Naissance d'une ire
Assise sur le matelas dur de mon lit
Ma vision devenant de plus en plus obscurcie
Je poursuis ma lecture d'un instant
Comme soudain dans mon coeur
Frémissant, bouillonnant,
Se met à cogner une touche d'aigreur
Dont je ne peux encore définir le nom
D'où peut-elle provenir?
Serait-ce mon coeur qui commence à durcir
Au moment où mes yeux parcourent,
Ces banales pensées,
Ce flot morcelé de mots enfilés,
Cette fine broderie devenir une complexe tapisserie,
Recouverant la plus écoeurante des hypocrisies.
Des propos nés d'une bouche dévorante avide,
Cousant des fils suscitant une pompeuse flatterie,
Une odieuse perfidie.
Je ressens et ressens au fil de ma lecture,
Cette triste et vaine imposture,
Quand cette poursuite va-t-elle s'arrêter?, me dis-je irritée.
Courroucée par cet nauséeux sentiment
Mon coeur sent le mensonge,
Ma plume veut dévoiler cette vérité qui ne peut se dêvetir,
Mais au loin, je vois une simple roue de bois,
Modeste instrument qui ne cesse se tourner et tourner,
"Patience", me mets-je à chuchoter dans mes tristes émois.
Patience, mon coeur ne peut qu'espérer.
Que le miroir de la discorde que je suis,
Fera comprendre à la créatrice de ces dorures empoisonnées,
Qu'à son contact, ses ténèbres qui la pourrissent je ne fais que refléter,
Mais convoite, continue de convoiter,
Tente de nourir ton ego boulimique avec,
Tu ne seras jamais, jamais qu'un fruit tout sec
Asséché à l'envi,
Par ton désir de ne plaire à qu'au seul élu de ton coeur souffrant,
Ta petite personne qui ne fait que fuir en niant.
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