Je t’écris encore aujourd’hui… Car tu me manques…
Je pense à toi souvent, presque même tout le temps. En fait, je crois que tu es en moi, et c’est plus facile alors de vivre sans toi. Je t’ai écrit ce poème, je te le lis :
« Tu portais tes sourires jusqu'au bout de tes doigts. Ta douceur, une essence saignante, rouge pourpre, colorait ton amour et le mien : de ma vie, tu revis...
Ta force ancrée dans tes silences, posée, là. Adjugé ! Aucune réticence. Dans mes songes, partie prenante, je devenais ta poupée dévouée : de ma vie, tu revis...
La tranquillité émanait de ton être, et me faisait instinctivement tout comprendre.
Là où je mettais les pieds, talonnais ton fantôme, ta bienveillance : de ma vie, tu revis.
Tes interdits, des brides d'évidence, entraînaient à coup sûr mon obéissance.
Parce que tu étais ma mère, je le suis ainsi, reflet de tout ton être : de ma vie, tu revis...
Je commémore ton âme, je suis ce que tu fus, la force tranquille de mon enfance. Précieuse, tu brûles mon cœur de ta sagesse, il me semble avancer dans tes pas :
Tu revis en moi, je le crois.
Ta mort, oui, a séparé nos corps, elle fusionne ainsi nos esprits et la tristesse, leurre de cette déchirure, n'est pas pesante, juste le rappel incessant : de ma vie, tu revis...
Je tiens bon, je m'accroche : voir de tes yeux, aimer, vivre, comme tu as su. Je sais :
Tu revis en moi, je le crois.
Ces croyances s'affirment avec le temps, la peine a muté en rage d'existence, car, je crois, non, je sais maintenant :
tu revis en moi. »
Oui, tu me manques, maman.