L'attaque des djinns
Maëve fixe la barre de chargement de la résurrection, une barre vient d’apparaitre et le moniteur annonce :
–Résurrection quatre-vingt-six pourcents.
Elle souffle :
–Plus que quatorze heures.
Elle espère que les djinns vont attaquer d’une minute à l’autre, leur plan se déroule sans accroc pour l’instant, la chance est de leur côté. Elle entend la porte s’ouvrir, elle tourne la tête et voit Morgane, Ocyrhoé et Styx rentré dans la pièce, Morgane demande :
–Alors, quelle est la prochaine partie du plan Celeborn ?
Ocyrhoé lui fait un grand sourire et lui répond :
–La prochaine partie du plan est très simple, mais nous n’avons plus besoin de toi pour ça.
Elle se tourne vers lui, étonnée, Ocyrhoé tend la main et la frappe, elle tombe au sol par la puissance de ce coup, dans un bruit sourd, il récupère le corps et prend la clé de la cuve, il ouvre la prison, jette la fée à l’intérieur et verrouille fermement la prison de verre. Maëve s’agenouille à côté de sa sœur et place ses mains sur son corps qui émane une aura verte, l’aura s’éparpille sur tout son corps et les blessures se résorbe, Morgane essaye tant bien que mal de se relever en demandant :
–Pour…quoi ?
Styx lui répond :
–Cela n’est pas évident ? Tu n’étais qu’un pion pour nous.
–Quoi ?
Ocyrhoé blanchit et se retrouve sous forme d’océanide, largement plus imposant que Celeborn dû à ses deux mètres cinquante de haut et muscles parfaitement dessiner, il impressionne Morgane qui est toujours choquée, sa longue chevelure bouclée ressemblant à des algues tombe sur ses épaules, nombre de cicatrices marque son corps et ses yeux noir semblable à des billes fixent les deux prisonnières d’un air railleur :
–Pauvre Morgane, d’abord trahie par sa sœur et maintenant trahie par ces sauveurs, cela est si drôle que m’en mourrai de rire.
Morgane remis grâce aux soins de Maëve se colle à la vitre et frappe sa prison en colère :
–Crois-moi que tu vas payer ! Sale chien d’océanide !
Cette déclaration fait rire Ocyrhoé :
–Ahahah ! Et comment vas-tu t’y prendre ? Vous ne pouvez plus rien faire contre nous.
Il se retourne vers Styx et lui ordonne :
–Va retrouver Ménestho, dis-lui de partir pour le port avec la porteuse et l’autre prisonnière, s’il ne l’a pas encore tué, ensuite, tu préviendras les autres de se préparer à partir.
Elle hoche la tête et sort sans dire un mot, Ocyrhoé boit une fiole, blanchit de nouveau et retrouve l’apparence de Celeborn :
–Et dire que vous serez les deux seules survivantes du prochain massacre. Ahahah !
Morgane s’agenouille, impuissante, Maëve la réconforte en posant sa main sur son épaule, qu’elle rejette :
–Je n’ai pas besoin de ta pitié !
Maëve lui répond :
–Je suis désolée, je ne savais pas que tu étais vivante, si j’avais su…
–Tu m’aurais tuée comme tous les autres !?
Lui crache-t-elle à la figure, Maëve la corrige :
–Non, tu n’y es pas du tout, tu étais surement trop jeune pour t’en souvenir, mais à l’époque Mardil t’as surement posé une question quelques jours avant notre attaque contre Titania.
Morgane réfléchit quelques instants et lui répond :
–Il m’avait demandé quelque chose comme “Prêteras-tu toujours allégeance à Titania ?” et j’avais dû répondre “Oui, pour la gloire de notre suzeraine”.
Maëve à un sourire triste en entendant cela :
–Je vois, Mardil a fait n’importe quoi, je suis désolée, j’étais trop en colère à l’époque pour m’en apercevoir, si tu veux connaitre la vérité, sache que Titania avait prévu de tuer tous les elfes pour ensuite les faire revivre grâce aux sortilèges.
Intriguée, elle se tourne vers Maëve en demande :
–Comment ça ?
–Le sortilège de résurrection rend les végétaux immortels peu importe combien de fois, tu les tues, tant que tu utilises le sortilège sur ceux qui tombent, ils reviennent à la vie.
–Titania, elle qui a créé les elfes, voulait tous les tuer. Et tu crois que je vais gober ça !
–Crois-le ou non, ce n’est que la vérité, même le porteur de l’époque était avec nous.
Elle frappe le sol avec ses poings de rage et baisse la tête :
–Pourquoi tu me dis tout ça ? Tu devrais être en colère ? Je voulais te faire souffrir ! Tout comme j’ai souffert !
Maëve s’agenouille et la prend dans ses bras :
–Je comprends, j’étais comme toi, ç’a dû être traumatisant, rester enfermé pendant si longtemps alors que tu étais si jeune à l’époque, tu es restée seule sans comprendre pourquoi.
Morgane sent de l’eau coulée sur son cou, elle tourne la tête et s’aperçoit que Maëve est en train de pleurer, elle ne comprend pas pourquoi et lui demande :
–Pourquoi ? C’est moi qui devrais être en train de pleurer.
–Je suis désolée de t’avoir fait endurer tout cela, c’est ma faute. J’étais aveugle et quand j’ai été pris dans la vague de l’explosion, j’ai perdu mon œil gauche, mais en échange, j'ai eu le pouvoir de ressentir, la magie et les émotions des autres. Si je peux prendre un peu de ta colère pour la pleurer afin que tu te sentes mieux, alors laisse-moi le faire.
Ocyrhoé qui les épie depuis le début rit :
–Ahahah ! Vous êtes tordantes ! Et vous êtes censé être des créatures primordiales ! Ahahah ! Pathétiques créatures ! Même l’ancienne arrive à se faire respecter !
Morgane lui jette un regard froid :
–Tu ferais mieux de ne jamais nous sous-estimer.
–Oh ! Moi t’ai mis en colère ? Votre empathie est tout simplement répugnante, dommage que moi ne pourrait pas voir vos visages quand vos elfes mourront par la main des djinns et des elfes cendrés.
Un elfe rentre dans la pièce en courant, s’arrête et fait un salut militaire en tendant ses doigts contre sa tempe, paume cachée :
–Chef, le bar est anormalement plein cet après-midi, et m’ai vu des armes qui y ont été apportés en grand nombre.
Ocyrhoé jette un regard plein de mépris :
–Prymno ! Tu n’as pas plus d’information, n’est-ce pas ?
–Euh non.
Il se rapproche de lui et lui donne une gifle :
–Cette information est inutile, crétin ! Si ça se trouve, il se prépare juste à affronter les djinns.
Prymno baisse la tête et n’arrive qu’à lui répondre :
–Moi suis désolé, père.
Ocyrhoé lui tourne le dos :
–Moi commence à penser que Styx est bien plus utile que toi, retourne à ton poste, elle va venir te chercher.
Ocyrhoé sort et en passant la porte, il prévient :
–Ne me déçois plus, compris.
Il laisse seul Prymno qui reste silencieux, une fois parti, il souffle :
–Si même cette traitresse vaut mieux que moi.
Il sort à son tour et laisse les deux prisonnières seule.
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