Le rêve du musée : Nature Morte
C'était semblable à un musée , semblable à une pièce où des objets de toutes pièces se pendaient aux murs , ou se figeaient sur des socles .
Le sol semblait un peu penchant, avec des ligatures sur la moquette qui se craquelait de toute part . Une seule source de lumière était au bout d'un immense couloir, c'était le reflet d'un miroir .
Lugubre et noir comme on se l'imagine , tordu et macabre comme un cauchemar, et où gisaient à ses pieds des fruits de passion . Sur le miroir était reflété un immense homard aux lignées de sang sombre, qui ma foi, n'avait rien à faire ici . Et pour ensorceler le tout, un verre en or, posé au-dessus, faisait couler un vin aux nuances rouge, violet, parfois noir , dégoulinant de son aspect rugueux tout le long du miroir .
Paralysé et à la fois hypnotisé, j'eus la terrible tentation de le toucher d'un petit impact avec mon petit doigt .
Et quand je tournais autour de moi-même, une immense caravelle et des montagnes de repas entassés semblable à un océan immobile, se tenaient devant moi . Des mouettes accrochées au mât, flottaient même dans les airs , pourtant sans signe de vie distinct . Une croix restait écrasée sur la coque, et une eau d'horizon sortait par ses milles fruits vieillies .
Mais je restais attentif aux ornures noires qui grandissantes, paraissaient avaler des parties du massacre et à l'intérieur de ce néant immobile, des traits rouges flammes reflétant l'enfer, possédaient l'horloge qui se tenait sous mes pieds . Nul êtres ne bougeaient, nul objets respiraient , seul moi était là au milieu de cette scène morte . Je me sentais comme écrasé, broyé par le temps qui me montrait ses images, comme un trou noir qui absorberait n'importe quelles lumière ou espoirs .
Puis d'une façon inattendu , cet air sombre par sa masse stagne et périssante me fis aller brusquement sans aucun mouvement de ma part, or du miroir dans les expositions du musée . Je sentais un malaise, et j'avais l'impression que les murs m'écrasaient et que le sol m'éloignait de ce miroir fixe . J'aperçus une dernière fois ces fruits, le temps revenait petit à petit , et la mort n'était plus ici .
Après la lumière qui revenait comme s'agrandirait une ombre,
j'entendis du vivant : "Merci de ne pas dormir dans un musée ! Et avant que tu me répondes, qu'as tu retenus sur cette nature morte petit polisson ?"
Ah ! Si elle savait ...
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