Partie 2 : Terres d'argiles Chapitre 3 : Une rencontre inattendue.

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J’ai raccroché l’arc à la selle et rangé la flèche. Heureusement que je me suis ressaisie à temps, je m’en serais voulu si j’avais tiré à l’aveugle et blessé quelqu’un. Je suis emprisonnée dans cette cavité. Je ne comprends pas ce qui m’arrive. Mon corps est bien là, les douleurs qui parcourent mon dos sont bien réelles. Mais mon esprit semble flotter dans un univers parallèle. Est-ce que je suis tout simplement en train de délirer ? Est-ce que c’est cette odeur qui tapisse mon nez qui en est la cause ? Peut-être que j’hallucine tout simplement. Certaines de nos légendes faisaient allusion à une poussière ocre qui avait le pouvoir d’ensorceler les gens. J’ai toujours pensé qu’il s’agissait de contes pour effrayer les enfants. Et si finalement tout était réel ? Enfin pour l’instant, j’en suis au même point complètement paumé.

Une bonne heure a dû s’écouler, enfin c’est l’impression que j’ai. Je reprends peu à peu conscience et décide de me lever pour me diriger vers la sortie. Toujours cette étrange sensation de la voir s’éloigner à chaque fois que je fais un pas. Je me redresse, et au même moment je sens quelque chose me passer entre les jambes, je fais un bond et me retrouve enfin sur mes deux pieds. L’obscurité se fait un plus dense, j’essaie de fixer mon attention vers le sol pour qui sait, apercevoir un animal quelconque. Rien, aucun mouvement, aucun bruit, alors je commence à avancer lentement dans un premier temps puis j’accélère. Je vais bien arriver à rejoindre ce point de lumière. Ma jument me suit toujours, elle calque son pas au mien et de temps à autre dépose son museau sur ma main. Elle n’a pas l’air inquiète, c’est bon signe. Parfois, je me dis que je l’entends me murmurer, voulant me rassurer. C’est impossible, les animaux ne parlent pas, ou suis-je un animal ? Après tout je ne produis aucun son.

Je manque de m’étaler, à nouveau, un mouvement entre mes pieds. Puis plus rien, le silence. Cette ambiance devient oppressante, et cette lueur, seul petit point sur lequel je fixe mon regard. Elle est devenue un phare dans mon avenir proche. Soudain, elle disparait. J’en ai assez, je suis épuisée. Cette fuite ne s’annonce pas si prometteuse que je l’imaginais. Je suis coincée, je ne sais pas où. Des larmes glissent sur mes joues, plus de fatigue qu’une vraie tristesse. Elles me permettent de m’apaiser et de me recentrer sur cette luciole qui à nouveau se met à briller au loin. Et si ce n’était qu’un mirage ? Je me laisse à nouveau tomber au sol, mes jambes se mettent à trembler. Je n’ai plus rien dans le ventre depuis bien trop longtemps. Alors que je me noie dans ma peine, je sens une boule de poil qui vient se blottir contre moi. Son souffle sur ma joue est chaud et régulier. À nouveau, j’attends une petite voix, qui me dit avec douceur « viens suis-moi ». D’où peut-elle venir ? Il y a ma jument, cette peluche et moi, alors qui me parle ? Et à nouveau « allez, Ophélie fais-moi confiance ». Je veux bien, enfin je crois. « Tu sais que je t’entends comme tu m’entends ». Ce n’est pas vrai je recommence, j’hallucine. La folie essaye de s’emparer de mon âme.

« Ne t’en fais, c’est nouveau pour toi, mais bientôt, tu comprendras », Il insiste le bougre, il a de la persévérance, pour ma part ma patience s’enfuit. Puis l’animal dont je ne perçois toujours pas l’apparence si ce n’est ses deux yeux verts, me pousse pour m’inciter à avancer. C’est étrange où le halo de lumière se fait plus intense. Mais non c’est bien ça, l’issue s’agrandit, je m’engouffre sans même réfléchir et me voilà envelopper de rayons bleutés. Ils dégagent une douce aura, qui me berce. Mes yeux ont dû mal à rester ouvert, s’étant habitués à la nuit. Après quelques secondes, mes paupières s’entrouvrent pour finalement découvrir qu’un renard m’observe. C’est donc lui qui m’a guidé jusqu’ici. Il est assis devant moi et attend, je ne sais quoi. Je passe mes mains dans sa fourrure pour le remercier de m’avoir ramenée vers la lumière. Il me regarde et à nouveau j'entends une voix qui me parle « ouvre ton cœur et tu découvriras qu’en toi, se cache un pouvoir qui te guidera ». Il se retourne et disparaît dans l’horizon me laissant une fois de plus seule.

Ami tu fuis,

Dans la nuit,

M’abandonnant.

Insolant tu as surgi,

M’ouvrant un infini,

Alors tu m’as souri.

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