chevalière. C’est un peu ambigu. Disons gardienne ? Non, puis elle ne m’appartient pas. Juste Ombre Bleutée. Oui, cela lui correspond bien. Ombre Bleutée.

Le temps passe, avec lui la peur qui disparaît et aujourd’hui semble tranquille. Bang, coup de feu en bas. Non… Vraiment ? Un braquage ?!

Cinq hommes et une femme montent dans les bureaux est nous détiennent en otage, ils réclament huit millions d’euros en liquide. Déjà, ils ont fumé quoi ? Non vraiment, nous n'avons pas cette somme ici ! Et tout le monde le sait ! Donc, à quel moment ils ont pensé que l’on aurait autant ?! Hein ?! On a tous juste la moitié en transite ici !

Ils ont armé, dangereux et organisées, munies de talkies-walkies pour se parler. La police a encerclé les lieux. C’est là qui demande les huit millions d’euro, d’accords, des otages dans une banque pour avoir de l’argent qui serait donné par les autorités, ça se tient.

Mais juste…

Pourquoi ma banque ?! Je suis un aimant un problème ou quoi ?! Je suis maudite, c’est ça ?! Je ne peux même pas accuser Dieu, je ne crois pas en lui !

L’un d’eux ne cesse de m’observer. Je l’ai reconnu, de par son apparence svelte et sa gestuelle, Julien. Bordel ! Je suis définitivement maudite, c’est sûr et certain ! Lui aussi m'a reconnu, il décide de m'isoler dans mon bureau à peine restauré. Il braque son arme sur moi. Logique, lui aussi est viré à cause de moi.

Je vais mourir…

Soudain, son collègue féminin débarque et hurle.

- On a problème ! Mais…

Elle pointe son arme sur lui.

- Tu fais quoi julien ! On avait dit que l’on ne tuait personne !

- Alors c’est bien toi.

Des crépitements dans leurs appareils, ils les ignorent.

- Ce ne sont pas tes affaires !

Crie-t-il avec une rage irrationnelle.

- Oh que si ! Si tu la tues, on aura un meurtre sur les bras ! Le plan était de voler l’argent qui était ici en transite, puis nos collègues à l’extérieur gaze les policiers pendant qu’ils réfléchissent a si oui ou non, ils livrent l’argent, on s’enfuit et basta ! Pas de meurtre !

- C'est ce qu’il vous a dit ? Julien veut simplement se venger.

- La ferme Karla !

- Putain, tu la connais d’où ?! De quoi veux-tu te venger ?! Non, en fait, je ne veux pas le savoir ! Pose ta putain d’arme maintenant ! Si tu tires, je tire !

Le crépitement fait place à un ;

- Elle va me def…

Puis un choc lourd sur le sol, comme si quelque chose venait de percuter le plafond de l'étage en dessous. L’instant d’après la femme se tourne vers quelqu’un hors de ma vision

- Vous êtes quoi bordel ?!

Une main gantelet d’un cuir noir lui fait baisser son arme tremblante, doucement. La braqueuse s’écarte. Une femme aux longs cheveux, vêtue d’un manteau noir, d’un masque chirurgical et de lunette se montre à l’entrée de mon bureau. Julien pointe son arme, il tire une balle, d’un geste, elle l’attrape du bout des doigts. Impossible !

Puis tout se déforme, le masque devient noir et opaque, il brûle de flamme bleue, les verres se brisent, fondent, le manteau se colle à la peau, les gants s’allongent a leurs extrémités. Dans ce feu sans fumée, des arcs électriques se forment.

Les lunettes font place à des yeux bleus en amande, le masque remplacer par des crocs de métal, les gants par des griffes, le manteau disparut laisse les courbes dénudées, décharnées et noires d’une femme.

En plein jour, le soleil tape sur ce corps calciné luisant de bleu. Elle s’avance, pas à pas sans empressement, pour chacun d’entre eux, Julien tire, à chaque fois, elle saisit les balles. Huit tirs aux totales. Définitivement, cette femme est mon héroïne.

Puis d’un mouvement si rapide que je ne peux le suivre, elle se glisse sur sa gauche, Julien tente de la mettre en joue, elle intercepte son mouvement avec sa gueule, ferme sa mâchoire, s’empare de l’arme et la broie avec ses crocs.

Des détonations se font à l’intérieur. Elle tire sa langue noire, anormalement longue et dégobille l’arme, sèche et méconnaissable. Elle rit, sourit encore plus à pleines dents et rentre sa langue qui se meut comme un petit serpent.

- J’imagine que personne ne regrettera un homme qui trompe et tue.

Elle pense comme moi, puis montre ses phalanges. Entre chaque doigt, les huit balles qui sont rougeoyantes.

- Je rends coup pour coup.

Julien tremble, il se pisse littéralement dessus, elle le fait trébucher, enfonce les balles dans les articulations avec une vitesse et une précision inhumaine, genoux d’abord, coudes ensuite, les épaules et pour finir les mains. Il n’y a pas de sang, les munitions presque fondues cautérisent les trous. Mais l’odeur de la chair brûlée n’en est pas moins présente, elle le saisit par les pieds comme cette nuit-là et le balance par la fenêtre sans le moindre scrupule puis le regarde s’éclater en bas.

- Il est mort.

Pas la moindre once de compassion dans sa voix. La braqueuse reste immobile et moi admirative.

- C'est ignoble. Bon sang, qui êtes…

L'être vêtue de noir pose son index sur la bouche.

- Chute…

Elle approche son visage et caresse le menton de la malfaitrice avec une certaine douceur.

- Soyez sages et allez-vous rendre à la police. Vous voulez bien ?

Elle acquiesce et part. Quant à moi, je la remercie, mais à peine chose faite, qu’elle disparaît au moment où je cligne des yeux.

Encore une fois, la vidéo ne la montre pas, seule preuve de son existence, la braqueuse qui braque hors champ. C’est aussi qui preuve aux yeux du tribunal que la délinquante, peut être réinsérer dans la société avec un véritable espoir de réussite. J’ai même témoigné en sa faveur, la défendant avec conviction.

Encore fois la mort d’un homme est source d’interrogation, pas de trace, mise à part deux marques de pieds sur le sol à l’entrée de mon bureau.

Seuls les otages, moi et les braqueurs, ont pu voir cette chose de nos yeux. Nous ne l’oublierons jamais.

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