Chapitre 11
Ma tête était posé sur des cuisses, et je me sentais comme dans un cocon de bonheur. Cela semblait si réel, et pourtant mon cœur savait qu’il n’était qu’une illusion. Mirage.
La poussière de fée était un ingrédient pour une grande partie des potions pour créer une illusion à jeter aux pieds d’un adversaire. Aussi à manipuler avec précaution, pour éviter de délirer pendant plusieurs heures. Je venais de respirer cette putain de poudre à l’état pur.
- Ely …
Cette voix rauque me donna des frissons de la tête aux pieds. Une main me caressa le visage dégageant mes cheveux devant mes yeux. Je pris une inspiration, et je retenais un gémissement. Cette odeur de boisé qui venait de lui, me replongea encore dans le passé, que je pensais avoir enfoui loin dans ma mémoire.
- Ouvre les yeux. Tu vas bien ?
- Oui.
J’ouvris les yeux, vite éblouie par une lumière jaunâtre venant d’une lampe posé sur un bureau. Je reconnus le secrétariat et la rencontre avec la fée sombre. J’aurais voulu me redresser rapidement, mais mon corps était ankylosée par la poussière. Ce fut deux mains puissantes qui me releva, je refusait toujours de le regarder. C’était une illusion.
- Ely ? Insista-t-il , inquiet.
- Ça va !
Je m’écarta de lui, brusquement en me rattrapa au bureau en bois, qui grinça sous mon poids. Lentement, et à petits pas, je me dirigea vers la sortie. Un bras s’enroula autour de mes hanches, quand je quitta le mur pour essayer de marcher ou plutôt trébucha vers l’escalier. Je tendis ma main vers l’étage et désigna de mon index la pièce où se trouvait la salle de danse.
- Delphine est en danger.
- Elle est partie avec une de ces élèves, il y a bien une dizaine de minutes.
Sous le coup du choc, je fit l’erreur. Je me tourna vers lui. Mon cœur rata un battement. C’était Aleksandre. Ses cheveux noirs mi-long, coiffés à la va-vite, tombant devant son regard d’un vert forêt, qui me donnait des frissons dans tout mon corps et mon âme. Son corps avec ses épaule carrés , qui lui donnait une belle carrure, mais qui mal vu par la communauté des sorciers. Après tout, à quoi pouvait servir la force dans les mains quand on avait la magie à disposition. Ce n’était pas sa façon de penser. « Il faut toujours se préparer au pire et savoir se défendre ou protéger les siens par tous les moyens. » disait-il.
- Tu n’es pas lui … Tu es parti … sans moi.
Ses sourcils se fronçaient et je compris que ce n’était pas Alek devant moi. Il n’avait pas ce tic quand il était anxieux. Son nez se fronçait de façon adorable, ce que faisait remarquer à chaque fois Dimitri. Le déclic fut brusque, et je devais parler à ce dernier. Il trouva une solution à cette illusion et m’aidera sûrement pour sauver ma famille. Il me fallait que je rentre chez moi.
- Je ne suis pas qui ?
- Personne. Ramène moi chez moi, s’il te plaît.
- Très bien. Acquiesçai-t-il, en nous tournant vers la sortie. Tu as l’air d’être troublé. Tu veux en parler ?
- Non. Grognais-je.
On sortit du théâtre pour découvrir que la nuit était bientôt là. Le ciel arborait déjà ses couleurs orangés, j’avais encore l’espoir que la fée n’avait pas encore tué Delphine et que je pourrais encore la sauver. Il fallait que je sache si Merlin avait réussi sa mission, parce que j’avais besoin d’Emmett pour contrer Félix tandis que m’occuperais de la fée sombre. Peut-être que je me trompais et l’Alpha félin n’était en rien lié avec la fée. Ou alors elle se servais de ce dernier pour atteindre les deux Alpha pour les tuer, mais pour quelle raison. La seule qui me venait à l’esprit était qu’on avait profaner son sanctuaire. Je devais savoir.
- Tu connais un sanctuaire de fées non loin ?
- Oui. Il est pas loin de mon camp pour mon club. Pourquoi ?
- Il est intacte ?
- Je ne sais pas. J’ai jamais approcher l’endroit, j’ai pas envie d’être maudit.
- Quelqu’un de ta meute l’a fait ?
- Personne qui est encore vivant. Grogna-t-il, en me tendant son casque de moto.
Je pris son casque après qu’il m’est lâché les hanches, et je le mit sur mon crâne. Je monta derrière lui, après qu’il se soit installer. Il se tourna à moitié vers moi.
- Je ne peux pas rentrer sur le territoire de ton père si je n’ai pas la permission.
- Roule.
Il grogna avant de démarrer sa moto dans un bruit qui aurait pu ressembler à ronronnement. Je m’accrocha à lui, et je ferma les yeux me laissant porter par la moto rugissant sur l’asphalte et écoutant le cœur battre contre ma main. Après un voyage assez court, il s’arrêta devant le manoir. Je descendis et retira le casque pour lui tendre. Alek me sourit. Ou plutôt Félix. Je cligna des yeux dans l’espoir que son image disparaisse, mais en vain. Mes yeux accrochèrent ses lèvres qui se mirent à bouger.
- Sinon tu peux m’expliquer ce qui t’es arrivé dans le théâtre ?
- Je suis tombée bêtement et je me suis assommée, c’est tout. Répondis-je, tout en avançant vers lui.
- Ely … ?
Mon corps écoutait mon cœur qui battait la chamade à cause de l’envie et la peur qu’il n’était qu’un mirage. J’allais faire la pire bêtise, mais mon esprit n’arriva pas à me raisonner. Je pris le visage d’Alek en coupe avec mes deux mains, et j’approchai mon visage du sien. Il ne s’écarta pas de moi, je ferma les yeux quand mes lèvres touchèrent les siens délicatement. Je soupira d’excitation, quand l’une de ses mains se posa sur ma hanche, et l’autre glissa le long de mes côtes pour se plaquer contre mon dos. Elle continua son chemin après une pression, et monta pour jouer avec mes cheveux. Je gémissais quand le baiser doux, devient peu à peu, plus passionné. Il me goûta lentement et tendrement me donnant des frissons. Quand sa main posée sur ma hanche caressa mon flan en passant sous mon tee-shirt, elle s’arrêta sous mon sein gauche, son pouce effleura mon bonnet avec douceur.
Je m’écarta lentement de ses lèvres et posant mon front contre le sien. Mon corps devenait peu à peu de la lave en fusion. La fièvre était montée étrangement. Je ne pensais pas que c’était dû à la magie féerique, mais j’avais un doute. Je devais en parler à Dimitri. Sa main sous mon sein remonta et l’engloba de sa main, et le palpa en retirant peu à peu sa protection. Je gémissais de plaisir en voulant tellement plus que ça. Si mon esprit ne pensait pas que c’était la pire idée, je lui aurais demander de me prendre à même le sol du perron du manoir.
- Non, s’il te plaît. Soufflais-je, quand ses doigts commencèrent à pincer mon téton.
La seconde suivante, la main cajoleuse se retira de mon sein et remit mon soutien en place. Ses mains quittèrent mon corps m’arrachant un frisson de frustration. Il s’écarta complètement de moi, et me sourit avant de mettre son casque sans un mot, et partit.
Quand il quitta mon champ de vision, je me tourna vers la porte d’entrée et rentra pour montre quatre à quatre les marches de l’escalier menant au premier étage. Je déboula dans ma chambre comme une furie transcendait par la chaleur presque étouffante montant en moi. Je tomba à genoux devant mon miroir à pied, et gémis malgré moi de douleur et de plaisir non satisfait. Je devrais prendre une bonne douche froide pour calmer, mais peu à peu, je pensais que c’était Mirage qui me rendait juste folle. Le fait que je résiste à sa magie avait dû déclencher une réaction en chaîne pour me faire succomber à son illusion.
J’humidifiai deux de mes doigts avec ma salive et les posèrent sur mon miroir avant de commencer à incanter.
- Portal opens ut electi Dei mei (Portail, ouvre toi vers l’lélu de mon coeur.)
Mon miroir se liquéfia comme la surface d’un étendue d’eau, mon reflet disparu pour faire apparaître la chambre de Dimitri. Sans hésitation, je me releva et passa le portail qui se referma derrière moi reprenant son rôle de refleter la pièce où il se trouvait.
L’odeur d’encens m’accueillit et je me sentit légèrement apaiser un court instant avant que la voix étouffé de mon professeur me parvient derrière son mur qui était coulissant pour se rendre à son bureau.
Je m’approcha lentement de la petite ouverture et regarda à travers. Mon corps se tendit quand mes yeux se posèrent sur Dimitri assis sur son fauteuil en cuir marron foncé, et il faisait face à une jeune fille habillé de son uniforme de l’académie de sorcellerie. Mon ancien professeur était agacée par la jeune fille qui semblait aux bords des larmes face à lui.
- Sortez ! Nous reprenons votre cours demain ! S’écria-t-il froidement en désignant la porte menant à l’école.
La jeune élève ne se fit pas attendre et quitta la pièce comme si le diable était à ses trousses. On aurait dit moi, il y a quatre ans plutôt sauf que je n’aurais pas pleurer de tristesse, mais de rage. Dimitri soupira en se coulant à son fauteuil, et il jeta un coup vers moi, moins agacé, et nons surpris de ma présence. Je glissa l’un des pan du mur, en essayant de paraître normal malgré mon envie de lui sauter au cou, et lui demander les derniers outrages pour mon corps.
- Tu es partis, il y a quelques jours. Ricana-t-il. Et te revoila pour me demander de l’aide, je suppose. J’aurais dû finalement parier avec cette vieille sorcière.
J’avançai vers lui, en retenant mes gémissements et en serrrant mes cuisses jusqu’à que je me pose contre son bureau dans un bois en osier. Tout était parfaitement rangé, les papiers étaient emplilés, et les stylos posés élégamment. Les yeux bleus acier me détaillèrent et il renifla, ce qui me sourit de l’entendre de nouveau.
- Tu as pris quoi pour être dans cette état ?
- Mirage ...
- Étonnant. Dit-il, surpris. D’habitude, tu es apaisée par la vision ou tu es une vraie loque. Mais ressentir un plaisir intense, c’est rare.
- J’ai vu ... Alek.
- Je vois.
Il se leva de son bureau, et quand il passa à côté de moi, j’attrapai un pan de sa chemise bleue. Il se tourna vers moi lentement, et je gémis quand ses yeux froids regardèrent mes lèvres que je mordais d’envie.
- Parle.
- Embrasse-moi.
- Ce n’est pas ce que tu veux et tu le sais bien. Ricana-t-il. Dis moi clairement ce que tu souhaites de moi.
Il s’était penché sur moi, posant ses mains posés sur son bureau m’encadrant avec ses bras frôlant les miens. Son visage était à quelques centimètres du mien, et il fixait avec une pointe d’envie mes lèvres.
- Je ne ... peux pas te le dire. Tu le sais.
Il soupira légèrement me faisant tendre quand son souffle me toucha les lèvres. J’étais à deux doigts de me jeter à sa bouche, mais il n’était pas Félix. Il s’écarta de moi, et croisa ses bras sur son torse.
- Qui est Félix ?
J’aurais pu mentir pour m’en sortir mais face à un télépathe, vous avez peu de chance avec un simple mensonge. Je baissa la tête, fautif.
- C’est un Alpha que j’ai embrassé, et qui est apparu sous les traits d’Alek à cause de Mirage.
- Très bien. Dit-il, faisant claquer sa magie dans la pièce. Attends moi dans ma chambre, je te rejoins.
Je releva la tête, surprise et le regarda se diriger vers son laboratoire qui se trouver cacher derrière une porte trompe l’œil. Sans attendre, je me dirigea vers la chambre et son lit à trois places à baldaquin. Je retira mes chaussures et mes chaussettes, puis mon short et mon tee-shirt suivirent avant que je monte sur les draps en soie noir qui me caressa la peau. Je m’allongea en perpendiculaire sur le lit, et j’attendis Dimitri qu’il me rejoigne dans sa chambre plongé dans la pénombre à peine éclairé par son bureau.
La silhouette se dessina dans la chambre quand il rentra, et mon corps se tendit de plaisir quand sa voix m’ordonna de m’asseoir. Une fiole avec un liquide jaunâtre et pâteuse me fut tendit par la main aux doigts fins de mon ancien tuteur.
- Bois. Les effets seront partis demain matin comme un lendemain de cuite.
Je pris la fiole et enleva le bouchon de liège, et bus d’une traite la potion. Je déposa la fiole sur la table de nuit à ma droite, et je lui souris. Mais je désenchanta rapidement, quand je croisa son regard glacial sans once de sentiment à mon encontre.
- Et maintenant ?
- Tu vas prendre une douche froide pour calmer tes ardeurs.
- …
Il renifla.
- Tu t’attendais pas que j’aurais envie de toi après tout ce temps, j’espère ?
- …
- Je dormirais sur le canapé dans mon bureau. Bonne nuit.
Il me tourna le dos et ferma les pans de son mur. La frustration m’envahit, mais le pire fut ma tristesse qui prit le dessus. Je ne put retenir un cri emplit de mes sentiments qui me fit lâcher quelques larmes. La bête en moi ronronna me calmant et me fit comprendre que je devais reprendre le contrôle. Sans envie, je me dirigea vers sa salle de bains. La nuit allait être longue, quand je me coucha seule dans son grand lit, en grelottant de ma douche.
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