Apprivoisonnement

\a.pʁivwa.zɔn.mɑ̃\

du verbe Apprivoisonner.

Verbe du 1er groupe – celui des vainqueurs.

Et mot valise composé de : emprisonner et apprivoiser

Autrement dit :

Apprivoiser pour emprisonner.

L’apprivoisonnement est à l’apprivoisé ce que le collier est au chien, le coussin au chat, le bocal au poisson, l’aquarium au crustacé, la cage à l’oiseau et le harnais au cheval ; pour ne citer que les exemples les plus courants. Auxquels nous pourrions ajouter : le zoo à l’animal sauvage, la S.P.A à l’abandonné, le bassin au mammifère marin, le mariage aux couples qui s’aimaient… et autres prisons dorées de partout, un peu oxydées dans les angles.

C’est-à-dire une douce captivité de ouate, où la viande saignante et le fouet passent l’envie de dévorer, la caresse et la croquette de mordre, le coquillage multicolore de retourner à la mer, la graine enrichie en oméga 3 et 6 de s’envoler, la jument au fier destrier de sauter la clôture.

Le loup s’en réjouit, en louvoyant, le lion s’en enorgueillit, en rugissant, la baleine s’en bidonne… en se bidonnant (sûrement), le poulpe s’en poulpise (du verbe ‘’poulpiser’’), en ondulant, l’aigle s’en écrie (de joie, naturellement) et le zèbre s’en bi-colorie (de rayures, cela se sait) :

quand le canin passe ses hivers seul au garage ou à la niche, le chat finit sa vie dehors, le poisson agrémente un plat de légumes, le cheval est servi en entrecôte poivre-moutarde et l’oiseau en oublie la couleur du ciel.

Chers apprivoisonneurs, nos félicitations, les vaincus vous acclament :

vous avez mérité le diplôme de geôlier !

©Eek & Co,

section ‘’Veganisme & végétarisme’’.