Réveil forcé

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N'hésitez pas à annoter ce chapitre s'il y a une faute ou quoi que ce soit d'autre qui vous fait mal aux yeux, j'accepte avec plaisir les annotations !

Le chevalier s'élança, vaillant et intrépide, vers le dragon aux écailles d'or qui gardait le trésor. Les minces rayons de soleil qui trouaient l'obscurité de la grotte brillaient sur son armure. D'un rapide coup d'oeil, il repéra la seule fente de chair du gardien, juste au dessus de sa poitrine et esquiva une attaque qui lui brûla le bout des cheveux. Levant son épée, il se prépara à sauter, mais le dragon poussa un cri assourdissant :

DRIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIINNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNGGGGGGGGGGG !!!!

Tout s'effaça, dragon, trésor et chevalier, excepté la sonnerie qui transperçait les oreilles de Louis. Avec un grognement d'ours, il ouvrit les yeux. Devant lui, sur la table de chevet, le réveil s'indignait et lui criait de se lever, prouvant sa colère par 4 chiffres montrant l'heure déjà tardive. L'adolescent, encore embrumé de sommeil, leva une main pataude pour faire taire ce ponctuel emmerdeur. C'était sans doute l'objet qu'il détestait le plus. Mais la paresse abbatit son bras sur le lit, tandis que l'intarissable ennemi continuait son assourdissante attaque. Le jeune homme releva le bras et visa l'objet d'un oeil mi-clos.

Il laissa tomber de nombreuses fois sa main sur le lit puis sur la table de chevet, à un tel point qu'on peut s'étonner que la douleur ne l'ait pas totalement réveillé. Mais le fourbe continuait de sautiller et d'éviter habilement les lourdes attaques du paresseux mammifère. Cependant, comme épuisé d'une telle bataille, ses sauts se firent moins vifs et Louis, profitant de cette occasion inespérée, lui donna un coup décisif. Vaincu, il se tut enfin et notre héros, les oreilles soulagées, s'enfonça dans ses draps comme dans des sables mouvants.

Il lâcha un long soupir d'extase. La chaleur enveloppait tout son être dans un cocon douillet et les sens de Louis furent étouffés par une épaisse brume de sommeil.

Mais au milieu de cette brume, il apercevait une lueur, comme un oeil inquiétant qui le fixait avec insistance. Il se concentra sur la lumière et quatre chiffres apparurent. Ce ne fut qu'au bout d'une longue minute que les capacités cérébrales ralenties de Louis purent comprendre que le réveil n'avait pas dit son dernier mot : encore allumé, il continuait de montrer ostensiblement l'heure.

L'ado commença à s'affoler quand il vit les minutes passer à une vitesse irréelle sur l'écran. La partie rationnelle de son cerveau lui criait de se lever et de se préparer au plus vite pour les cours, mais il ne pouvait se soustraire à la chaleur réconfortante, au bien-être paresseux qui l'envahissait, à l'idée que son rêve allait peut-être reprendre... Louis luttait, luttait, et cette lutte était plus dure que les précédents combats qu'il avait mené ce matin. Il essayait de toutes ses forces de se tirer du lit et de cette brume engourdissante, mais la paresse et le bien-être le clouaient tandis qu'implacablement, les minutes avançaient, avançaient...

Il sentait pourtant que, à mesure que l'affolement le gagnait, la brume se dissipait un peu, ses efforts se faisaient plus insistants et la lumière émise par le réveil devenait plus forte... Il s'extirpait un peu plus chaque instant, ses forces redoublaient... Enfin, dans un ultime effort, il parvint à se tirer du lit... Aussitôt, il attrapa des habits le plus rapidement possible.

Après la lutte, ce fut la course, effrénée. Louis s'habilla à la va-vite, ne prit pas de petit-déjeuner, se coiffa à peine et courut à l'arrêt de bus... avant de se rendre compte qu'il avait oublié son sac. Illico, il retourna en sprintant attraper ses affaires et presto, il déboula dans son bus alors que celui-ci repartait. Il l'avait échappé belle !

Il souffla tout le long du trajet et lorsqu'il descendit devant le bâtiment gris et terne de son lycée, il redevint l'élève banal et morose qui se préparait à vivre une nouvelle épreuve quotidienne : la journée de cours...

Et voilà ! J'espère que ce texte vous aura plu et que le défi a été rempli. Bien qu'étant moi-même au lycée, ceci n'est pas un texte autobiographique, je n'ai aucun mal à me lever le matin et je ne déteste pas la journée de cours.

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