Un horizon
En vague roulis
Me tord le ventre m'étrille
Monte en marée
Me sable, m'enterre, me noie
Je te garde.
D'un mot d'amour à l'autre
Ton silence sèche ma bouche
Tes pensées s'embarquent au loin
Mes embruns retombent
Inutiles
Je t'enlise.
Et tes voiles sont gonflées d'un ailleurs
À tirer,
Elles brisent la chaîne de mon encre
Il n'y a plus que ton ombre
Pour me tenir la main
Sur l'horizon mobile
Qui te berçait
Tu files enfin
Ton golem s'effrite
Ma main étreint le vide
Le soleil se couche
Sur le sable
Tu n'as pas laissé de trace.
Et sur l'horizon veille
Le cristal d'une statue de sel.