10/05
La maison du ciel avait des volets bleus, comme des yeux d’enfant sans nuage. Sur le dos des histoires à coucher dehors les murs, dans les sables mille et unis qui s’écomptent entre les doigts et les pages, aux lèvres des silences insolites. Les mots et merveilles qui éclairent les plafonds noirs de la nuit, au prisme des veilleuses en mirage et les rêves en bagage, baluchon des yeux vagabonds qui s’éciment aux vallées et s’évadent aux barreaux trop lâches des échelles cordillères. A semer le chiendent des haïkusations sur les flancs des poésies nues comme un vers à huit pieds, que l’on fredonne aux bouches des chemins et aux paumes de pin et de main tendues. Les vents frileux des averses en bourgeons qui slaloment et s’assomment aux derniers regards des aubes épines, dans les miroirs trop fades des lendemains d’insomnies, à s’étirer la peau sur des rabots en chausson de vair et de laine. Elle guettait encore à l’ardeur des cheveux incolores le souffle subtil et coquet des baisers de lila quand l’oeil éclot se parfume aux pins résine des levées folatres. Le feu dans la trame qui s’éponge en grelot aux cascades désuetes des frasques rubis sur l’angle de guingois comme des sourires mordus qui se fraient et s’effraient de lézardes murmurées. Le marc dans les tasses qui s'ébrèchent sur les langues à linge des couvées naphtalines, à l'abreuvoir des siècles sépia qui s’étiolent au sillon des disques bretelles. Le wagonnet à la rame des métronomes décadents, qui se font sourd à la solde des sultans algonquins et s’algaradent en quinconce aux portes des sommeils d’été. Le suc et le sac, adossés au voyage qui s’en va, qui s’en vient, qui s’ivoire aux sourires de lunes des nuits adoucies, des rêveries cutanées, à l’exergue des baisers virgules s’inclinant dans l’ombre des lampes abajourdies. Le miel des acacias fluos sur le banc des possibles, à se tenir les dents en guirlande trop crue et se menotter le souffle sur des poumons de brume où bat encore l’écueil et l’écœur des forêts diluviennes. Diluées au creuset des amarres que l’on abandonne et dénoue, la larmes en joue, et le feu aux lèvres, aidez-nous, vides incandes qui s’escendrent au balcon des fleurs fanées, qu’on arrose de vin en vain, et de faim enfin, d’appétit de feutre à faire perler la pluie et parler les pleutres. Les mois se noient dans les remous des toits ardoises qui cheminent aux fumées sans feu ni loi, ni jeu ni roi, où les rênes se débrident au cou des écheveaux de pensées que l’on trêfle sur les carreaux en soie des fenêtres s’alcôvant aux épaules des histoires blaudies. Le soir tombe à pic épeiche et à pieds joints dans les flaques de Morphée qui s’édredonnent au grès des heures figées, des fractions qui s’émeuvent en serpents de fumerolles emportées par l’avant. L’abandon s’échoue sur les rives alcalines et se soude en cristaux liquides que l’on étale avec tant de minutie sur les secondes inestimées. Ne reste que les serres qui s’étrainent et des empreintes de bottes dans le sable que le sommeil vient lécher de ses vagues, et s’effacent...
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