Mégots
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La nuit vient de tomber que déjà le cendard
Déborde de mégots dans la zone fumoir.
C’est fou ces saletés que sciemment on s’inflige ;
Dissonant cognitif, je m’allume une tige.
Je repense à avant, tu fumais et pas moi,
Je repense à ton corps brûlant, tes yeux si froids ;
Entre nous, s’insérait un gênant crépuscule,
Notre regard baissé sur le gris monticule :
Cendres de nos ratés, de nos non-compromis,
Efforts infructueux d’obstinés insoumis,
Filtres vite noircis d’émotions consumées,
Tant de toxicité si vite accoutumée.
Étourdi de soirée et de sang dans l’alcool,
Le vent éteint mon feu, mais relève mon col ;
J’ouvre un autre paquet dans la nuit à plus d’heure,
La larme au coin de l’œil, c’est la clope qui pleure.
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