Un rêve à banir
Il était une fois, un monde où les rêves devenaient réalité, mais à quel prix ?
Oui, oui, vous avez bien lu. Ici pas de contes de fées. La devise de ce monde est similaire à la phrase fétiche de Rumplestiltskin, personnage de la série Il était une fois : " Magic always come with a price" ( La magie a toujours un prix).
Il y a des centaines d'années, la planète Terre a connu la plus grande pluie d'astéroïdes jamais vue depuis l'apparition de l'Homme. Parmi ces cailloux, tout droit arrivés de notre galaxie, se sont glissés de minuscules particules semblables à de jolies paillettes dorées. Bien que, d'après nos manuels d'histoire, le spectacle ait été époustouflant, ces paillettes ont bouleversé l'écosystème en apportant la magie.
Non, nous ne sommes pas tous devenus de grands sorciers capables d'invoquer n'importe quel élément de la nature ou avec un pouvoir de guérison incroyable. A la place, cette poussière s'est emparée de ce qu'il y a de plus précieux en nous : nos rêves.
Tout jeune adulte atteignant sa majorité doit absolument arrêter de rêver. Si cela venait à arriver, le rêve serait exaucé mais le revers serait terrible. Aussi fort est le rêve, aussi violente est la chute. C'est ainsi que de nombreuses personnes, en rêvant de grand amour, ont perdu le reste de leur famille dans un tragique accident ou en rêvant d'argent, ont finalement fini séniles et internées en psychiatrie dès leur réveil.
Pour éviter cela, le monde a radicalement changé. Tous les Disney, film d'amour et Contes de fée ont été retirés des plateformes de streaming, des rayons DVD et des bibliothèques. Les industries du Film et du Livre ne commercialisent plus que des histoires d'horreur sans amour ni amitié : en gros des boucheries de deux heures. Fini aussi le shopping et la mode, tout le monde est vêtu exactement pareil, quel que soit le Pays. Seules les couleurs diffèrent d'un continent à l'autre. Idem pour les voitures et les maisons. En gros, tout ce qui ne relève pas de la génétique doit être exactement similaire d'un foyer à l'autre. Certaines lois ont même été votées pour déterminé le nombre d'objets connecté dans un foyer, le salaire unique et universel quelle que soit la profession ou encore le nombre d'enfants. Enfin, les études supérieures sont imposées en fonction de la région dans laquelle tu vis car chacune à son université propre. Concernant l'amour, au diable les sentiments ! Nous sommes revenus au temps des mariages arrangés sauf que là, c'est pire, c'est un numéro qui choisit pour nous. Chaque naissance est répertoriée au niveau régional. Tous les ans à compter du premier janvier les tableaux se renouvellent et on y inscrit le premier bébé fille, le premier bébé garçon, le deuxième bébé fille .... Ainsi, à notre majorité on nous présente la personne du sexe opposée ayant le même numéro que nous. Donc si je suis le bébé fille numéro trente, j'épouserais le bébé garçon numéro trente. Nous n'avons pas à réfléchir, le destin s'en charge pour nous. Bien sûre la science n'étant pas toujours équitable, il y a souvent plus de filles que de garçons ou inversement. Là alors, nous avons la création de couple gay. Et si, suite à cela, il reste une âme solitaire, nous avons le couple monoparental.
En fait, tout est construit pour que l'Homme n'ait pas à réfléchir et donc n'ait pas d'envi.
Bien sûr, cela semble beau et utopique mais il n'y aurait pas d'histoire si cela était le cas. L'homme reste un être de nature insatisfaite et moi, eh bien, je suis de celle qui n'entre pas dans les cases toutes faites.
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