Chapitre 1
Trois jours étaient passés depuis ma fuite et ma mère ne m’avait plus parlé depuis, ce qui m’arrangeait plus ou moins. En effet, je n’avais jamais été très proche d’elle, et ceux depuis que j’avais cinq ans, car c’était à ce moment-là, que j’avais découvert qui elle était réellement.
Chassant les images qui me venaient en mémoire, je me levai, m’habillai de ma tenue habituelle et coiffai mes cheveux noirs en queue-de-cheval. Je sortis ensuite de ma chambre, en prenant soin de mettre mes quatre orbes dans ma poche.
Pendant que je marchai dans le couloir, me menant au trône, je remarquai que les couleurs étaient toujours aussi sombres. Que du rouge, du noir et du gris. Les seules couleurs que je connaissais, que j’avais en tête depuis ma naissance. Jamais je n’ai vu du rose, du blanc, du jaune ou du vert. Eh oui... Cette ambiance triste, je la connais depuis qu’elle m’a mis au monde, et ce n’était clairement pas prêt de changer, hélas...
J’arrivai enfin à la salle du trône. Ma mère était assise sur celui-ci, avec un sourire carnassier sur le visage. Avec ça, elle pourrait chercher à me tuer sans aucun problème. Elle entendit mes bruits de pas et elle me fit un regard plus doux, que je n'aimais pas regarder. Ainsi, je me mis à fuir volontairement les yeux qu'elle poser sur moi.
-Alors, petite sotte ? Tu n'oses plus regarder ta mère droit dans les yeux ?
Toujours ces deux mots. ''petite sotte'' et jamais autre chose. Jamais de : ma puce, mon lapin ou ma princesse. Elle ne m'a jamais montré de l'amour, elle ne m'a jamais embrassée, ni fait de câlin, rien de tout ça. Je me mis à la regarder, en plongeant mes yeux chocolat dans les siens.
-Non mère, bien sûr que non. Hum... Puis-je aller me balader dans les jardins royaux ? Vu qu'il fait beau aujourd'hui, je me suis dit que je pouvais peut-être en profiter.
Ma mère me regarda d'un air sceptique pendant quelques minutes avant de me dire :
-Oui, vas-y. Mais je veux que tu rentres pour le repas. C'est compris ?
Je hochai la tête pour lui faire signe que j'avais compris. Alors que je me dirigeais vers les jardins, sa voix m'interpella.
-Pourrais-tu me donner ta chimère ? Tu sais celle qui manipule l'eau ?
Je m'arrêta, tétanisée par ce qu'elle venait de me dire. Elle voulait Léviathan ? L'une de mes chimères favorites, que j'emporte partout avec moi ? Je fis volte-façe et alors que je m'apprétait à sortir une orbe bleue, je m'arrêta au dernier moment.
Pour être libre, ne fallait-il pas commencer à se rebeller contre les adultes ? Contre ceux qui vous empêche d'être libre ? D'être heureux ?
C'est sur ces questions que je lui répondis :
-Non mère, je suis navrée. Léviathan reste avec moi désormais et non pas avec vous, pour vous aider dans votre conquête du pouvoir.
Sur cette phrase, je me dirigeai vers les jardins, laissant ma mère ébahie par ce que je venais de lui répondre.
Je pénétrai enfin dehors, dans les Jardins d'Émeraude. Je respirais de nouveau l'air frais et le soleil vint me réchauffer le visage. Cependant, je n'étais pas vraiment là pour me détendre. En effet, j'étais plutôt là pour m'enfuir. Et pour de bon cette fois-ci. Je me dirigeais vers la porte en fer, et demandai aux gardes de me laisser passer pour que je puisse aller faire quelques courses.
Les soldats me laissèrent passer, mais je vis du coin de l'oeil qu'ils rentrèrent dans le palais, afin de prévenir ma mère. Il fallait que je fuie le plus vite possible.
Quelques minutes, plus tard, j'étais toujours en train de courir dans la ville, afin d'échapper aux soldats qui me poursuivaient. Néanmoins, l'un d'entre eux arriva à me rattraper, et je tombai à terre. Alors qu'il allait me ramener, ce fut un garçon blond, avec une queue de singe et une fille aux cheveux bleus qui l'interrompit.
-Est-ce que tu es prête à te battre ? me demanda la fille en me tendant la main.
-Oui... Oui bien sûr.
Je me relevai et fût prête à me battre, à côté de deux inconnus qui, eux, avaient déjà gagner leur liberté.
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