Chapitre 5 - Docteur Morve et Mister Glaire
Après s'être cassé le nez sur cette fumeuse théorie, le L.S.I. décide comme à son habitude, de bousculer les lignes. Pour cela, nous avons utilisé les grands moyens. Après une demande au secrétariat des affaires olfactives à l'O.N.U. où on prend très au sérieux la chose puisqu'une une cellule de crise est réservée à cette tendance grimpante, nous avons réussi à obtenir une entrevue avec Monsieur Tarin, éminent biologiste. Notre équipe a donc sauté dans le premier train, direction Genève, en omnibus par Melun, budget oblige.
" En cas d’agression virale, le mucus nasal se surinfecte et des germes se développent, rappelle-t-il le menton trop levé. La consistance du mucus va passer du blanc d’œuf à un jaune épais, puis au vert. "
Nous avons eu le droit, pour nous rendre à l'évidence, d'observer des échantillons gardés à -16 °C dans des fioles transparentes derrière d'épaisses vitres blindées au troisième sous-sol. " C’est ce qui explique, en cas de grippe par exemple, l’apparition de glaires vert fluo, ajoute-t-il tout sourire. Cette couleur vient des neutrophiles, des globules blancs présents dans le mucus en cas d’infection. En parlant de neutrophiles... "
Il sort alors de sa poche un mouchoir en tissu qu'il déplie difficilement. " J'ai ici un spécimen rare de mucus prélevé au doigt, protégé sous l'ongle pendant mon trajet en bus jusqu'ici. La vitesse de durcissement est simplement prodigieuse. Vous vous rendez compte ! On pourrait s'en servir pour améliorer la solidité de nos constructions en béton ! "
Nous avons quitté le bâtiment dès qu'il a commencé à vouloir prélever des échantillons dans nos narines pour nous démontrer le pouvoir adhésif des fameux neutrophiles.
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