Nerwen assise à table se goinfre de sucrerie, sa famille la regarde souriant, Tauron lui demande :

–Si tu veux après, on pourrait dessiner ensemble ?

Elle lui répond entre deux bouchées :

–J’adorerais.

Sa mère ajoute :

–Et ensuite, on pourrait faire du parcours dans les arbres !

–Oh oui !

Son père continue :

–Et enfin, on pourrait se balader en forêt !

–Ça serait super !

Les trois adultes finissent ensemble :

–Et on pourrait jouer ta musique préférer tous ensemble !

–Ensemble ?

Demande Nerwen intrigué, ils répètent :

–On va jouer tous ensemble !

Elle regarde ses mains qui alternent entre ses mains d’enfant et celle d’une adulte, une violente migraine l’assaille, se tenant la tête pour diminuer la douleur, elle s’agite et se lève de son siège en hurlant de douleur. Tauron demande :

–Alors petite pouce ! Tu ne veux pas jouer avec nous ?

Nerwen titube en larmes et crie :

–Ce n’est pas vrai !

Sa mère lui demande alors :

–Tu ne veux plus nous voir ?

Nerwen s’agenouille en pleurant :

–J’aimerais tellement mais…

Son père finit sa phrase :

–Mais tu veux ton cadeau d’anniversaire !

Nerwen se recroqueville sur elle-même en suppliant :

–Arrêtez ! Arrêtez ! Tout ceci n’est pas réel !

Mais ils continuent en donnant toujours plus d’argument pour la forcer à rester avec eux, n’entendant aucune supplique de Nerwen, elle ferme les yeux en ayant l’impression que sa tête va exploser, elle roule sur le côté et convulse, une voix à peine audible avertit :

–L’oubli n’est pas gratuit.

Nerwen ouvre les yeux en sursaut, elle se retrouve dans son lit, tournant la tête pour regarder les alentours, elle est toute seule, le lit de Tauron est vide et aucun bruit n’indique une autre présence que la sienne. Nerwen cherche à tâtons l’arc et le récupère, ramenant l’arme au niveau de ses yeux :

–Tout cela n’était qu’un rêve ?

L’arc ne répond pas, cela la rassure légèrement, fatiguer par son cauchemar, elle décide de fermer les yeux à nouveau et de se reposer.