T'aimer et m'hair
Tu n’es plus le même.
Ton visage a changé
Tes yeux ne sont plus verts
Ton corps n’est plus svelte
Tes aspirations sont différentes
Ta voix plus profonde
Mais je te reconnais.
Tu es son homonyme, son synonyme.
Comme l’Autre avant Toi.
Comme si ce sentiment avait toujours existé
Qu’il était là, latent
Attendant son jour pour réapparaître
Un autre regard qui le mettra en feu
Je vivais dans le déni du brasier déjà en place
Un jour, je te regardais exister...
BAM! La réalisation.
Mon cœur t’avait choisi comme proie
Mais c’est moi qui, depuis
Est prise au piège
Car, pour toi
Nous ne sommes même pas dans la même forêt
Dans la même ligue, dans le même camp
Je suis cette ombre intéressante mais insignifiante dans ton paysage féminin
Alors je me laisse couler avec ce poids lourd
Ce sentiment trop familier
De ne pas être assez
Ou d’être Trop.
Le feu est hors de contrôle.
Tu as kidnappé mes rêves
Mes nuits déjà trop courtes sont entrecoupées de rêves, de cauchemars
De ton regard qui me transpercent
De tes bras qui m’étreignent
De tes mains qui m’étranglent
Et je me réveille dans un vide insoupçonné
Laissé par cette place inoccupée
Qui devrait t’appartenir.
Je t’aime.
Tellement que j’ai peur que cela se voit
J’essaie de n’être qu’une amie
D’accepter mon rang, ma place
Mais je ne me rappelle pas ce que c’est, être seulement ton amie
Alors je n’ose plus te serrer
De peur que tu sentes mon cœur tenter de t’agripper
Je n’ose plus te regarder dans les yeux
De peur que la flamme dans les miens s’illumine
Je n’ose plus te laisser lire mes textes
Car si tu t’y reconnaissais?
Je suis terrorisée à la pensée que tu t’en rendes comptes
Et que tu partes… toi aussi.
Comme l’Autre avant Toi.
Et je me déteste tellement
D’oser ressentir une telle passion
De croire que je peux t’impressionner
Autant que toi, tu me fascines
Et je m’exècre
D’espérer entendre cet amour de ta bouche
Comme un miracle de mai
Voir ton corps dans la pénombre du jour qui se lève
De penser à ces rires partagés
À ces baisers échangés
Qui ne perleront jamais sur nos lèvres.
J’ose nous croire complémentaires
Toi, bien ancrée au sol
Tu me calme et me rends solide sur mes pieds
Alors que moi
Avec mon intensité de vivre chaque folie de passage
Je t’apprends à voler
Pour goûter à la libération, à ma fabulation
Tu échappes enfin au quotidien paralysant
À la routine Ankylosante
Et moi je vibre, je rayonne…
J’oublie qui je suis…
La réalité me frappe à ton départ.
Oh merde…
As-tu vu ma passion à ton égard?
As-tu compris mes bégaiements et mes hésitations?
Si mon impulsivité légendaire s’échappe
Si cette vérité éclate…
Fuck.
Je t’aime.
Et pour cela, je ne peux que m’haïr
Par cet amour irraisonnable
J’ai signé ma défaite.
J’ai donc fait vœux de silence
Pour te garder près de moi
Quitte à souffrir de ce mur que je construis entre nous
Jusqu’au jour où
Comme l’Autre avant Toi
Tu partiras.
J’ai même pensé précipiter ce départ
Causer un tort irréparable à notre amitié
Mais je préfère rêver à ce phénix qui ne verra jamais le jour
Que de m’éteindre dans ton absence.
Mieux vaut le feu à la cendre.
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