Il descendit les escaliers, croisant au passage le vieil aubergiste, qui le salua d’un simple hochement de tête. Gabriel n’avait pas encore eu de vraie conversation avec l’homme, mais il savait qu’il était là, une sorte de témoin muet des vies qui passaient par cet endroit.

Clara était déjà dehors, face à la mer. Gabriel la rejoignit en silence, sentant son cœur battre un peu plus fort à mesure qu’il s’approchait d’elle. Elle avait les bras croisés, les yeux perdus dans l’immensité de l’eau. Elle paraissait loin, presque inaccessible, comme si la mer elle-même la séparait de lui.

"Tu veux qu’on parle ?" demanda Gabriel, un peu hésitant.

Clara tourna lentement la tête, ses yeux brillant sous le soleil du matin. Elle hocha la tête. "Oui. Mais pas ici. Pas à l’intérieur. La mer… elle a toujours eu ce pouvoir sur moi. Elle a le don de faire apparaître les vérités qu’on cache."

Ils marchèrent ensemble sur le sable, en silence, leurs pas effleurant à peine la surface humide. La mer s’étendait devant eux, immense et mystérieuse, comme une métaphore parfaite de ce qu’il restait à comprendre dans leur histoire.

"Clara…" commença Gabriel, en s’arrêtant brusquement. "Pourquoi m’avoir laissé dans l’ignorance tout ce temps ? Pourquoi ne pas m’avoir dit que tu avais… que tu avais fait des choix que je n’aurais jamais imaginés ?"

Clara s'arrêta également, un léger sourire triste effleurant ses lèvres. "Je n’avais pas le courage, Gabriel. Ni le courage de te le dire, ni celui de faire face à la vérité moi-même. C’était plus facile de partir. Plus facile de fuir."

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