Arrête de pleurer, je viens te sauver ! Part 5
— Alerte ! Alerte ! Le célèbre Voyageur Du Temps, Juan Calistophe est sur nos terres ! Je répète, le célèbre Voyageur Du Temps Juan Calistophe est sur nos terres. Déployez vos armes bande de crétins ! nasilla une voix de femme dans les hauts-parleurs du navire.
Ses talons frappaient et raisonnaient avec rythme contre le vieux bois humide du navire. Les poings et les dents serrés, Loukïan s’avançait sur ce bâtiment. Il était au bord de l’explosion, chaque personne l’ayant déjà vu dans un tel état n’avait plus jamais essayé de l’énerver. Ce qui le rendait fou ? C’était l’injustice, il en avait horreur !
Il se remémora Jasmine se faisant ruée de coups comme un vulgaire punching-ball et sa colère surpassa l’inimaginable. Son objectif n’était plus de retrouver « Kalionna », non ! Il était décidé à venger la jeune femme au teint hâlé. Certes, il ne la connaissait que depuis quelques minutes à peine, mais sa façon de se battre et de se braquer à chaque fois qu’il essayait d’établir un contact avec elle, lui avait fait très clairement comprendre que c’était dû à cette façon dénigrante de traiter les femmes sur ce bateau.
Il ignorait combien de temps elle avait dû se battre, mais ce qu’il savait, en revanche, c’est qu’elle avait tenté de s’échapper. Elle voulait partir de cet enfer, ne plus jamais revenir, afin de trouver un semblant de paix. Il ne se voyait pas partir la laissant seule face à ces abjectes personnes toutes plus horribles les unes les autres.
Surtout que cette femme était une dame de caractère, qui ne se laissait jamais abattre par les circonstances. Elle suivait toujours son cœur et ses valeurs et elle n’allait jamais à l’encontre de ses principes. C'était une question d'honneur pour Jasmine qui, du haut de ses seize ans, savait ce qu'elle voulait.
Tous ses innombrables qualités faisait d’elle, une femme forte ! De plus, il savait pertinemment qu’elle n’allait jamais cesser de se battre. C’est pour ça qu’il ne la voyait pas comme une Jouvencelle en détresse. Bien au contraire, il la voyait comme une lionne, fondant sur sa proie sans redouter le danger. Car elle était maître de la savane.
Sa vie lui appartenait, elle faisait cas de ce qui lui chantait, et ça Loukïan adorait, car il était pareil. Il suivait ses principes et ce, même si la mort l’attendait à la fin.
Il admirait sa témérité, son courage et sa combativité. Il se devait de l’aider, pas pour passer pour le héros de l’histoire, non. Cela, il n'en avait rien à faire. Il voulait être là ! Ce genre de femme de caractère, il en avait vu très peu, voire deux, Jasmine et sa grande sœur. Il devait être présent, parce qu’il savait qu’elle allait aller loin et il se devait d’être à ses flancs afin de voir la naissance d'un être aussi splendide que cette jeune femme.
Il marcha, courut, sauta puis hurla à pleins poumons le prénom de Jasmine, qu’il avait précédemment entendu lorsque le Capitaine du galion l’avait appelé. Nulle réponse ne se fit entendre. À croire qu'elle avait déserté le navire. Et sitôt embrassé par la culpabilité, il s'agenouilla sur le pont, se mit à mordiller le coin de l'ongle de son pouce tout en laissant ses autres doigts caresser sa cicatrice, lorsqu’il sentit cette brûlure sur ses phalanges sa main se mit à trembler, puis très rapidement son regard, demeura songeur et vide.
— C’est ta faute si elle est morte ! accusa le jeune enfant qui l'avait réveillé sur sa barque un peu plus tôt et que seul lui pouvait l’entendre tel un murmure dans le vent. T’es vraiment qu’un moins-que-rien ! Je sens ton être pourrir de l’intérieur Loukïan !
Dépité, Loukïan fixait la cabine du capitaine sans même la voir, lorsque soudain, dans un clignement de paupières, une silhouette apparut à la droite de son sillage pour le sortir de ses rêves.
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