Réponse au défi "écriture"
J’ai un sérieux problème. Qui n’en a pas, me diriez-vous, bien sûr. Le mien est sans conteste terriblement stupide, je n’achève jamais rien. La procrastination a fatalement pris racine en moi assez jeune et tissé sa toile dans tous les domaines possibles et imaginables, à commencer par les examens.
Ainsi, depuis l’obtention de mon baccalauréat (qui fut, aussi loin que remonte ma mémoire, le seul que je sois parvenue à décrocher) j’en ai entamé une dizaine d'autres, sans aboutissement. Une carrière de procureur m’attendait certainement à bras ouverts. Le monde du design aurait peut-être daigné me faire une place. Même le moniteur d’auto-école désespère de me voir revenir pour terminer mes leçons. Le roman et la bande-dessinée du même nom que j’avais commencé dans mon adolescence dorment tous deux dans une pochette à l’abri du soleil et de mon poignet. Même mes nuits, je ne les terminent qu’un jour sur deux. Ça manque de rigueur tout ça, vous en conviendrez.
Mais une chose a changé mes perspectives de loisirs, entretemps. Une série fantastique coréenne, pour être plus précise. Les larmes que m’ont tiré le final m’étaient intolérablement cruel. Je ne pouvais concevoir un tel dénouement et j’étais persuadée que bien d’autres téléspectateurs se trouvaient dans le même état de dévastation extrême que moi. Je souhaitais une autre fin.
Je découvrais dans le même temps une plateforme d’écriture anglaise, puis une autre, que je ne mentionnerais pas ici, trois ans avant l'Atelier Des Auteurs. Après de nombreuses recherches sur les mythes et légendes urbaines issus du folklore Coréen (mais aussi japonais, etc.), je me lançais, à mi-chemin du huitième épisode, dans une réécriture effrénée mêlant divinités et créatures obscures les plus fantasques.
Les chapitres se succédant les uns après les autres, je n’en voyais plus le nombre. Je prenais un plaisir fou à réinventer ce drama asiatique au gré de mes envies. A mi-chemin, une lectrice aussi férue de lecture et mordue de cette fantastique série que moi m'envoya des pavés d'encouragements, ce qui influa d'autant plus sur mon rythme de publication.
Lorsqu'au soixantième chapitre, je posais les derniers mots de cette fanfiction (certainement l'une des seules que j'écrirais jamais), la première pensée qui m'effleura fut : « ça y est...vraiment. J'ai fini. J'ai réussi ! ».
Je venais d'achever quelque chose. Je venais de briser la malédiction du je-commence-mais-ne-finirai-jamais.
J'avais enfin trouvé le moyen de vaincre la procrastination, et le mot magique pour ça, c'était l'écriture.
Merci à toi Bendo pour ces six mois absoluement fabuleux à mes yeux, pour ton soutien, et ta motivation, même si tu ne me liras peut-être pas ici...
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