Theldir avait fini par s'endormir, avoir pleurer l'ayant épuisé. Je me suis allongé à ses côtés, fermant moi aussi les yeux, sans doute pour ne pas le laisser au pays des songes seul. J'ai refermé ma main sur la sienne, recherchant une personne à qui me retenir.

oOo

 - Mon Prince ! Réveillez-vous !

J'ai papillonné des yeux et mon coeur failit me lâcher quand je vis Theldir au dessus de moi, ses cheveux retombant sur ses épaules. Il souria et se redressa, soulagé.

 - Vous vous êtes enfin réveillé. Je vous ai habillé, on devrait y aller. Vous n'avez pas déposer les orilimis à votre mère, s'expliqua le garde en me tendant un bouquet d'orimilis.

 - Merci Theldir, c'est vraiment généreux de ta part, le remerciais-je en attrapant les fleurs.

 - Non, merci à vous mon Prince. Sans vous, je n'aurais jamais pû faire le point avec moi même. Merci beaucoup mon prince, annonça le brun en posant un genoux au sol, la main sur son coeur.

 - Relève toi ! Ce... Ce n'est rien.. Après tout, j'ai été égoïste avec vous tous. Je me devais bien de vous aider un jour ou l'autre.

 - Ahah, vous n'avez jamais été égoïste avec moi.

 - Theldir, tu ne rattaches pas tes cheveux ? demandais-je en le voyant se relever.

 - Non, je me suis souvenu d'une vieille coutume que l'on avait dans mon ancien royaume. Les jeunes hommes laissant leur cheveux pousser doivent les laisser libérer. Je compte la respecter une bonne fois pour toute. Et puis.. Comme je ne risque pas de retourner me battre avant un bon moment, je ne vois pas l'utilité de les laisser attacher, ça les abîmes.

Il m'adressa un sourire et il m'aida à me relever, mes membres étant engourdis. Une fois l'engourdissement de mes membres passé, nous avons pris le chemin pour aller à la prairie des Vaillants.

 - Mon coeur est plus alléger mon Prince.. Merci, murmura Theldir alors que nous avancions parmis les Vaillants.

 - De rien...murmurais-je moi aussi. Vous voulez parler à ma mère ? Nous sommes devant son Vaillant.

Il releva les yeux et ils s'embuèrent en voyant le Vaillant de ma mère. J'y ai déposé les fleurs et Theldir en profita pour la saluer, de s'excuser auprès d'elle et il afficha un timide sourire avant que nous partions.

 - Sinon, l'humain va être libéré aujourd'hui. Mais il devra retourner dans son monde. Désolé mon prince. Je comptais vous en parler avant mais je ne voulais pas gâcher votre journée.

 - Je... D'accord.. Je m'en doutais de toute façon. On ne pouvait pas rester éternellement ensemble après tout.

 - Vous auriez pu. En vous enfuyant. Mais vous avez fait le bon choix mon Prince. Le laisser repartir est une sage décision. Et à moins qu'un problème de grande envergure arrive, je ne vois pas ce qui pourrait retarder sa libération.

 - Je... Je peux le revoir ? lui demandais-je.

 - Bien sûr. Vous voulez y aller maintenant ?

 - Oui.. Il me manque, avouais-je.

 - Je vous comprends. Allez, du nerfs si vous voulez avoir du temps avec lui.

Nous avons accéléré le pas, nous rendant beaucoup plus rapidement au village. Theldir ne perdit pas de temps car il appela son Jarvo et je fis de même avant de nous envoler vers le palais. Le vent fouettait nos visages mais nous faisions le plus vite possible. On ne pouvait pas parler avec la pression du vent.

Finalement nous sommes enfin arrivés au palais. Nous sommes descendus de nos montures et elles sont reparties avec une dernière caresse. Nous nous sommes empressés d'aller jusqu'au prison, cependant, il y eu un petit imprévu.

 - Le Roi a été formel, répéta le garde. Aucun visiteur. L'humain n'a le droit de voir personne, pas même deux elfes qui se croivent plus haut que les autres avec leur rang. Reste à ta place, garde de pacotille.

 - Je te demande pardon ? Sais-tu seulement à qui tu t'adresses ? s'impatienta Theldir. Je suis le garde rapproché de la famille royale, Theldir Anandor O' Vallum Ti Asta Gara. Ton supérieur qui plus est. Alors je t'ordonne de nous laisser passer, espèce de sale Đζфffόђђ !

Le garde dû comprendre que c'était une insulte dans la langue maternelle du brun car il se décala presque en tremblant. Mais il fallait avouer qu'à l'instant où il avait commencé à dire son nom complet, il était déjà terrifiant.

Nous descendions les marches rapidement, nos pas résonnant dans les escaliers. Une fois arrivé en bas des marches, nous avons avancé devant les détenus, Theldir leur jetant des reagrds froids quand ils osaient nous insulter.

 - Tom ! hurlais-je en arrivant devant la cellule de mon bien-aimé. Tom, je suis là..

 - Hmm.. Drisfin, t'es revenu mon amour, me répondit-t-il en venant attraper les barreaux. Tu m'as manqué imbécile..

 - Je sais.. Pardon.. Pardon de ne pas être revenu..

 - Je t'ai attendu.. Et tu es enfin là.. Attends une seconde.. Drisfin, pourquoi t'es changé ? Et c'est qui lui ? me demanda-t-il d'un ton froid, désignant Theldir du menton.

 - C'est Theldir, il s'est juste détaché les cheveux.

 - Oh.. Comme c'est mignon... T'espères de le mettre dans ton lit comme ça ?

 - Insolent.. Estime toi heureux que tu ne pourriras pas en prison.

 - Ah ? Drisfin, c'est quoi cette histoire ?

 - Tu vas être libéré. Et moi, je retourne à mes occupations royales. Tu vas pouvoir revoir ta famille. Nos chemins vont se séparer Tom.. 

 - Quoi !? Dis moi que c'est une blague.. Pas.. Pas maintenant.. Je-je voulais rester avec toi.. Ma famille me manque.. Mais je dois être mort pour eux.. Je... Je veux rester avec toi..

 - On a pas le choix.. C'est un marché avec mon père.. Tu as ta liberté, et je retourne à mon statut de prince.. J'ai tout fait pour que tu sortes d'ici..

 - Mon prince.. Il y a de l'agitation, fit remarquer le brun. On dirait que ça cours au-dessus de nous..

 - Encore quelques minutes ! S'il-te-plaît..

 - Dépêchez-vous.

 - Tom, promets moi que tu ne m'oublieras pas..

 - Jamais je n'oublierais.. Toi et tes beaux yeux.. Toi et ton corps magnifique..

 - Promets-le moi, le suppliais-je en pleurant.. Je-je veux en être sûr..

 - Je te promets de ne jamais t'oublier.. Je promets de me souvenir à tout jamais de toi..

 - Mon Prince... Ça se rapproche..

 - Tom, je t'aime, déclarais-je en essayant d'embrasser ses lèvres.

 - Moi aussi je t'aime..

Un bruit sourd se fit retentir, nous faisant sursauter. Theldir dégaina son épée tandis que j'embrasais mes mains de magie. On pouvait entendre distinctement quelqu'un courir vers nous. Comment cela se fait-il que nous n'ayons pas remarquer l'intrusion ?

En voyant enfin le visage de notre assaillant, les traits de Theldir se crispèrent avant que je ne le voye trembler, des larmes perlants aux coins de ses yeux.. Je l'entendais murmurer des << pas toi.. Ce n'est pas possible... >> avant qu'il ne se fasse envoyer contre un mur par une onde.

 - Pas un geste ! hurlais-je en plaçant mes mains devant moi, invoquant un sceau, prêt à l'envoyer sur lui. Décline ton identité, intru !

Il éclata d'un rire froid avant de me regarder avec ses yeux rougeâtres, un sourire carnassier sur son visage, encadrés par des mèches brunes tirant vers le roux.

 - Peut-être si je te dis que Theldir est mon fils, tu comprendras mieux, prince de pacotille.

 - Quoi..

 - Et oui ! Je suis le géniteur de ce demi-elfe ! Tu ne t'es peut-être pas déjà dit que c'était anormal pour un elfe d'avoir une marque noire sur son corps ? Tout simplement parce que..

Il s'arrêta, posant son regard vers le garde qui toussait violemment se redressant. Theldir se ravança, crachant un peu de sang, pointant sa lame vers le démon qui nous faisait face.

 - Pourquoi toi !? Pourquoi tu fais ça !? Tu pensais à quoi !? Que je t'aiderais ? Que je t'aiderais à prendre le pouvoir !? Je sers la famille royale ! Pas un monstre comme toi ! s'écria Theldir avec haine.

 - Oh... Me voilà déçu.. Mon propre fils me trahit et se rebelle contre son père..

 - T'es pas mon père ! Je ne t'accepterais jamais comme tel ! Tu m'as abandonné !

 - Hmm... Pour ton bien... Il fallait bien que j'attise ta haine.. Vois-tu, ton côté démon ne tardera pas à s'éveiller. Continue d'être en colère, ça m'arrange bien moi. Et puis, tu dois des explications à ton prince, tu ne crois pas ?

Theldir posa ses yeux sur moi, me permettant de voir qu'il était profondément désolé.

 - Ce démon de malheur est mon père.. Enfin.. Celui qui a engrossé ma mère et l'a délaissé. Je suis donc un demi-elfe et un demi-démon. Mais jamais je ne serais comme lui ! Je suis un elfe ! Un vrai ! Je ne trahirais pas mon peuple ! Je ne trahirais jamais sa Majesté le Grand Roi ! Vive le Roi Il'thel ! s'écria Theldir en levant sa lame vers le plafond.

 - Le Roi... Hmm.. Je pense que mon cadeau a dû lui plaire.. Tu devrais aller le voir, non ? Toi qui est son fils, tu devrais t'inquièter pour lui, je te conseille d'aller retrouver ton père. Mais tu risques de croiser mes alliés. Vois-tu, je ne suis pas venu seul. Va t'amuser avec mes amis, mon pauvre petit elfe.