Je me réveille en nage. Ouf ça n'était qu'un cauchemar ! Je me voyais menottée devant un juge habillé en clown me condamnant à la guillotine pour le crime d’avoir un emphysème pulmonaire.

Je me lève avec cette horrible pensée : je vais mourir dans moins de neuf mois. Cette hideuse vérité m'a suivi jusque sous mes draps, jusque dans mes rêves même.

Je vais me regarder dans le miroir de ma salle de bain : sale gueule, me renvoie mon reflet. Je suis trempées de sueur, échevelée et j'ai l'oeil hagard. Le genre de personne qui me ferait peur si je la croisais dans la rue.

Je vais me recoucher mais trop tard : je n'arrive plus à dormir. Je cogite : n'ai-je réellement que la greffe comme issue de secours ? Est-ce vraiment si rare ? Est-ce que je dois faire un testament ? Non, ne pense pas à ça, tu vas t'en sortir ! me souffle une petite voix dans ma tête. Ça m'étonnerai, lui répond une autre, t'as entendu ce qu'a dit le médecin. Tant qu'il y a de la vie, y a de l'espoir ! ... Ben justement...

Je me tourne, tente de me concentrer sur le fait qu'il faut que je dorme mais en vain, l'épée de Damoclès est toujours là, pointée sur ma cage thoracique.

Aller, concentre-toi, inspire … expire … et on recommence. Au bout de trois minutes de respiration lente, je me sentie déjà un peu plus détendue et après cinq je parvins enfin à me rendormir.