VI
Une minute de lecture
Étriquée, prise au piège de ma propre vie. Mes côtes se broient dans l’engrenage de l’avenir. Mon esprit est trop difforme pour coller au moule. Trop bariolé pour qu’on daigne le regarder. Trop tout, pas assez rien. La petite note dans la marge. L’arbre qui pousse en dehors des plots (on n’autorise même pas la Nature à grandir comme elle l’entend, pourquoi on m’accorderait cette faveur à moi?). J’ai le sentiment qu’on appuie sur ma cage thoracique avec le poids de tous les corps que l’Homme a tués, et qu’on me punit de mal respirer…
La ville se referme sur moi comme le livre de ma vie, les pages me tombent dessus et font le bruit d’une vérité trop dure à entendre
Dans un an je naîtrai.
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