joie, Peur et colère

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Aldo, est un petit renard roux, il saute et bondit, galope et caracole dans les champs de blé mûrs sous le regard bienveillant du soleil qui brille, haut dans le ciel. Il court après sa dulcinée, Ginger, qui l’appelle de ses glapissements mélodieux. Comme pour les encourager dans leur course folle, les épis dorés se balancent sur leur tige, saluant de la tête les participants et caressant leur pelage au passage. Le vent, taquin, se joint à eux en virevoltant, serpentant dans les céréales à leur suite, soulevant la poussière qui retombe peu de temps après en petits tourbillons pailletés. Des hirondelles acrobatiques, volant de plus en plus bas, les incitent alors à accélérer de leurs cris aigus car des petits nuages commencent à pommeler le ciel bleu, voulant se joindre, eux aussi, à cette chevauchée sauvage. À l’orée du bois, Aldo rattrape sa belle et ils se roulent alors dans l’herbe grasses, leur deux corps emmêlés sous l’impact de leur chute, leur queue fouettant l’air à tout va. Le vent fait alors danser les herbes hautes au rythme de leur respiration haletante sous le concert du chant des oiseaux de la forêt.

Soudain, de longues ombres semblent les rattraper, des nuages épais et noirs se rapprochent du soleil. Le murmure des feuilles, le vrombissement des insectes hèlent nos deux amoureux lorsqu’ils pénètrent dans le bois, puis l’obscurité se referme sur eux. Le son de la forêt est comme étouffé par la masse des branches oppressantes qui les écrasent, grinçantes sous leur propre poids. Le jour filtrant à travers la canopée est à peine suffisant pour entrevoir le tapis de feuilles mortes couvrant le sol, se transformant doucement en un humus grouillant de vers et de larves. Ici le vent ne peut circuler qu’après de nombreuses obstructions et l’air de l’été, moite et lourd, est difficile à respirer pour nos deux renards, qui cherchent à présent un trou où fonder leur famille. Les arbres, épais et sinueux, sont centenaires dans cette partie de la forêt, et ils sont dotés d’un bon nombre de cavités naturelles. Mais qui sait quels monstres y ont déjà élu domicile ?

Au loin le tonnerre gronde et les premières gouttes d’eau s’écrasent sur le sol dégageant une odeur d’ozone. Ginger entraine alors Aldo sous un gros chêne ventru qui semble creux depuis des générations. Le vent, se met alors à souffler par rafale, il ne se laissera mettre à la porte, tenez-le-vous pour dit ! des éclairs zèbrent le ciel, il fait aussi noir qu’en pleine nuit. Un déluge s’abat alors sur les arbres, inondant le sol alentour et le froid qui s’en dégage pénètre jusqu’aux os. Les Arbres se balancent et râlent, un concert de grincements, de chuintements se fait alors entendre mais ces guerriers centenaires tiennent bon. Bientôt de gros grêlons se joignent à la partie, les éléments sont entrés en guerre et l’artillerie est lancée. Un énorme craquement résonne alors dans le sous-bois, un soldat est tombé ce soir au combat. Finissant aussi abruptement qu’elle a commencé, cette dispute, somme toute disproportionnée.

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