Chapitre 10 - ...Sauf que c'était pas de la Weed...

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La fin de la journée arriva rapidement. Rangeant mes affaires, je m’apprêtais à partir, lorsque j'aperçus Elsa qui avait toujours les yeux rivés sur son écran.

- Tu vas venir à la soirée ? lui demandai-je spontanément.

- J'ai déjà quelque chose de prévu, bon week-end ! me souhaita - t-elle.

Plus tard, je me rendis à l'appartement de Raiponce situé dans un quartier calme et résidentiel. Je reconnus son vieux bâtiment aux fenêtres en baie, qui lui donnait une lumière exceptionnelle en journée.

En montant les escaliers de son bâtiment, je fus bercé par les odeurs de gâteaux cuits, qui me rappelaient les souvenirs passés ici. En arrivant, je fus accueilli par Astrid et Raiponce qui commençait à préparer les apéritifs et à sortir les pâtisseries du four. J'ouvris son frigo pour y mettre les bières que j’avais acheté en passant, mais celui-ci débordait déjà.

« Je vais mettre ça dehors. »

Son appartement n’avait pas tant changé que ça. Son entrée donnait directement sur sa cuisine ouverte et ses plans de travail. Ses plantes aromatiques, suspendus embaumaient la cuisine d’une odeur de basilique et de menthe fraîche. Elle avait rentré ses plantes extérieures et les avait placés à côté de son chevalet et de ses tableaux. J'ouvris les fenêtres rangeant mes bières dans les jardinières vide.

Puis je rejoignis Raiponce et Astrid qui discutaient entre filles.

- Où sont Mer et Harold ? leur demandai-je, surpris.

- ils sont parti acheter de la bière sans alcool pour Astrid ! me répondit Raiponce.

- Je peux me contenter de jus de fruit mais Mérida a lourdement insisté et comme Harold est en voiture. M’expliqua Astrid.

- Je vois, lui répondis-je dubitatif, en ouvrant une bière.

Astrid se servit un verre de jus de fruit, lorsqu’elle se redressa soudainement.

- C’est le bébé ? demanda Raiponce enthousiaste

- Viens voir Jack ! me fit Raiponce tout excitée.

Elle me prit la main puis la posa sur le ventre d’Astrid. Je sentis le bébé se déplacer légèrement. Fasciné par la nature, je retirai mes clés de ma poche arrière avant de m'assoir à côté d'elle.

- Tu sais déjà si c’est une fille ou un garçon ? lui demandai-je attendris.

- Pas encore, nous devons y aller la semaine prochaine, j’ai tellement hâte ! me répondit-elle, enthousiaste.

- Vous allez être des supers parents toi et Harold !! s’exclama Raiponce, enjouée.

- Et vous deux ? Quand est-ce que vous vous y mettez ? nous demanda-t-elle emballée.

Raiponce se mit à rire jaune. Quant à moi, je préférai boire une grosse gorgée de bière, laissant Raiponce se débrouiller avec ça.

- Humm… on est plus ensemble depuis 6 mois maintenant ! répondit-elle gênée. Astrid nous regarda embarrassée.

- Ce n’est rien ! Tu ne pouvais pas savoir si on ne te l'a jamais dit ! lui fis je en cachant mon agacement derrière un sourire.

Puis je partis m’enfermer dans la salle de bain. J'ouvris la petite fenêtre qui donnait sur le jardin. Raiponce n’avait pas de balcon et il était inconcevable pour moi de fumer à côté d’une femme enceinte. Je sortis mon paquet et j'allumai ma cigarette. Dégainant mon téléphone, j’appelais Mérida puis Harold qui sans surprise ne répondirent pas. Lorsque j’entendis une voiture se garer dans le jardin, je jetai un œil avant d’apercevoir Mérida et Harold qui sortaient de la voiture.

- On n’a pas été trop long ? Tu crois ? demanda Harold inquiet.

- Mais relax, connaissant nos deux pipelettes elles n’ont pas dû remarquer notre absence, rassura Mérida en sortant les packs de bière.

Harold vint la voir l’aidant à prendre les bières. Mérida ne put s’empêcher de l’embrasser langoureusement.

- La suite lundi soir ! lui dit-elle en regagnant l’entrée du bâtiment. Harold lui lança un regard béat avant de la rejoindre.

" Pauvre Harold ! Comment t’as pu te mettre dans une situation pareille ?"

Je jetai les mégots dans les toilettes. Sortant de la salle de bains, je les aperçus à l’entrée qui retiraient leur manteau.

- On n’a pas été trop long ? demanda Harold en embrassant sa copine.

- On a pu toucher ton bébé ! s’exclama Raiponce

- Il a bougé ? interrogea-t-il, en joie.

Puis il posa sa main sur le ventre de Astrid.

- Bah alors ? Champion ? On s’ennuyait sans papa ? lui parla-t-il.

Astrid et Raiponce le regardèrent attendris pendant que Mérida partit dans la cuisine la vague à l’âme

" Ouep, soirée malaisante " me dis-je, en me prenant une bière.

La soirée se déroulait sans encombre. Merida comme à son habitude, enchainait les bières avant de sortir les plus gros secrets sur chacun d’entre nous.

- Vous vous souvenez de notre Road trip à travers le pays ! Quand on était passé par Burning Man ! s’exclama Mer, éméchée

- Je n’y étais pas moi ! Qu'est ce qui s'est passé ? nous demanda Astrid, curieuse.

- Jack était parti chercher de la weed auprès d'un des festivaliers, raconta Harold amusé.

- Sauf que ce n’était pas de la weed ! ajouta Mérida, en éclatant de rire.

Raiponce et moi, nous nous planquâmes derrière nos boissons, coupables et honteux.

- Le temps que je revienne avec de la bière, ils étaient tous les trois déjà défoncés ! Entre Mer qui phasait devant les buissons, et Jack qui s'était perché dans un arbre ! et Punzie... raconta-t-il, en se prenant la tête au bord du fou rire.

- ...Punzie, les tété à l'air qui essaie de faire descendre Jack, en lui jetant des cailloux.

" Descends ! descends Jacky !" Vous m'avez achevé les gars ! nous confia-t-il en s'écroulant de rire les larmes aux yeux.

Nous partîmes tous dans un fou rire incontrôlable. Je me souvins de ce fameux road trip, où nous avions parcourus le pays de l'ouest à l'est. C’était un voyage remplit de galères et de bons moments, aussi.

- Vous vous souvenez de l'actrice porno, qu'on a croisé à la capitale du jazz ? nous lança Raiponce, avec le sourire.

- Blanche neige ! fis-je en cœur avec Harold, perdus dans nos pensées.

Astrid le dévisagea sur la défensive.

- T'aurais dû les voir ces deux-là qui essayaient désespérément de conclure avec elle. Versant du whisky dans leur verre, se faisant des coups de pute, essayant de se saouler mutuellement. Tout ça pour des nibards ? nous lança Mérida avec un regard critique.

- Ce n’est pas donné à tout le monde de pouvoir se taper une actrice porno ! Surtout que ma première branlette c'était sur ses films, me justifiai-je offusqué.

Raiponce me regarda avec de gros yeux.

- Et comment ça s'est terminé ? poursuivit Astrid gênée

- C'est Mer qui se l'est faite ! fis-je, agacé, en cœur avec Harold. Mérida nous fit un clin d'œil.

- C'est là que j'ai découvert que j'étais lesbienne ! nous avoua Mer, en levant son verre.

- Mais vous étiez trop con ! Vous lui auriez demandé elle vous aurait pris tous les deux en même temps ! Ou chacun son tour ! s'exclama Mérida.

Harold et moi baissâmes la tête envahit par les remords.

- Et toi tu faisais quoi ? demanda Astrid, gênée, en se tournant vers Raiponce.

- Elle était défoncée ! nous fîmes tous les trois en cœur. Raiponce se mit à rire jaune.

Nous nous remémorâmes plusieurs anecdotes et souvenirs. Avant qu’Astrid et Harold nous quittèrent, déposant Mérida au passage.

Restant seul avec Raiponce, je l'aidais à nettoyer.

- Merci Jack, me dit-elle chaleureusement.

- De rien lui, répondis-je troublé.

L’alcool aidant c’était plus compliqué pour moi de me contrôler.

- Tu penses qu’il reste de la bière ? me demanda-t-elle, en jetant les poubelles.

Je partis chercher les bières que j’avais mis dans les jardinières. En refermant les fenêtres, je réalisai qu’elle avait gardé mon portrait parmi toutes ses peintures. Je contemplais mon propre portrait me rappelant cette fameuse journée.

- Tu te souviens ? me demanda Raiponce, nostalgique.

- Oui ! Je ne pensais pas que tu le garderais, lui fis-je surpris.

- Mais pourquoi donc ? J’adore cette toile et ce qu’elle représente pour moi, m’ avoua-t-elle en rougissant.

Aucuns mots ne me vinrent à l’esprit tant j'étais étonné par ses propos.

- Tu ne t'es jamais demandé ce qui se serait passé, si j'étais tombé enceinte cet après-midi-là, ou les autres fois d'ailleurs, me demanda-t-elle, en buvant une grosse gorgée de bière avant de s'asseoir sur le canapé.

Ces mots me plongèrent dans une profonde mélancolie. Il ne se passait pas une seconde, sans que je me posais cette fameuse question. Et si...?

- Je ne sais pas ! Des mini Raiponce et des mini Jack qui courent partout ! lui répondis-je, en blaguant.

- Tu m'as prise pour une lapine ! fit-elle, en me lançant un coussin.

- Plus sérieusement ? lui répondis-je, en m'asseyant à côté d'elle.

- On aurait sans doute emménagé ensemble. Puis tu aurais insisté pour déménager chez moi, parce que mon loyer est moins cher que le tien. Mais je t'aurais convaincu de rester ici, parce que ton quartier est plus sûr et que pour les crèches, ce serait plus simple.

- Ensuite j’aurais sans doute enchaîné les missions de Freelance le soir, en plus du travail, jusqu'à ce que le bébé grandisse. On aurait beaucoup galéré mais je pense qu'on aurait été très heureux, lui racontai-je, les yeux rivés au sol, cachant ma tristesse derrière un sourire de façade.

- Jacky... me fit-elle, avec une voix chargée d'émotion.

Je me levai dès qu'elle posa sa main sur la mienne, lui tournant le dos. Je bus une grosse gorgée de bière en me calmant.

- Mais je ne pense pas que tu auras de problèmes financiers avec Flynn, la rassurai-je avec un faux sourire. Raiponce se ferma, croisant les bras et les jambes.

- ça va faire tout juste un mois qu'on se fréquente Flynn et moi. On apprend tout juste à se connaitre, et il est beaucoup trop tôt pour tout, m’expliqua-t-elle agacé.

Je la regardai stupéfait, les bras posés sur le dossier du fauteuil.

- On m'a dit que tu voyais une fille aussi, me demanda-t-elle, en me dévisageant du coin de l'œil, les joues rougis par l'alcool ou la colère ?

J'éclatai de rire en m'asseyant à côté d'elle, celle-ci me fit sa petite mine boudeuse que j'aimais tant.

- Tu es jalouse ? lui lançai-je amusé.

- Pas du tout ! Tu fais ce que tu veux avec ton pénis ! me lança-t-elle, agacé.

Je la trouvais touchante comme ça.

- c’est juste un plan cul. Elle est déjà mariée et elle est terrifiée à l’idée qu’on découvre notre liaison, lui mentis-je.

Raiponce m'adressa un regard remplit d’affection, avant de m’embrasser langoureusement.
Je fermai les yeux tant cela me semblait si irréel. Je la sentis s’assoir sur mes cuisses, collant son sexe contre le mien. Me perdant dans ses yeux magnifiques, je la serrai, fortement contre moi tant je ne voulais pas la perdre à nouveau.

Passant mes mains dans ses cheveux dorés, elle me lança un regard remplit de désirs. Puis elle retira sa robe, restant en sous-vêtements sur moi. Sa chevelure dorée l'illuminait, si bien, que je crus voir un ange se poser sur moi. Je ne pus m’empêcher de parcourir son corps de douces caresses.

D’effleurer sa peau brunie par le soleil du bout des doigts, avant de l’embrasser à nouveau.
Elle passa ses mains chaudes sous ma veste en jean et mon T-shirt, me caressant doucement le torse.

Je dégrafai son soutien-gorge, révélant sa poitrine voluptueuse aux petits tétons roses.
Elle détourna le regard gêné, mais je continuai de les admirer en extase. Je ne pus m’empêcher de les saisir, les frôlant délicatement avec mes pouces, faisant gémir mon petit ange, d’une voix aiguë. Ses cris, son regard troublé, ses seins et son corps me manquaient tellement. Je continuai de couvrir sa poitrine de doux baisers, jusqu’à ce que je la sente déboutonner mon jean, l'arrêtant aussitôt.

- Mon ange, je ne veux pas que tu te rabaisse à faire ça, j’aimerai qu’on...

Je n'eus pas le temps de terminer ma phrase qu’elle me coupa.

- Qu’on baise ? me murmura-t-elle le regard pleins de désirs.

- Qu’on se remette ensemble, la corrigeai-je, inquiet.

Raiponce ne répondit pas spontanément, son hésitation m’inquiétait de plus en plus.

- Jacky, j'aimerai que tu me baises ! Comme tu le fais avec cette fille ! m'avoua-t-elle, le visage rougis par l'alcool et le désir.

Mon cœur s'arrêta net, choqué par ses propos.
- Je ne peux pas, lui dis-je, la voix chargée d'émotions.

Puis je bondis hors du canapé, attrapant mon blouson au passage, sous les supplications de Raiponce, en larmes.

- Désolé ! m'excusai-je, en évitant de la regarder dans les yeux. Je partis en claquant la porte de son appartement, la laissant nue et seule.

Une fois dans le métro, je grelottais de froid. Etant parti comme un voleur, je n'avais que mon blouson sur moi. Réalisant plus tard, que j'avais laissé mes clés chez Raiponce. Mérida habitant assez loin en transport, je partis voir la seule personne qui pouvait m'accueillir chez elle à une heure aussi tardive.

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