XIV
Je me suis rendue compte que je comparais toujours mes nuits sombres à des torrents (de larmes). Alors qu’en fait, rien ne sort jamais.
Il m’est arrivé une fois de désirer mourir. Juste une fois. Le reste du temps, c’est simplement un lourd poids mort sur ma poitrine qui m’empêche d’aimer ni la vie, ni la mort.
Ali perdue entre les deux extrêmes, toujours la cage thoracique écrasée par le fardeau qu’est l’âme humaine. Ali égarée dans les ruelles indiscernables de la masse sauvage, de la gale capitaliste, de l’armée économique. Ali et le néant, le zéro, le rien, le trop vide pour qu’on puisse y plonger sans se condamner, abonnée aux cruelles nuances de gris. Ali qui ne trouve plus son chemin entre les cimes et les abysses.
Je dois vraiment arrêter de comparer mes nuits sombres à des torrents.
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