Libération
Nerwen se réveille dans une pièce grise qui ne semble pas avoir de fin, elle se relève difficilement, ses membres semblent engourdies, un double de Nerwen est face à elle à deux mètres de distance la regardant sans ciller, Nerwen lui demande :
–Qu’est-ce qu’il y a ? T’es quoi exactement ?
Son double lui répond :
–Tu veux perdre pour trouver.
–Mais qu’est-ce que tu racontes à la fin ? C’est quoi cette histoire d’oubli ?
–N’est-ce pas ce que tu veux ? Perdre tes souvenirs pour t’en créer d’autre ?
–Qui a dit que je voulais oublier ?
–Toi !
Nerwen sert les dents et rejette cette accusation :
–Arrête de me prendre pour une idiote ! Je n’ai jamais voulu oublier quoique ce soit !
–En es-tu sûre ? Ne voulais-tu pas oublier que tu étais la porteuse ? Ne voulais-tu pas que rien ne change ?
Elle se rend compte que son double a raison, au fond d'elle-même c'est ce qu'elle avait toujours voulut, une amie, un oncle irritant, mais gentil et compréhensif, des parents encore en vie, c’est elle qui avait changé suite à la mort de ses parents, elle était jalouse et ce n’est que maintenant qu’elle le voit, elle demande :
–C’est donc toi qui m’as montrée tous ses rêves ?
–Car c’est toi qui voulais les voir.
–C'est vrai, tu as raison, mais je crois que j'en ai suffisamment vu maintenant.
L'arc sacré apparaît dans ses mains et Nerwen vise son double :
–Et maintenant, il est grand temps que je me réveille !
Son double sourit et hoche la tête :
–J'ai finalement eu raisons à ce que je vois.
Nerwen est hésitante, son double semble heureux et devient translucide, prenant une forme de papillon aux couleurs pastel de taille gigantesque, Nerwen bouche bée ne bouge plus, son imagination débordante allait beaucoup plus loin qu'elle ne l'aurait pensée, son subconscient semble regorger de curiosité, le papillon baisse la tête en signe de soumission :
–Enchanté de faire ta connaissance Nerwen !
Nerwen baisse son arc, incrédule à ce qui vient de ce passé et demande :
–Attends ! Tu n'es pas mon subconscient ?
Le papillon regarde Nerwen dans les yeux et lui révèle :
–Je suis l'arc sacré.
Ébahie à s'en décrocher la mâchoire, Nerwen ne semble plus savoir quoi penser, l'arc continue :
–Tu sembles surprise, serait-ce dû à ma forme particulière ? Où au fait que je sois bien plus loquace qu'à l’accoutumée ?
–Je m'attendais à tout sauf à ça.
–Nous nous sommes synchronisés, je fais donc partie de toi comme tu fais partie de moi, je suis en sécurité pour un temps, mais une ombre plane sur nos vies, nous sommes piégés, il ne me reste donc plus qu'une solution pour nous sortir de là.
–Quoi donc ?
Sa trompe se déplie et se pose sur le front de Nerwen :
–Te forcer à te réveiller.
L'espace gris blanchit à vue d'œil, aveuglant Nerwen, l'arc lui dit :
–Tu as toute ma confiance, c'est à ton tour de me venir en aide.
Nerwen se réveille en sursaut dans leur planque, solidement attachée par une corde qui l’empêche de se libérer. Un océanide se tient devant elle, il fait au bas mot deux mètres trente, sa peau écailleuse d’un bleu translucide avec des muscles surdimensionnés, surmontée d’une tête à l’apparence humaine sans nez, deux trous faisant office de conduit auditif placé de par et d’autre de leur crâne sans pavillon rend leur tête parfaitement ovale, l’océanide la regarde avec des yeux rond noir, un sourire se dessine sur son visage montrant plusieurs rangées de dents monstrueuses, une barbe composée d’algue verte appuie la longueur de son visage et des branchies sur son cou s’ouvrent et se ferment à un rythme régulier, voyant sa prisonnière réveillés, il fait un signe de sa main palmé aux autres océanides et dit d’une voix rauque :
–Elle s’est réveillée les gars !
Deux autres océanides tout aussi grands que leur compère, s’approchent de Nerwen, l’un feuilletant un grimoire, qui parait maigrelet, comparer au muscle sur patte devant elle, pense à voix haute d’une voix tout aussi rauque :
–Moi pensait que le sort durerait plus longtemps.
L’autre océanide armée d’une lance est à la frontière des deux, niveau musculature, des tonnes de cicatrices marques son corps et il est recouvert par une armure, il jette un regard à sa prisonnière et finit par dire :
–Cela importe peu, Soldat ! Surveillez-les ! Moi vais prévenir les autres.
Il boit une fiole remplie d’un liquide transparent et sa peau blanchis et rétrécit, il apparait sous la forme d’un elfe des plus communs avec un physique passe partout, celui qui tient le grimoire lui demande :
–Que fait-on, si elles tentent de s’échapper ?
–Elles doivent rester en vie, vous êtes imaginatifs, moi suis sûr que vous serez quoi faire, si elles tentent quoique ce soit.
Il sort de la planque et laisse les deux autres océanides, Nerwen regarde les alentours et s’aperçoit que Ninquelotë est réveillée à côté d’elle et est attachée tout aussi solidement, elle semble apeurée et furieuse à la fois. Une violente claque la force à regarder l’océanide qui vient de lui infligé cette blessure, il la menace :
–Écoute-moi bien, moi suis pas patient, donc si tu tentes de t’échapper, moi te brise les jambes, si tu parles à ta copine, moi t’arrache la langue, tu nous regardes mal, moi te crève les yeux et si tu n’en as rien à faire sache que ce sera ta copine qui subira à ta place. Compris ?
Nerwen le regarde sans rien dire en air de défi, un sourire carnassier empli le visage de l’océanide :
–Une forte tête à ce que moi vois.
Il lui donne une claque sur l’autre joue d’une telle violence, qu’une de ses dents coupe le bout de sa langue, après avoir réprimé la douleur, elle crache une glaire de sang translucide et visqueux aux pieds de son tortionnaire. L’océanide tenant le grimoire interpelle son compagnon :
–On n'a pas le temps Ménestho.
–T’as de la chance, mais ne t’en fais pas, m’ais tout mon temps.
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