Chapitre 10 Promenade

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Samantha marchait dans les jardins, relevant sa jupe pour éviter de la froisser. Mariette ne lui avait pas menti. Les fleurs les plus exquises et les plus rares y poussaient, formant des massifs élégants et des motifs plaisants. Les pelouses étaient si bien entretenues qu'elle craignait d'y poser le bout de sa semelle. Les allées étaient vierges de la moindre mauvaise herbe et du moindre brin de verdure.

Ce décor était bien différent de la forêt de son enfance, où Dame Nature régissait. Ici, la main ingénieuse de l'homme avait ordonné harmonieusement les plantes pour faire de cette promenade un délice pour les yeux et un délassement pour l'esprit.

La semi-elfe admirait avec plaisir les spécimens de toute sorte et de toute couleur. Au détour d'un sentier, Samantha trébucha sur un individu qu'une tonnelle avait dissimulé à ses yeux.

Sa présence l'irrita, elle n'aurait pas su dire pourquoi. Peut-être le trouvait-elle désagréable d'avoir brisé sa sérénité en imposant sa présence. Elle recula d'un pas pour juger durement l'inconnu.

Quelque chose dans sa façon de se tenir et dans son physique lui sembla vaguement familier. Étrange, songea-t-elle. Il portait une tenue sans grande originalité, mais portant la griffe d'un célèbre couturier. Un noble.

Bien sûr. Qui d'autre qu'un noble eut pu se promener ainsi à cette heure de la journée dans la proriété de la célèbre famille Freewood ? Il semblait assez improbable qu'une personne de plus modeste origine profitât simplement du spectacle enchanteur des roses noires.

  • Ayez la bonté d'excuser, je vous prie Damoiselle, ma distraction.

La princesse lui décocha un impeccable sourire, celui des réceptions officielles, qui cachait si bien ses émotions

  • Je me ferais un plaisir de vous pardonner, Monsieur, si vous avez la bonté de vous présenter.

Elle sentit une légère interrogation chez son interlocuteur, et un peu de curiosité. Il y avait encore autre chose, mais elle ne parvint pas à définir ce sentiment.

Il s'inclina avec grâce et respect.

  • Je suis le Duc Nostel de Freewood, pour vous servir.

La princesse l'observa tout de suite avec plus d'intérêt, sa colère envolée.

C'est vrai qu'il lui ressemble.

Un dernier détail la travaillait cependant.

N'y a-t-il pas normalement un seul duc par famille ? Cette question la démangeait mais elle n'osait la poser de peur de paraître importune.

  • Enchantée, votre Grâce. Veuillez me faire grâce pour mon impertinence. Puis-je cependant vous interroger sur un point que je n'entends point parfaitement ?

Cette question la démangeait mais elle n'osait la poser de peur de paraître importune. À sa grande surprise, Nostel devança son interrogation.

  • Mon frère m'a seulement laissé le titre Duc quand il s'est engagé dans l'armée de notre vénéré souverain.
  • Que ...?
  • Soyey rassurée, ma Lady, votre curiosité n'est pas indiscrète. Je suis en effet le chef de famille.

Comme fait-il pour deviner ce que je pense ? Samantha lui jeta un regard suspicieux auquel le Duc ne répndit que par un regard d'ironie malicieuse. Je suppose que je ne saurais rien, conclut-elle.

  • N'aurais-je également pas l'honneur de connaître le nom de la lady que j'ai malencontreusement manquer de renverser ?

Il y avait de la moquerie dans la voix de Nostel. Samantha compris aussitôt qu'il était assez observateur pour avoir remarqué son exaspération. Elle se força au calme.

Non, je ne me fâcherais pas, il n'y a aucune raison. Pourquoi ai-je si peu de contrôle sur moi-même ?

  • J'ai l'honneur d'être l'invitée de Monsieur votre frère, et sa partenaire pour le bal de ce soir. Je me nomme Samantha Adfaren. "

Elle plongea dans une révérence respectueuse. Pour lui, elle n'était pas la fille d'un roi. Elle lui devait ces marques de respect. Il l'arrêta.

  • Pas de cela, voulez-vous ? Si vous êtes ici, c'est que vous êtes aussi digne que moi. Sentez-vous à l'aise en présence.

On dirait qu'il est inquiet de m'avoir froissée.

Le jeune homme la regardait avec un regard presque implorant son indulgence, ce qui suffit à dérider Samantha qui n'en demandait pas tant. Elle rit doucement.

  • Merci, votre Grâce. Je m'en souviendrai. Si vous voulez bien m'excuser, puis-je continuer ma flânerie ? Ce lieu est plus qu'enjôleur et je souhaiterais en profiter le plus possible.
  • Bien sûr, Mademoiselle Adfaren. "

Nostel s'écarta pour la laisser passer.

Quelle rencontre intéressante ! Brorel, tu aurais dû me prévenir que ton hôte était une femme, et qui plus est aussi gracieuse !

Le chevalier avait déjà des idées de taquineries à l'encontre son frère. C'était bien la première fois que ce dernier invitait une Dame chez eux. Il passait d'ordinaire tout son temps à la guerre, ou avec ses soldats.

Voilà qui changeait ce qui était pour le mieux. Nostel commençait justement à s'ennuyer. Samantha allait mettre un peu de piment dans sa vie studieuse et occupée. Il avait conscience de ses responsabilités, mais ne rejetait pas une occasion de se divertir.

Samantha allait çà et là, sans plus apprécier la beauté qui l'entourait. Cette rencontre imprévue la laissait pensive. Quelque chose dans le comportement de Freewood était étrange. Il semblait presque lire dans ses pensées, analysant facilement ses ressentis. Le phénomène la surprenait. De plus, les différence des frères lui laissaient un sentiment amer. C'était comme si elle était spectatrice de quelque chose de très important, mais qu'elle était incapable de mettre le doigt desssus. Cette impression l'exaspérait et cela l'agaçait.

Mariette arrivait vers elle et s'empressant à sa rencontre. L'heure du du bal approchait.

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