La trahison d'un frère . . .

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Je me suis retournée pour croiser un regard bleu vide . Celui qui était mon frère venait de froidement dénoncer nos parents aux autorités. Et pour m'être interposée entre mes parents et les soldats venus les emmener et avoir tenté de défendre mes géniteurs, j'ai été jugée complice et emmenée moi aussi.

Je me souviens m'être retournée une dernière fois. Mon grand frère se tenait là, debout, à nous pointer du doigt, le regard vidé de toute émotion. Mes grands-parents se tenaient légèrement derrière lui, à droite. Mémé pleurait, le visage dans un mouchoir, pendant que pépé lui entourait les épaules de ses bras, sans rien dire. A gauche de mon frère, agenouillé près de lui, un homme qui m'est totalement inconnu. Mais vu le brassard rouge autour de son bras gauche, je suppose qu'il s'agissait d'un guerrier.

Ensuite, on nous a fait monter dans la voiture et depuis, je ne les ai plus jamais revus.

Après ça, tout s'est déroulé très vite. Je me souviens que dans un premier temps, les militaires nous ont séparés. Ils m'ont emmenée dans une vieille pièce sombre où il n'y avait qu'une chaise en bois. On m'a assise sur la chaise et on m'a interrogée. Ils voulaient que je leur révèle tout ce que je savais sur le réseau de résistance que mes parents animaient mais, bien que j'en sache beaucoup, je n'ai rien dit. On m'a frappée, menacée, j'avais mal, j'ai pleuré, mais j'ai tenu bon. Au final, leur chef est entré et leur a dit qu'il n'était pas étonnant qu'une gamine aussi jeune que moi ne sache rien et qu'ils perdaient leur temps avec moi. Les soldats ont donc quitté la pièce et m'ont laissé seule, mais pour un court instant seulement.

Ils sont revenus seulement quelques minutes après et m'ont bandé les yeux avec un foulard. Je ne pouvais plus rien voir mais j'entendais des ordres, des cris et des supplications. Tous ces bruits résonnaient dans ma tête à m'en faire mal au crâne mais je ne me suis pas plainte. Je priais seulement intérieurement pour que mes parents aillent bien et que je puisse les revoir à nouveau.

Je ne sais pas combien de temps s'est écoulé avant qu'on retire ce bandeau de mes yeux mais ça m'a semblé être une étérnité ! Une étérnité pendant laquelle j'ai continué à prier pour le bien de mes parents. Et puis le bandeau a été retiré de mes yeux et j'ai réalisé où nous nous trouvions. Nous étions au sommet d'un mur de plusieurs mètres de hauteur. Devant nous, une étendue de sable à perte de vue. Nous étions sur l'île des "démons"! J'ai vu des monstres géants qui couraient vers la direction opposée à la notre. Ils semblaient poursuivre quelque chose ou quelqu'un ... Monsieur Gleis ! Ils pourchassaient monsieur Gleis !

- Dina ! Éléonore !

Je tourne doucement ma tête vers la droite , là d'où venait la voix, pour voir papa ! Il nous regardait, maman et moi avec des yeux pleins de larmes . L'un des soldats a sorti un flacon contenant un liquide étrange de sa sacoche. Il a mis le contenu du récipient en verre dans une seringue et . . . a injecté le liquide dans la nuque de maman !

- Éléonore, Grisha . . . Sachez que, même transformée en titan, je continuerai à vous aimer !

Ce furent ses dernières paroles . . .

En une journée, je venais de perdre un frère et une mère . . .

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