Ballotée par les flots
« Maman !
Les rayons du soleil ricochaient sur son pendentif.
Il l’empoigna par le bras.
— Antoine !
Il pâlit en voyant son expression. La veine du front gonflée et les lèvres pincées, elle le fusillait du regard.
— T’inquiète pas maman, je vais te sortir de là !
— Ah, ça ! T’as intérêt !
Le ton était glacial. Antoine déglutit à sec, sa gorge brûlait ; il n’arrivait pas à prendre appui sur ses jambes, le sol était boueux.
— Le fric ! T’es là que pour mon fric ! continua Joëlle, les yeux injectés de sang.
Antoine s’enfonça dans un mètre de boue en tentant de la hisser.
— C’est fini, tu entends ! Dès que je rentre, je dis au notaire que tu n’auras rien ! Jamais !
Antoine se pétrifia. Les narines maternelles palpitaient de fureur. Il sut, elle ne changerait pas d’avis.
Joëlle sentit alors la poigne de son fils se desserrer.
— N’y pense même pas ! Espèce de fils indigne ! »
Elle enfonça ses ongles dans son bras. En vain. Il lâcha et le soulagement l’envahit de nouveau. Joëlle, horrifiée, inerte, laissa son corps redevenir le jouet des flots sans même essayer de nager.
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