Il est trois heure du mat' et mes yeux restent grand ouvert. Pourtant il a rien d'extraordinaire ce putain de plafond...

Depuis la visite de Chen, Tae et moi on s'est rien dit. Je crois que ça nous a bouleversé. Comment Chen peut être son pote. Ce type est taré! Ce qu'il a dit...ce qu'il a fait un ce pauvre mec... C'est affreux. Il l'a fait seulement parce qu'il était gay? Juste pour ça?

Je soupire et serrant les poings. Putain mais pourquoi il a fallut que ça nous arrive à nous?!

Mais je perds le fil de mes pensées : j'entends Tae entrer dans ma chambre. Mes yeux se ferment automatiquement. Mais pourquoi je fait semblant de dormir moi?? On dirait un enfant. Peut être que je veux juste pas me confronter à lui. J'entends sa voix chuchoter :

"Kook...tu dors?"

Je reste muet et immobile. J'essaye de me détendre pour garder une respiration calme. Je crois que Tae s'avance jusqu'à mon lit.

Puis silence. Plus rien.

Il est partit? J'allais ouvrir mes yeux quand je sens son souffle chaud contre mon visage. Qu'est ce qu'il fait?! Il va m'embrasser là! Il faut plus faire ça!

Je le pousse violemment et me recule contre le mur derrière moi. Il est par terre, appuyé sur ses avant bras, le regard paniqué. Merde, c'est moi qui' l'ai poussé aussi violemment ?? Je bégaye en m'approchant de lui :

"P-pardon Tae! Je je voulais pas te pousser excuse moi!"

Il se lève sans rien dire. Les lèvres serrées comme si il se retenait de pleurer. Je lui attrape tout de suite la main, il me regarde alors je trouve le courage de lui demander :

"Tae...tu étais venu pour me demander quelque chose?"

Il chuchote honteux :

"-Non je voulais juste te dire pardon...

-P-pardon pour quoi?

-Pour... Ce que je t'ai fait. Y a quelques jours encore t'avais l'air d'avoir tellement mal au dos. Et puis...

-...et puis quoi?

-...tu as entendu ce qu'a dit Chen? Il a tabassé un...un gay.

-Je trouve ça inutilement cruel..."

Il se tourne complètement. Je lâche sa main, il ne partira plus. Mon ami me demande plein d'espoir :

"-Toi aussi tu trouves ça cruel?

-Bah oui on est pas des monstres quand même!..."

Attends c'est bizarre ce que je viens de dire là... Je rajoute tout de suite :

"-Heu je veux dire que nous on tape pas les gens pour ça!

-Oui, c'est vrai!"

On rit nerveusement puis on s'arrête... Je suis tellement stressé. Ça faisait des jours que Tae ne m'avait pas parlé sincèrement. Ça me fait chaud au coeur, mais en même temps ça me fait peur. J'ai l'impression que si je fais le moindre faux pas, il va s'enfuir. Comme notre amitié ne tenait plus qu'à un fil.

Mon ami s'approche encore et demande :

"-Kook...tu peux fermer les yeux deux secondes s'il te plaît?

-Quoi? Pourquoi?

-Fait le, et après je te laisserais tranquille...je te le promet.

-"Tranquille", qu'est ce que tu entends par là? Tu vas partir?

-Non non je reste avec toi! ...enfin heu on reste pote quoi."

Je souffle un bon coup et lui dit en fermant les yeux :

"Je te fais confiance Tae."

Je m'assois au bord du lit et reste immobile. Il se passe quelque secondes sans que rien ne ce passe. Mais au moment où j'allais ouvrir la bouche pour lui demander ce qu'il faisait, ses lèvres se posent sur les miennes. Je sursaute de peur mais ne dit rien, choqué. Il pose ses mains froides sur mes joues et intensifie son baiser quelques secondes puis me lâche. J'ouvre les yeux, le cœur battant. Il est déjà dos à moi et s'en va silencieusement.

Je pose mes mains sur mes joues devenue bouillante. Bordel si mon cœur ne se calme pas dans la minute je vais mourir d'une crise cardiaque! Je glisse par terre, à croupis et met ma tête entre mes mains. Je...je pensais pas que même sobre ça me ferais autant d'effet de l'embrasser! Mais c'est mon pote ça devrait pas me faire ça! J'ai honte en fait. Je suis...bizarre voir glauque de ressentir ça. Oui, c'est ça je suis glauque. Je suis trop bizarre. Je suis une merde.

Je me met à sangloter le plus silencieusement possible. Je veux surtout pas que Tae ou qui que ce soit me voit dans cette état.

Trois jours sont passé.

Il fait déjà nuit et je suis assis dans mon fauteuil le regard dans le vide. Tout est silencieux autour de moi. Tae travaille jusqu'à 21h exceptionnellement aujourd'hui. En fait depuis mardi, l'ambiance est encore plus bizarre. Tae m'a clairement fait comprendre qu'on le referait plus jamais mais il a quand même tenue à...heu...me dire au revoir? Ou plutôt dire au revoir à l'idée de s'aimer comme ça.

Moi au contraire, son baiser n'a fait que confirmer mes peurs. J'ai l'impression de vivre un cauchemar. Mon meilleur ami s'éloigne petit à petit et moi je n'ose rien dire de peur qu'il s'éloigne encore plus vite... Parfois il me crie dessus pour des choses futile. On ne rit plus. On fait plus de soirée. Je le reconnais plus.

Et il me manque tellement.

Ce soir Chen et Mir on dit qu'il viendrait pour l'apéro. Ah bah d'ailleurs quelqu'un vient de sonner. Je me lève péniblement et ouvre la porte. Je lâche presque un soupir de soulagement quand je vois Mir. Heureusement que c'est lui. Je le salut chaleureusement et il me suis jusqu'au salon. Il regarde autour de lui en s'asseyant :

"-Bah il est où Tae?

-Il travaille encore je crois...

-Il finit pas à 20h?

-Non aujourd'hui c'est 21h.

-Il est quand même 21h55..."

Je baisse la tête, ça me rassure encore moins...qu'est ce que tu fou Tae? Tu met jamais autant de temps pour rentrer d'habitude.

Quelques minutes plus tard c'est Chen qui arrive. Heureusement que Mir est arrivé avant... Il commence directement à nous parler d'une meuf qui lui tourne autour. Mais il comprends pas qu'on s'en fou? Mir reste aussi silencieux que moi pendant que Chen continue de parler tout en marchant dans toute la pièce. Mais à un moment une de ses questions m'interpelle :

-Et toi Jung Kook? Ça fait combien de temps que t'as pas baisé?

Je relève la tête un peu hésitant. Je lui lance sans vraiment y réfléchir :

"-Depuis l'anniversaire de Tae.

-Ah?? Avec qui raconte!"

Merde...je peux pas dire n'importe quelle fille, si il l'a connait il ira lui demander, je passerais pour un menteur en chien et il va encore plus m'emmerder! Mais quel con! J'aurais dû me taire!

La porte d'entrée s'ouvre : sauvé!