Enfin, le jour était tombé et Daneen pût ressortir de la basilique accompagnée de Lyse sans que celle-ci ne vienne à s'enflammer brusquement. Il serait bien bête de risquer la vie d'une jeune vampire, qu'elle pouvait encore contrôler un minimum en vue de la convaincre de se rallier à sa cause. Sa perte d'émotions ne jouerait pas en sa faveur, mais cela pouvait rester utile. Cependant, la priorité n'était pas de la rallier à elle, mais de lui créer une nouvelle apparence physique. Organiser des funérailles de quelqu'un et le voir revenir bien joyeusement à la vie seraient un comble, bien que tous ceux qui y avaient assisté ne seraient plus là pour en témoigner : Lyse les avait tous liquidés sans exception.

Daneen tenait fermement Lyse par le bras et la forçait à avancer le plus vite possible. La vampire entreprit de ramener son élève à la Taverne du Crieur comme lors de leur première rencontre. Toutefois, ce ne serait plus dans la petite chambre confortable qu'elle allait l'installer, mais bien dans le fond de la cave souterraine. Durant tout le trajet, Daneen dut maintenir une forte pression insistante sur Lyse, afin qu'elle ne lui file pas entre les doigts à la première occasion. Une fois arrivée, elle jeta littéralement la jeune fille dans les sous-sols humides et froids, sans la moindre goutte de sang pour étancher sa soif et sustenter sa faim dévorante. Il fallait qu'elle apprenne les règles : la bonne conduite, afin de se fondre au mieux dans un environnement hostile à toutes créatures inhumaines.

Après l'avoir accrochée fermement au mur de la cave, à l’aide de chaînes munies de clapets dentelés qui se refermaient sur les poignets, Daneen verrouilla la porte et remonta à l'étage, pensive. Il fallait trouver une solution permettant de la maintenir enfermée durant une durée incertaine, elle ne tarderait pas à retrouver sa force surhumaine et démolirait sa prison. L'idée de faire intervenir une mage lui était venue à l'esprit directement, car c'était en effet la technique la plus sûre, mais aussi l’une des plus dangereuse et risquée aux yeux de la loi. Un couvre-feu spécialement destiné à mettre en évidence toute forme de magie, tout sort lancé, l'ennuyait et ferait se déplacer le Roi en personne si cela était nécessaire. Si Ciur venait à découvrir que sa fervente servante s'adonnait à des pratiques occultes, sa mission se réduirait à néant. Daneen avait beau retourner tous les méandres de son cerveau, elle ne trouvait aucun compromis aussi sûr et fiable.

Le vent s'infiltrait le long des murs de la cave et faisait frissonner Lyse, qui, affaiblie ressentait étonnamment la sensation de froid.

Je me tortillais dans tous les sens et mes membres engourdis refusaient d'obéir. Les chaînes me brûlaient la peau des poignets et plus je tirais dessus, plus les dents du piège se refermaient. Rien ne servait de s'égosiller, la pièce était insonorisée.

Peut-être que si je buvais mon propre sang, retrouverai-je ma force ? Ça ne coûtait rien d'essayer, et sur ce, je plantai mes deux canines supérieures sur son avant-bras droit et commençai à m'abreuver doucement. Une soudaine sensation me dégoutta brutalement et je me mis à vomir tout le sang que j’avais ingurgité. Je crachai jusqu'aux dernières gouttes au sol. Une première observation était de mise, un vampire ne peut boire son propre sang ! Qu’en était-il de celui des autres ?

Il me semblait avoir entendu qu'il y a plusieurs siècles, un homme, qui se prétendait guérisseur, faisait des expériences malsaines sur des vampires afin d'élaborer une nouvelle race, qui s'abreuverait du sang de ses semblables : l'objectif poursuivit était de mettre fin à cette espèce. La fin de l'histoire, je ne m'en souvenais plus...

Lyse sentait les heures passer, une par une, tout en soupirant d'impatience et de douleur.

Isolée, aucun cri n’entrerait ou ne sortirait de cette cave. La soif de la jeune vampire devenait une obsession, plus encore, elle ne jurait plus que par cela.

Pendant ce temps, deux étages plus haut.

— Voici ce que vous avez demandé, trois feuilles de sauge, l'équivalent du poids de dix pièces d'or en sel, une fleur de lotus, et quelques gouttes de Belladone. Ces ingrédients sont difficiles à se procurer alors faites-en bon usage et si vous me trahissez, sachez que je n'oublie jamais rien et l'heure de ma vengeance sonnera un jour où l'autre ; le jour où tout ira pour le mieux, je viendrai gâcher le plus beau de vos souvenirs. Tâchez de ne pas me décevoir et je fermerai les yeux sur vos pratiques illégales ma chère, cracha Daneen.

La Mage saisit rapidement la totalité des produits présentés et les inspecta minutieusement, ce n’était pas le moment de se faire rouler par une vampire.

— C'est bien parce que vous avez un moyen de pression suffisant sur moi pour me faire utiliser une partie de mes pouvoirs que je daigne à obéir à vos désirs. Si vous n'étiez pas si proche de sa Majesté le Roi Ciur, jamais je vous dis, jamais je n'aurai conclu de pacte avec des êtres tels que vous ! Les morts ne devraient pas envahir les rangs du peuple !

— Trêves de paroles inutiles, le temps est compté madame, alors je vous prie de faire au plus vite, sinon ce n'est pas moi qui vous sauterai à la gorge, mais bien celle dont vous devez vous occuper. Sceller le sort le plus profondément possible, car sa lignée noble renforce et décuple ses pouvoirs, mais ne le rendez pas irréversible car il ne serait pas dans mon intérêt de la laisser moisir éternellement sous cette Taverne.

— Les raisons pour lesquelles vous avez fait appel à moi ne me concernent pas, moins j'en saurai, plus je serai en sécurité alors essayez de ne pas me mêler à vos affaires sordides s'il vous plaît, rétorqua la vieille femme.

Sur ces mots, elle tourna les talons et se dirigea vers la porte de la cave et éconduit sèchement la vampire lorsqu'elle voulut la suivre.

— Une aura noirâtre comme la vôtre ne doit pas interférer négativement mon sort.

Argument qui eut l'effet de faire reculer Daneen dont la conviction était que ce fameux sortilège soit parfaitement réalisé. La Mage effleura la rampe boisée de l'escalier de la cave et descendit lestement ceux-ci malgré son âge avancé.

Elle prenait tout son temps pour arriver dans la cellule de Lyse et entreprit d'entrouvrir le clapet métallique de la porte. Lyse apparaissait gisante sur le sol, les yeux entourés de cernes mauves et le visage couvert de sang séché. Celle-ci ouvrit instantanément les yeux et retroussa ses lèvres à l'odeur de sang humain qui venait de lui parvenir aux narines. Elle recommença à agiter furtivement ses bras enchaînés, mais sans succès. La vieille femme commença par répandre délicatement le sel devant la porte de la cellule comme on saupoudrerait du sucre un gâteau. Ce condiment servait à délimiter l'endroit où l'incantation agirait. Ensuite, elle enflamma la mèche d'une bougie où elle y déposa les feuilles de sauge. Ce rituel avait pour objectif de cacher le sortilège qu'elle allait entreprendre aux yeux du devin du Roi. S'échappait alors une fumée cramoisie qui s'éloignait de sa source en formant des petits cercles dont le diamètre s'élargissait au fur et à mesure de l'éloignement. Après cela, elle ouvrit rapidement la fiole de Belladone et but entièrement son contenu d'un trait. La substance lui laissa un goût âpre sur la langue et dessécha sa trachée. Enfin, elle se munit d'une fine aiguille dans une main et de la fleur de lotus dans l'autre et commença par faire léviter celle-ci.

Tout en scandant des mots incompréhensibles et des phrases qui ne parvenaient pas aux oreilles les plus aiguisées des vampires, la Mage sectionnait les pétales de la fleur de lotus. L'incantation prendrait fin quand elle aurait fini de trancher chaque pétale en cent parties égales ; ses mouvements étaient rapides et précis. Le sort agissait et progressivement, le sel disparaissait complètement sur le sol. La détentrice du pouvoir gardait les yeux figés sur son aiguille tout le long du processus et une fois sa mission accomplie, elle lâchait brutalement les objets contenus dans ses mains. Lyse s'était alors rendormie car la sauge avait également caché la présence de la Mage à ses yeux. La vieille femme reprit les ingrédients restant et remonta le plus vite possible à l'étage ; Daneen s'impatientait fortement, elle avait mis presque deux heures à finaliser le sort d'enfermement.

À bout de forces, elle demanda à rester quelques heures ici, ce qui n'était pas dans ses habitudes de demander l'hospitalité à une ennemie, car il était nécessaire qu'elle se repose immédiatement. En fin de compte, la Mage s'endormit dans un sommeil profond. Puisque Daneen avait été vérifier que la barrière invisible était bien en place, elle resta tolérante envers cette femme. Lyse ne pourrait pas s'échapper de sa prison aussi tôt.

Mais un élément vint perturber les plans de la vampire qui avait pourtant imaginé toutes les situations possibles. Ce n’était d’autre que le garde royal, qui l'avait importuné la dernière fois, le soir où elle avait recueilli Lyse.

Celui-ci avait l'indélicatesse de se présenter à nouveau pour venir la récupérer, croyant la jeune fille toujours humaine.

— Je confesse avoir gardé cette jeune fille sous mon toit tout ce temps, mais ce que je m'apprête à dire ne vas guère te plaire, si je ne m'abuse...

— Parle immédiatement, je n'ai pas le temps de jouer à la devinette Daneen, coupa-t-il sèchement.

— Eh bien... Comment dire ? Elle n'est plus vraiment comme avant, elle a changé et je ne crois pas que vous pourrez la présenter au Roi maintenant. Lyse a muté en vamp...

— Non ! Ne finis pas ta phrase, je connais déjà le reste de ta tirade ! C'est la seule solution que tu as trouvée pour la garder à toi toute seule ? Ce que tu peux être fourbe, plus que ce que je ne craignais, rétorqua-t-il furibond. Il allait sortir de ses gonds.

— Cette fois-ci tu te méprends, il est vrai que c'est par mon sang qu'elle a été transformée, mais c'est entièrement contre mon gré. Lyse m'a piégée !

— Une jeune innocente ? Qui t'as piégée ? Mais je vois que tu vieillis Daneen ! ironisa-t-il. Il est révolu le temps où tu déjouais tous les plans et où tu ne te laissais pas traîner par le bout du nez. Laisse-moi la voir ! se permit-il de demander.

— Tu oses te gausser de moi ? feigna-elle d'être vexée. Et en ce qui concerne ta rencontre avec elle, tu peux toujours rêver, elle est trop dangereuse...

— Tu t'inquiètes pour moi maintenant ? Comme c'est adorable, minauda-t-il. Mais cette fois, c'est moi qui prends l'affaire en main !

Tout ce raffut au rez-de chaussée avait eu don de réveiller la vieille femme dont Daneen avait presque oublié la présence. Elle gémit lorsqu'elle immergea totalement de son sommeil et eut un mouvement de sursaut. En réalité ce fameux garde n'était qu'un traître de la garde royale et pactisait à son avantage avec des êtres fascinants, mais pourtant prohibés par la royauté.

Malgré tout, il jouait finement ses coups en douce puisqu'en dix années de service auprès du Roi, personne ne lui fit un seul reproche à l'exception d'une, injuste. L'homme obéissait au doigt et à l'œil de sa Majesté, c'est justement pour cette requête qu'il venait oser se présenter de cette manière auprès de Daneen.

La dernière obsession de Ciur était d’anéantir la lignée de traîtres en les massacrant. Le garde en personne n'avait pû se charger lui-même d'aller égorger les parents de Lyse, car celui-ci avait beau être vicieux et manipulateur, il n'était en aucun cas assez fort mentalement pour abattre férocement des gens en réalité innocents. La famille de Lyse ne faisait que subir les hallucinations et les déboires du Roi qui se sentait constamment en danger de mort et ordonnait l'exécution de toute personne susceptible de nuire à son règne, sans forcément apporter des preuves tangibles.

— Comment oses-tu recourir au pouvoir d'une ensorceleuse de la sorte, si tu croyais me cacher cela à moi, je crois qu'une fois de plus tu perds ton lustre d'antan ! Que fait une vieille Mage dans ta Taverne ?, bougonna le garde.

— C'est dans ton intérêt également que j'ai utilisé cette femme... Sans elle, tu te serais déjà vidé de ton sang au moment même où tu aurais mis un pied dans mon établissement. J'ai ordonné de mon plein gré un sort d'enfermement qui garde Lyse prisonnière dans mes sous-sols. Elle ne tardera pas à arracher la porte de sa cellule, mais se croyant libre, elle se heurtera à un mur invisible. Lyse est franchement encline à décapiter tous ceux sur son passage depuis qu'elle a perdu absolument toutes émotions propres, alors je ne crois pas que tu puisses tenir moins d'une seconde dans cette pièce avec elle.

— Pardon ? Que viens-tu de dire Daneen ? Tu as laissé ta petite protégée faire taire ses émotions avant même qu'elle n'acquiert les règles de civilité nécessaires ? Cette fois-ci je ne couvrirai pas tes manigances, tu vas devoir gérer et assumer les conséquences seule ! Je te propose tout de même un marché : Je ferme les yeux sur le fait que tu invites illégalement une puissante Mage sous ton toit et tu me laisses rendre visite à Lyse, puisque je ne crains rien grâce à un sortilège, me dis-tu.

— Que tu peux être avide dans des temps de terreur ! Mais comme nous avons fait équipe dans le passé, j'accepte ton marché avec réticence certes, mais étant donné que tu connais mes méthodes, j'imagine que tu ne tenteras pas de me rouler dans la farine, fit-elle.

Daneen se dirigea alors à nouveau vers la porte de la cave afin d'ouvrir la marche, mais une fois de plus elle se fit reléguer au second plan ; le garde exigea de s'y rendre seul tout comme la Mage quelques heures plus tôt. La vampire n'eut alors d'autre choix que d'accepter cette condition, de mauvaise grâce cependant. L'homme se rendit donc précipitamment dans la cave avant qu'elle ne change d'avis. Bien qu'il appréhendait de voir à quoi pouvait bien ressembler Lyse, il souleva le clapet en tremblant. Le garde fut surpris de ne rien y voir... Mais il n'eut pas le temps de se poser la question car la porte métallique de la cellule venait d'être arrachée férocement. Lyse se tenait dans l'encadrement de la porte et venait de se heurter violemment sur la limite du sort d'enfermement, ce qui eut don de l'énerver. Elle ressemblait davantage à un animal en pleine attaque qu'à une jeune fille ; elle griffait de ses ongles la paroi invisible, frappait du pied. Son visage dévasté et rempli de colère accorda une mouvement de recul au garde.

Les veines noires autour de ses yeux étaient apparues et ses longues dents menaçaient l'homme. Lyse ne comprenait pas pour quelle raison elle ne parvenait pas à s'échapper et pensait à l'énergie gâchée en arrachant la porte.

Elle n'était presque plus robuste car en se desséchant progressivement, elle perdait sa force surhumaine. Elle glissa donc le long de la paroi impalpable et le garde s'approcha alors ; à distance raisonnable puisque s'il passait ne fut-ce qu'un doigt, Lyse le tirerait jusqu'à l'intérieur du sort et il n'en ressortait pas vivant.

— Depuis combien de temps pensez-vous être ici ? tenta-t-il.

Lyse marmonna quelque chose d'incompréhensible et lui jeta un regard noir. Le garde avait compris, pour qu'elle daigne à répondre à une question, elle désirait sans doute boire.

Il dégaina donc son épée, qui vibra dans l'air avec un son métallique, extrait l'un de des écussons creux pour faire office de récipient, et entreprit de cisailler son poignet gauche pour verser un filet de son sang dans l'écusson. Les veines de Lyse se déployaient davantage à l'odeur de sa nourriture. L'homme prit soin de déposer l'écusson au bord de la limite et de le pousser de l'autre côté avec la pointe de son épée, sans risquer de se faire attaquer. La jeune vampire se rua dessus, elle en voulait plus encore mais le garde posa une limite raisonnable et équitable : un filet de sang pour une réponse à sa question et ainsi de suite.

— Donc je répète, depuis combien de temps pensez-vous être ici ?

— Il me semble que des mois se sont passés dans cette pourriture de sous-sol, je n'ai aucune indication pour me référer dans l'espace-temps, répondit-elle. Sa bouche était pâteuse et elle parlait difficilement.

— Bien, c'est ce que je pensais ; mais ne croyez pas que je vous aiderai à vous enfuir, ce ne serait dans l'intérêt de personne de le faire dans votre état.

Pourquoi avoir décidé de muter en vampire Lyse ? dit-il en la servant une nouvelle fois de son liquide rougeâtre.

La peau de la jeune fille auparavant grisâtre reprenait des couleurs.

— Je veux être forte, dominer tout sur mon passage, tuer ceux que j'ai envie, ne plus perdre mon temps mais cette scélérate de Daneen m'en empêche ! Forcez-là à me faire sortir d'ici immédiatement et je promets de vous épargne​r sur mon passage, rétorqua-t-elle.

— Vous avez donc des idéologies de pourvoir à ce que je vois, mais ne vous avisez pas de me corrompre en promettant quelque chose auquel vous ne vous tiendrez pas, dit-il rapidement. Vous savez, je travaille au service du Roi et...

— Sans blague vous me prenez pour une demeurée ? Si vous vouliez passer inaperçu c'est raté avec vos maudits accoutrements dorés de seigneurs !

— Vous ai-je permis de m'interrompre mademoiselle ?

— Je vous surpasse en puissance alors oui je m'octroie le droit de vous couper la parole et puis vous venez de poser une question, dit-elle en lançant un regard insistant sur le poignet du garde.

— Vous savez donc que tout membre proche de sa Majesté a pour ordre d'éliminer toutes les créatures comme vous ou comme celles qui ont scellé votre geôle.

Mais vous, Lyse, vous êtes une exception, alors faites-moi le plaisir de rester humble.

Quant à la Mage qui somnolait là-haut, je peux la mettre en pièces quand je le désire.

Bien, sur ces mots, je vous laisse j'ai récolté assez d'informations, dit-il en se relevant.

— Vous ne pourrez jamais me vaincre je vous dis ! Jamais !

Et puis la Mage… à l'étage, ne vous avisez pas de lui faire quoi que ce soit, sinon jamais vous ne réussirez à m'extirper de cette prison, j'y serai enfermée pour l'éternité et je crois qu'il n'est pas non plus dans votre avantage de faire cela, scanda-t-elle alors que le garde s'apprêtait à regagner les escaliers.

Il se retourna vers elle un instant et puis fit volte-face pour remonter au plus vite, son épée toujours brandie. De retour à l'étage, Daneen le bombarda de questions auxquelles il ne prit pas la peine de répondre. Le garde se dirigeait vers la Mage, qui s'était à nouveau endormie, tête lourde sur la table qu'il releva brusquement. Daneen n'intervint pas car celle-ci pensait à un interrogatoire de la part du garde mais elle le regretta amèrement lorsqu'elle ne pût se déplacer suffisamment vite pour empêcher l'homme de commettre l'irréparable. Il venait de plonger son immense et luisante lame d'acier dans son cœur.

Daneen lui subtilisa rapidement l'arme​, mais il était déjà trop tard, la Mage se vidait de son sang sur le sol et expiait, alors contre son gré, les lèvres de la vampire s'ouvrirent.

Mais son attention fut détournée par un fracas dans la cave !

« Que les hommes peuvent être cupides, il suffisait de le supplier de ne pas commettre ceci, pour qu'il se jette dans mon piège qui a fonctionné à merveille, par pur esprit de contradiction. »

Lyse se redressa alors et passa une main à travers l'ancienne limite.