Sous un ciel orageux s'élève la mélodie d'un espoir abîmé. Symphonie sublime ou notes désœuvrées ; le piano élimé joue un air désespéré. Sur la stèle glacée flétrissent les roses oubliées. À l'ombre des regrets se meurent les sanglots d'une âme fatiguée.

La maladie l'a emporté, cet homme aux mains magiciennes qui, avec quelques ternes couleurs, dessinait un arc-en-ciel. Un concerto de lumières sur une étendue immaculée où déferlait une passion sublime. Un rayon de soleil lorsque la tempête, sur mon cœur épuisé, se levait en grondements assourdissants. Étourdissante était l'harmonie des lueurs ; quelques larmes sur mon triste minois, il a délaissé mon esprit affaibli pour un repos éternel. Nuit infinie, emplie de rêves à la beauté de ses dessins, à la hauteur de son talent et de ses paysages joliment peints.

Mes souvenirs, sur une feuille de papier froissée, se prélassent pour un moment de paix, pour semer la douleur d'un décès de plus et raviver la flamme d'un amour entre un artiste, devenu vieil ami, et une fillette égarée. Âme esseulée, l'obscurité entendra mes cris de détresse, le hurlement silencieux de mes peines éreintées. J'ai dispersé les cendres d'un peintre au regard fatigué, harassé de ce qu'était devenue sa vie et de ces ennuis aux reflets jaunis. L'usure sur sa peau n'entachait pas la beauté d'un cœur enflammé, passionné de vivre et épuisé de survivre dans un monde calciné.

J'entends les murmures de son art, grandiose, en admirant les croquis de ses fleurs parfumées d'un nuage de bonté.