Un joyeux Noël ! 2/2

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À première vue, le bar était à l’image de son nom : une façade délavée et des vitres sales, la porte était même recouverte de gros scotch marron pour l’empêcher de tomber en morceaux. Confiante et curieuse, Edna y suivit son acolyte d’un soir. L’ambiance à l’intérieur la surprit : des jeunes, des vieux et des entre-deux ; des punks (repérable à l’odeur) ; des métalleux, des bikers et des gens « normaux ». Tout ce brave monde buvait, parlait et rigolait. L’endroit était chaleureux. D’un coup d’œil rapide, Edna fit le compte, sans se compter ni Jean-Noël : douze hommes et huit femmes, dont deux arborant de magnifiques sacs à main (l’une avait Louis Vuitton et l’autre un Hermès), elle dénombra également quinze verres vides sur les tables, plus quatre au comptoir.

— Est-ce que ça va ? Lui demanda Jean-Noël légèrement inquiet.

— Oui, il me faut juste de l’alcool pour arrêter de tout compter.

Il la regarda avec un sourcil relevé, surpris.

— Cherche pas à comprendre, c’est un toc…

Pour toute réponse, il lui offrit un sourire chaleureux et commanda des bières au bar.

Les bières s’enchaînèrent, puis les shots. Plusieurs personnes vinrent interagir avec eux avant de se tourner vers quelqu’un d’autre. Lorsque onze heures sonna, ni l’un ni l’autre n’était en mesure de prendre le volant. Tel un gentleman, Jean-Noël raccompagna Edna a son domicile, ce qui leur offrit vingt minutes de déambulation dans les rues clignotantes aux lumières de Noël.

Arrivée au pied de son immeuble, Edna se tourna vers son ami. Marché dans l’air froid de la nuit lui avait rafraîchi les idées, pourtant il en restait une qui lui tenait bien chaud.

— Tu montes prendre un dernier verre ? minauda-t-elle.

— Je pense que j’ai assez bu pour ce soir, merci, répondit-il très sérieux.

Les épaules d’Edna s’affaissèrent.

— T’es con ou tu le fais exprès ? lui demanda-t-elle d’un ton condescendant.

— …

— …

— Oh !

— Pff…

Edna roula des yeux avant d’ouvrir la lourde porte de son immeuble. Voyant que Jean-Noël restait indécis, elle l’attrapa par la ceinture et le tira à l’intérieur. Cela sembla déverrouiller quelque chose chez lui, car il se jeta sur elle, la plaquant contre le mur froid du hall de l’immeuble, plaquant ses lèvres gourmandes contre les siennes. Il embrassa sa mâchoire et glissa jusqu'à son cou.

— J’avais peur que tu ne me trouves trop vieux pour toi… murmura-t-il à son oreille.

Edna plaqua aussitôt sa main sur son entrejambe où elle sentit une érection d’une taille plus qu’honorable. Jean-Noël lui répondit en mordant le creux de son cou tout en se saisissant de sa taille d’une main et de son sein de l’autre. Leurs baisers se firent de plus en plus profonds. Les lèvres de Jean-Noël étaient douces, charnues, sa langue habile. Tandis que leurs baisers se faisaient plus fougueux, leurs bassins se frottaient dangereusement, faisant monter la température très rapidement.

Décidée à jouir dans la chaleur et le confort, Edna prit une profonde inspiration avant de repousser son amant et de s’élancer dans les escaliers, le laissant pantois.

— Dépêche-toi ou tu n’auras rien à boire ! nargua la jeune femme éméchée.

Il n’en fallut pas plus pour qu’il s’élance à sa poursuite, la faisant glousser.

Ils arrivèrent finalement au troisième étage, essoufflés par le désir l’un de l’autre. Edna eut tout juste le temps de fermer sa porte à clef, que Jean-Noël lui enleva son manteau, le jetant sur le canapé.

— Non, pas sur le canapé, le chat va…

— Rien à foutre du chat ! la coupa-t-il en lui dévorant les lèvres de baisers.

Edna parvint vaguement à murmurer un « ok » entre deux baisers tout en jetant son sac à main à côté du canapé. Ils se déshabillèrent l’un l’autre avec frénésie, caressant chaque nouvelle partie du corps dénudée. Lorsque Jean-Noël enleva finalement son boxer, elle eut le loisir de constater à quel point son amant était bien bâti. Elle eut une pensée compatissante pour sa sœur, pensée qui disparut aussi vite qu’elle était venue.

Leurs gestes étaient hâtifs, animés par le désir ; exaltés par l’alcool qui courait dans leurs veines. Ils n’eurent pas la patience d’aller jusqu’à la chambre (soit deux mètres plus loin), Jean-Noël tourna Edna et la pencha au-dessus de l’accoudoir du canapé. Il humidifia ses doigts avant de les placer entre les lèvres d’Edna. Soumise à ses gestes, un frisson délicieux la parcourut, hérissant son dos de chair de poule. Il joua un moment avec son clitoris, le contournant, le caressant, faisant monter le plaisir avant d’enfoncer un doigt en elle. Jean-Noël fut presque surpris de la sentir aussi humide et dilatée ; il aventura deux doigts, le gémissement de son amante le conforta dans son initiative.

Edna était au supplice, ce petit père Noël était habile de ses doigts. Ses va-et-vient tout en caressant son clitoris étaient pures délices, la portant au bord de l’orgasme, mais pas tout à fait, la frustrant terriblement. C’est alors qu’il inséra un troisième doigt. Surprise, elle serra entre ses doigts le plaid qui recouvrait son canapé, légèrement inquiète à l’idée qu’il la blesse. Mais il n’en fut rien, Jean-Noël était délicat et patient. La crainte s’effaça rapidement, remplacée par un plaisir décuplé à mesure que les gestes s’accélérèrent. Proche de l’orgasme, elle sentit soudainement une claque sur sa fesse. D’abord stupéfaite, elle se rendit finalement à l’évidence : cela l’excitait encore plus.

— Encore… quémanda-t-elle d’une petite voix, presque honteuse.

Jean-Noël se fit un plaisir d’accéder à sa demande, claquant ses fesses avec plus d’entrain tout en continuant de la doigter.

L’orgasme la saisit brutalement, partant de son sexe, remontant le long de sa colonne vertébrale et descendant jusqu’à la pointe de ses pieds. Elle expira un gémissement aigu et sensuel qui excita son amant.

Alors qu’elle parvenait difficilement à émerger de son extase, elle réalisa que Jean-Noël s’était écarté et fouillait son jean, certainement à la recherche d’une capote. Une idée farfelue fit son chemin dans sa tête. Edna se pencha alors sur son sac à main et en sortit rapidement une capote et un accessoire particulier.

— Tiens, j’ai ce qu’il faut, l’informa-t-elle, un sourire taquin au coin des lèvres.

Jean-Noël se tourna vers elle et eut un sourire amusé en voyant ce qu’elle tenait.

— Les désirs de madame sont des ordres !

Il s’approcha et s’empara d’abord de la capote. Son membre était énorme et fièrement dressé face à Edna, luisant de precum. N’y tenant plus, elle descendit du canapé et s’avança à genoux pour lécher le gland de son père Noël. Ce dernier sursauta, Edna assura donc son emprise en le saisissant d’une main. Étant du genre joueuse, elle ne le léchait que du bout de la langue, jusqu’à ce qu’il perde patience et la prenne par les cheveux pour la contraindre à le prendre dans sa bouche. Amusée, elle referma ses lèvres autour de sa verge, tandis qu’il relâchait un râle de satisfaction. C’est alors qu’elle s’amusa à jouer de son piercing à la langue sur son frein, lui arrachant un gémissement guttural de surprise et de plaisir.

Tout en le léchant et le suçant, Edna glissa sa main libre entre ses propres cuisses déjà fort humides. Jean-Noël la tenait toujours par les cheveux, lui imposant son rythme et ses désirs, ses râles se faisaient de plus en plus profonds, son membre de plus en plus dur. Edna n’attendait que de le sentir dans sa gorge. Quand soudainement, il la contraignit à se retirer et à se relever. Elle le dévisagea, presque déçue, mais la chaleur de son regard la surprit. Elle le regarda mettre le préservatif et le bonnet de Noël avant qu’il ne la saisisse par les hanches et la remette sur l’accoudoir du canapé.

Jean-Noël ne lui laissa pas le loisir de réfléchir davantage et la pénétra jusqu’à la garde. Edna n’eut pas le temps de s’inquiéter de la compatibilité de leurs sexes, elle fut traversée d’un divin frisson. Jean-Noël la tenait fermement par les hanches tandis qu’il amorçait des va-et-vient de plus en plus rapides, faisant teinter le grelot de son bonnet. Ce son fit rire Edna entre deux gémissements, ce que son amant prit comme un défi, redoublant la vigueur des coups de reins, redoublant les tintements de grelots.

Le lendemain matin, Edna se réveilla en ayant mal aux cheveux, mal aux hanches, mais un grand sourire étirait ses lèvres. Sur le deuxième oreiller, il n’y avait qu’un bonnet de Noël, doté d’un grelot doré. Elle s’étira et profita de pouvoir flemmarder au lit ce 26 décembre.

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