3 - Végétarisme et désirs
La première satisfaction pour un végétarien est sa victoire contre ses propres désirs dans une société de consommation donnant toute autorité au caprice. Par ce chemin, il découvre la nature des narcotiques : les pratiques menant à l’addiction, la dépendance et la transformation de l’être. Rien de moins lié au désir : c’est parce que nous dépendons d’une chose – qu'elle soit morale ou physique – que nous en ressentons le désir, ce profond et transcendant désir.
Chacun en a fait l’expérience un jour : notre attirance vers les narcotiques dépassent notre contrôle, elle est au-delà de la conscience. Et si une force veut s’y opposer, l’inconscient redouble d’efforts : on en vient à inventer des raisons sans raison pour accepter la sédition, notre corps réagit et se métamorphose, comme notre esprit, notre personnalité. Tous ces forces intérieures et d’apparence si personnelle complotent pour faire céder la force s’opposant aux narcotiques.
La fierté des végétariens, c’est d’avoir vaincu cette volonté de soumission à un corps étranger, d’affirmer son besoin d’autonomie et d’authenticité, de tranquillité, d’avoir révélé et vaincu la véritable nature perverse du désir – et d’y opposer la satisfaction. Cette éducation des instincts, dans notre société de non contrainte du soi, est malheureusement un miracle – elle est d’autant plus une véritable promesse d’avenir.
Annotations
Versions