II
Je ne dois peut-être plus écrire. Vite, il faut que j'arrête, je vais mourir. Ou pire que ça, je vais continuer de décevoir mes parents. Je gâche mes capacités en étant heureuse. Que c'est superficiel de chercher le bonheur quand on peut gagner plein de fric. Je devrais peut-être leur dire que l'argent ne se mange pas... Que l'argent salit tout ce qu'il touche. C'est la gale du capitalisme.
Je ne veux pas travailler pour les autres. Je veux travailler pour les Autres. Je veux aider, non pas enrichir. Sauver, et non financer l'esclavage. Quand diable avons-nous perdu notre instinct de survie ? N'y a-t-il plus de sonnette d'alarme ? « Warning, ladies and gentlemen, vous êtes en train de vous faire enculer, je dis ça je dis rien ».
Enfin voilà, huit heures dix du matin, encore en retard pour apprendre à être une bonne esclave, mais mon cœur tape contre ma poitrine comme sur un clavier. Les phrases se tissent dans mon cerveau, immenses toiles d'araignées, des labyrinthes où j'aime me perdre souvent, où les yeux se cachent de la réalité.
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