L'ombre du passé

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Depuis quelques jours, Adam faisait le même cauchemar, toujours hanté par la pleine lune et le bateau se balançant doucement sur l’océan. Dans ce rêve, il se voyait sur le pont, ses yeux noirs se teintant de flammes, tenant un pendentif dans ses mains tremblantes. Kalista apparaissait, envoûtante et terrifiante, et il finissait toujours par s'agenouiller devant elle, suppliant son pardon. Cette vision le hantait, car il savait que le délai pour honorer leur accord arrivait à son terme, et il ne s’imaginait pas vraiment s’agenouiller devant elle.

… 6h30...

La sonnerie du réveil retentit et, d’un geste las, Adam l’éteignit. Il resta un petit moment allongé, observant le plafond. Une ombre apparut dans le coin de la chambre. Son cœur se serra un instant avant de cligner des yeux, la faisant disparaître.

« Je dois être mal réveillé », pensa-t-il en secouant la tête pour chasser cette étrange sensation.

Adam se réveilla doucement, enveloppé dans la chaleur des draps. À ses côtés, Grace dormait paisiblement, son visage baigné par les premiers rayons de la matinée. Chaque matin, Adam redécouvrait la beauté qui l’avait séduit dès le premier jour. Un sourire tendre se dessina sur ses lèvres tandis qu’il lui caressait tendrement la joue.

Tout en la caressant, ses yeux devinrent humides.

« Pardonne-moi, Grace ! » murmura-t-il à voix basse de peur de la réveiller.

Comme si elle avait perçu son tourment, elle ouvrit doucement les yeux, le regardant avec le même sourire matinal.

« Bonjour », dit-elle d’une voix encore endormie.

Son sourire était si radieux qu’Adam ravala ses larmes, se pencha et du bout de ses lèvres, lui fit un tendre baiser, effaçant les ombres de son esprit tourmenté.

Après ce doux baiser, Adam se leva doucement. « Rendors-toi, chérie. Je vais prendre une douche avant la réunion du comité de ce matin. », lui dit-il d’une voix remplie de tendresse.

Grace le regarda se diriger vers la salle de bains, ses pensées devenant torrides en voyant son corps s’éloigner. Sous l’eau tiède de la douche, Adam espérait apaiser ses pensées tourmentées. Appuyé contre le mur, il laissa l’eau couler sur son visage, tentant de vider son esprit.

« Tu devras payer, tu le sais ! » chuchota une voix sombre dans son esprit.

Avant qu’il put approfondir cette sensation d’angoisse, Grace le rejoignit, sa poitrine se collant contre son dos, ses mains caressant son torse.

« Je t’aime » lui dit-elle en posant un baiser sur sa nuque. Adam se tourna vers elle et la plaqua contre le mur. L’eau ruisselant sur ses seins amplifiait encore plus son désir. Dans une étreinte passionnelle, ils firent l’amour.

« Je t’aime, Grace » lui souffla-t-il au creux de l’oreille. Mais alors qu’il prononçait ces mots, le visage de Kalista envahit son esprit. Cette intrusion fut si intense qu’il fit un geste de recul.

Grace fut surprise par ce mouvement. « Que se passe-t-il ? Tu as l’air préoccupé ? » lui demanda-t-elle, le regard empli d’inquiétude.

Adam se rendant compte de cet instant de malaise, s’approcha de Grace afin de déposer un baiser sur son front.

« Non, ne t’inquiète pas chérie, mais il est temps pour moi de me préparer. »

Il se répéta mentalement : « Ressaisis-toi, mon gars, elle ne mérite pas cela. Elle ne mérite pas de payer pour ce qui te lie à Kalista. » se répéta-t-il mentalement.

Alors qu’il s’habillait pour se rendre au bureau, Grace le regardait avec affection.

« Je te prépare un café avant ton départ ? » lui proposa-t-elle

Adam hocha la tête pour acquiescer.

« Merci mon amour » répondit-il.

Avant de franchir le seuil de la porte, il se tourna vers Grace et déposa un baiser sur ses lèvres : « A ce soir, mon amour » chuchota-t-il.

Grace était loin de se douter des tourments qui agitaient son mari au plus profond de lui.

Sur le chemin du travail, malgré la lumière éclatante du soleil, tout lui semblait sombre. Il se sentait perdu, pris au piège, déchiré entre Kalista et Grace, conscient que chaque choix entraînerait des conséquences profondes.

Arrivé à son bureau, Adam tenta de se concentrer durant la réunion du comité. En tant que PDG d’une entreprise prospère, il exerçait des responsabilités importantes, mais son esprit était ailleurs. Le visage de Kalista apparaissait dès qu’il fermait les yeux, comme si elle exerçait un pouvoir sur lui dont il ne pouvait se libérer.

« Monsieur Carter, en avons-nous fini pour l’objet de ce jour ? » lui demanda un homme d’un certain âge assis à sa droite.

Il lui fallut quelques secondes pour réaliser ce que Monsieur Reynolds lui disait.

« Oui, nous en avons fini pour aujourd’hui, et je tenais à vous remercier de l’efficacité de votre travail », répondit-il en serrant la main de Monsieur Reynolds.

Alors qu’il se tenait devant la fenêtre de son bureau contemplant les lumières scintillantes que lui offrait New York, Adam sentit une présence familière derrière lui.

Il se retourna lentement et elle se trouvait là, dans l’ombre. Ses apparitions n’étaient jamais de bon augure, il le comprenait à cet instant précis ! Il savait qu’elle n’arrêterait pas de le persécuter jusqu’à ce qu’il lui offrit ce qu’il lui avait promis. Il put apercevoir son regard brillant de désir et de pouvoir.

« Adam, il est bientôt venu le temps d’honorer notre accord ! » dit-elle d’une voix douce et teintée de ténèbres.

Le cœur de Adam s’accéléra, vacillant sous l’intensité du moment.

« Kalista, il me reste encore quelques jours, pourquoi viens-tu me tourmenter ? » répondit-il, sa voix trahissant la peur et le désir.

S’approchant de lui dans une démarche sensuelle, elle s’arrêta à quelques centimètres de son visage.

« Adam ! Quand tu as fait appel à mes capacités, tu ne t’es pas demandé si tu me tourmentais ! Alors, je t’en prie, ne te comporte pas tout en ignorant ce que tu me dois ! Et surtout, ne me mets pas en colère ! », s’exclama-t-elle d’un ton ferme et glacial.

Le parfum envoutant de sa peau le tentait mais Adam s’empêcha d’y succomber. Il était conscient des conséquences pour les personnes qu’il chérissait.

« Tu savais que ce moment arriverait, et quel serait le prix à payer pour notre accord ! Ne me déçois pas ! » murmura-t-elle d’une voix remplie de sombres désirs alors qu’elle posait ses lèvres sur les siennes.

En un instant, un tourbillon de désir s’empara de lui, laissant toute pensée rationnelle disparaître. Mais dès qu’il rouvrit les yeux, elle avait disparu telle une illusion.

Alors que le coucher de soleil baignait la ville dans une lumière chaude et réconfortante, Adam sentit un frisson lui parcourir tout le corps tout en se posant cette ultime question : jusqu'où serait-il prêt à aller pour échapper à la dette qu'il avait contractée envers Kalista ?

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