Chapitre 7 - Eux
La nuit était lourde, étouffante, comme si le ciel lui-même retenait son souffle. Une lune voilée d’épais nuages projetait une lumière blafarde sur les abords du manoir de Cors-Barral, laissant les contours de l’édifice se fondre dans l’obscurité environnante. Les murs de pierre, habituellement imposants, paraissaient ce soir fragiles, presque vulnérables, face à l’immensité des ombres.
Dans les bois environnants, une agitation sourde s’élevait. Au bruissement des feuilles sous le vent répondit bientôt le craquement des branches sous le pas lourd des marcheurs.
Ils étaient là.
Une masse informe de silhouettes menaçantes, rassemblée à l’orée de la forêt, dont les yeux luisaient dans la pénombre. Le scintillement métallique de lames mal dégrossies transparaissait par instants, trahissant un arsenal grossier mais meurtrier. L’odeur de la terre remuée, du cuir tanné et du fer s’élevait dans l’air, lourde et oppressante.
Cors-Barral dormait du sommeil des justes, tandis que sourdait la menace sous la lune.
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