LUI

Qu'est donc devenu ce Guilhem,

Que tu couvrais jadis de "Je t'aime" ?

A-t-il lui aussi fini sur bûcher de haine ?

ELLE

Non, un carreau d'arbalète,

Tout simple et tout bête,

Mit fin à ses prouesses,

À sa rage et sa tristesse.

Il a disparu, mêlé aux pierres,

Aux fleurs et à la douce terre,

Bercé par le Cers et doré de soleil,

Parti pour un grand sommeil.

LUI

Oh, le pauvre, voila triste fin,

Mais peut-être que le bucher moins,

J'ose espérer qu'il te fera signe,

Car de lui, tu es toujours digne.

ELLE

Son souvenir est dans mon cœur,

De maintenant, j'attend de quitter le monde,

Et ses innombrables tourments,

Que le flot de son sang inonde,

Pour de celui qui fut mon tendre amant,

Peut-être retrouver l'ardeur.

LUI

Mais pas de suite, que nenni !

Tu as encore tant à offrir ici,

Te mènera ta plume flamboyante,

Là où jadis, tu fus son amante.

En castrum solaire, haut et fier,

Ou en modeste cabanon de bergère.

ELLE

Quand le temps sera venu, je partirai,

Et l'heure, je ne souhaite pas en avancer,

Car Trobar me guide, en ces temps présents,

Et mon ami tu es depuis bien longtemps,

Ainsi que quelques réincarnations,

De Bonnes-Femmes dont perdure le nom.

LUI

Voila sage parole de Bonne-Femme,

Pour sûr, Esclarmonde à ta manière,

Avec ton Trobar, la Terre tu enflammes,

De Portes vers de merveilleuses sphères.

ELLE

Et avons ri en ces chemins escarpés,

Et vécu des moments de belle liberté.

LUI

Je vous revois, comme si c’était hier,

Vous avançant vers de la forêt la lisière,

Fuyant les démons de cet enfer,

Ou pour vous adonner à plaisir de chair,

Loin des strictes règles des Bons-Hommes,

Et de l'amour, croquiez la pomme.

ELLE

Oui, car si je les respectais,

Par Fin’Amor, je n'en étais pas moins guidée,

Et de cette terre la joie ,

Je retrouvais en ses bras .

MAZARIA ET DJEDGE - Jeudi 16 Mars 2023