Chapitre Dernier : Emilie O'Connel
Je sortis doucement de la salle de sieste, puis me dirigea vers la salle de dessin. Elle serait surement là. Je trouvai Emilie à cet endroit, observant les motifs en papiers scotchés sur la porte . Elle portait un jean et un haut vert, sa couleur préférée.
Je m'approchai d'elle :
« Emilie ? »
Elle se retourna, puis me sourit
- « Ah c'est toi, laisse-moi juste un peu de temps s'il te plait »
Je me plaçai a côté d'elle, attendant qu'elle ait finie.
« Ils sont beau n'est-ce pas ? Qu'est-ce qu'on peut être créatif à cet âge... »
- « Comme si on était dans un autre monde »
- « Exactement » fit-elle songeuse, « Mais je doute que tu l'ais connu un jour, n'est-ce pas ? »
- « Hum si en quelque sorte... » Elle se contenta de me regarder sans répondre.
Finalement elle me dit « Je pense qu'on peut y aller »
Elle ouvrit la porte, la lumière de l'extérieur inondât la crèche.
Je passai la porte après elle.
Nous étions à présent dans un campement militaire américain, en plein désert.
Devant nous il y avait une grande tente, et un homme ayant le bras et la tète bandée se disputait a grand cris avec les 2 soldats qui gardaient l'entrée de la tente. Franck.
Emilie s'approcha de lui sans que personne ne la remarque. Profondément attristée, elle voulut toucher les bandages qui couvraient un bon tiers de son visage sans y parvenir , sa main s'évanouissant avant le contact.
« Tu ne peux pas le toucher, nous ne sommes pas là de la même façon qu'eux » lui dis-je.
Je posai ma main sur son épaule.
« Ça ira.»
Elle rentra dans la tente et je la suivis. A l'intérieur une petite dizaine de blessés étaient allongés sur des lits de camps, attendant que les infirmières viennent renouveler leurs bandages. Leurs blessures semblaient douloureuses mais ils avaient l'air ailleurs, et regardant tous au même endroit. Au fond de la tente 2 docteurs et 2 infirmières s'activaient autours du cas le plus critique.
Emilie s'assit à la table ronde où se reposait habituellement le personnel en faction dans la tente, sa tête posée sur ses 2 mains, elle regardait une bougie bruler faiblement sur la table. Je m'approchai d'elle puis me mit au garde à vous :
« Permission de m'asseoir lieutenant ? »
Elle me sourit en retour :
- « Accordée soldat »
Je m'assis en face d'elle tandis que nous rigolions.
« Tout de même » me dit elle « si j'avais su que tu étais ... comme ça !
- Les choses prennent souvent des aspects inattendus »
Nous reportâmes notre attention sur la minuscule flamme de la bougie posée sur la table.
- « Ca aura été une sacrée aventure » dit Emilie, fixant la bougie.
Un autre cri nous parvint, le ton montait entre les 3 hommes dehors. Elle me regarda
« Et Franck ? »
- « Vous vous retrouverez ne t'inquiète pas pour ça. En attendant je peux demander à une amie de veiller sur lui si tu le souhaite, qu'en penses-tu ? »
- « Ça serait génial ...même si je ne suis pas sûre que cela me rassure sachant que ça sera une de tes amies » ajouta elle taquine
- « Tu n'as pas à t'en faire, elle n'est pas du tout comme moi, elle...elle est géniale »
- « Je ne m'en ferais presque pas alors » me dit-elle, souriante
- « Bon, nous partons ? »
- « Nous partons. » Sur ces mots elle souffla la flamme de la bougie.
Un nouveau cri retentit de l'extérieur, le temps sembla s'arrêter pendant une seconde, comme si l'air était devenu assez lourd pour le figer. Je me levai, les yeux d'Emilie étaient ensommeillés.
« Ne bouge pas » lui dis-je tandis que je la prenais dans mes bras, calant sa tête contre mon torse.
Il y avait de plus en plus d'agitation dans la tente mais je n'y prêtais guère attention. L'homme blessé avait réussis à rentrer dans la tente et se faisait à présent empoigner par les deux gardes, un docteur se dirigea lentement vers lui. Je continuais mon chemin, tendant l'oreille lorsque je passais a côté des 4 hommes :
« Alors ?! Qu'est ce qui se passe bon sang ?! »
« Toutes nos condoléances caporal...le lieutenant O'connel vient de succomber à ses blessures. »
Je quittai la tente.
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