08/04

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J’essuie tes mots sur les plâtres de mon coeur, fiable et friable et terrorisé comme un enfant sous les combles quand sirènent les décombres et que chutent les silences pesants. Et le ciel tombe à la tête d’armées de nuages agitant le drapeau blanc aux colombages des maisons éparses, traversées de grèles et d’engelures flétries trop tot. Le matin s’endort dans les bras moites du jour qui brasille sur les écharpes des cheminées. Et la fumée s'essoufflait sur le chemin des cieux, s’accrochait aux poumons d’hivers des arbres en deuil. Sur la place, un montreur d’abeille entonnait des cris d’ourse et de casserole, aguichait fermement les ouïes encagoulées du badaud timide, pauvre erre sans repères ni repaire, à la recherche d’un fix où piquer du nez et dormir sur ses oreilles bouclées d’or. Et la fronde gronde au bras des janissaires comme des rapaces, faucons désargentés, jetés à la lie, hallali, aux yeux de pierre ponce, troués de larmes sèches vagabondes. Eclosion des fleurs de feu, balsamines à mortiers, grenailles que vaille et qu’importe l’avant, cohortes de crinoline, baleines du matin au réveil, griffures d’espadon dans l’ombre des jalousies persiennes, de part en part sur les foehnêtres agitées des mauresques monotonies d'une bise gerçurée d’apesanteur moite. Les corps s’élevent, corps de chasse comme des oiseaux de paradis, drapés de privilèges ajourés, dentelles crépines et crécerelles d'épines. Corps rompus aux poursuites et aux éraflements dactyles, aux parfums des ombres canopéennes qui ocellent les peaux nues, aux caresses fauves qui sillonnent la touffeur d’un croissant fertile, le tigre dans l'œil et l’euphrate en cocarde. L’intrépide rutile comme des mares de chrome et d’éléphantine, nervurées d’agathe et de routes soyeuses épicées, dans l’ombre sudannée et craquelée des mirages orographes, fracas écrevisse se fondant aux verts tigineux des fleurons alvéolés. Fragile horizon, entre les cuisses du ciel et de l'albâtre émondé des yeux alevins, pris dans les vrilles des serments de vigne qui s’alignent comme les étoiles au dessus des berceaux amphoriques et des salmanazars salamalecs au goût bouchonneux des lièges éternels. Long cheminement, imprimé de pattes de mouche et des pas azymes sur les berges ventrues des mangroves mauves et disparates. Et disparues dans le calme enchantement de l’eau qui monte le long des pagaies chagrines dont l’écho aqueux se mèle aux sanglots des bergers honnêtes et cynocéphales, plongeant les mains assassines dans l’eau qui s’efface de rouge dilution. Veine est la rivière et vaine la prière et les ablutions tardives des désillusions. Veine est le filon et vaine la félonie féline et fétide, ouvrant la gorge aux chats tyrans et le goulet qui se défile en pelote, s’arque en sieste de caillebotis, dodeline sur la blottissoire des gestes sans barrière ni lisière, s’ourle dans le diapré du soir et le drapé de la nuit, se voûte d’infimes moments de firmament, scintille d’étoiles de buée en collision et de pulpe friction. Et qu’ainsi s’écoule le cours somnambule de la nuit dans les roues à aube de l’aurore.

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