Réponse à "Héros malheureux"
- Oh bonjour !
- Quoi ?
- Vous voulez que je vous raconte l'histoire de Darren Merias ?
- Ma foi pourquoi pas. Allez asseyez vous et écoutez l'histoire du vieux Fergus :
"Autrefois à une époque où notre monde était encore empreint de magie, existait un royaume du nom de Nirteven. Gouverné par le roi Hector Merias le pays prospérait, et chaque jour était une fête pour ce peuple qui ne manquait de rien.
Ses belliqueux voisins quant à eux vivaient de guerres et de pillages, leurs avidités les perdaient. Nirteven ne devait la pérennité de son havre de paix qu'à la construction du mur Hadrian, dont les fortifications permettaient aux chevaliers de repousser les quelques hordes de sauvages qui, convoitant les richesses Nirvenniennes, tentaient de prendre d'assaut le royaume.
Un soir d'hiver le roi Hector rencontra Eléanore, fille du duc de Lanfroit, ils tombèrent éperdument amoureux l'un de l'autre. Le mariage fut célébré quelques mois plus tard et de leur union naquit un jeune garçon, qu'ils appelèrent Darren.
Le jeune Darren se distingua très tôt, par l'adresse et le talent aux arts de l'épée et de la magie dont il était pourvu. Les rumeurs se propageaient à travers Nirteven du nord au sud et d'est en ouest, ainsi avant même que vienne son douzième anniversaire, ses aptitudes firent pâlir d'envie les chevaliers de son père.
Les années passant l'enfant devint un charmant jeune homme d'une vingtaine d'années. Ses boucles blondes faisaient ressortir l'éclat de ses yeux océans, les traits finement ciselés de son visage lui octroyaient la grâce d'un véritable apollon, quant à sa musculature puissante elle trahissait la force d'un véritable chevalier, mais n'enlevait rien à son raffinement. C'était l'homme le plus courtisé du royaume, davantage pour la beauté absolue de son corps que pour son titre de prince. Seulement il ne s'intéressait pas à l'amour d'une femme, il consacrait sa vie à défendre son peuple : Ses séjours dans la garnison du mur Hadrian étaient légion.
La force du prince n'avait d'égale que son sens de l'honneur. Il menait ses batailles en première ligne, préférant périr que de se mettre à l'abri derrière ses hommes. Il était une véritable source d'inspiration pour toute l'armée Nirvenienne, à ses côtés les chevaliers se pensaient invincible.
Darren devenait de plus en plus puissant, il ôtait des vies par centaines puis par milliers... Bientôt l'appui de son armée ne lui fut plus nécessaire : Il défit les hordes de sauvages à lui seul. La peur se répandit chez ses ennemis, les assauts sur le mur Hadrian se firent rares.
Une nuit de printemps Darren dormait dans ses quartiers au palais royal : Cela faisait plusieurs mois que les sauvages n'avaient plus attaqués, il s'était donc accordé un peu de repos à la capitale. Une femme s'immisça sous ses draps de soie, elle caressa délicatement le torse du prince de ses doigts fins. Darren sursauta sorti du lit et regarda son agresseur, prêt à se défendre.
L'éclat de la lune inonda la chambre de sa pâle lueur, elle éclaira la peau immaculée de la jeune femme révélant sa nudité, et se refléta dans ses pupilles opalines : Elle était sublime. Ses longs cheveux noirs comme l’ébène étaient tressés de fils d’argent et lui retombaient sur l’épaule, ils encadraient son visage plus lumineux et plus blanc que ne l’est le lys. Cette blancheur était délicieusement contrastée d’une fraîche couleur vermeille sur ses joues, du rouge de ses lèvres gorgées de sang. Son corps voluptueux mais gracile, exhalait la promesse de se perdre dans la luxure, de trouver la folie dans le plaisir. Sa beauté était telle que le cœur de Darren rata un battement, jamais il n’avait vu si belle créature.
- Bonjour Darren, lui susurra-t-elle.
- Qui êtes-vous ?
- Moi ? Je suis ta promise, ta destinée, tu es mien et le sera à jamais.
Bien malgré lui Darren se réjouissait de l’entendre prononcer ces mots, l’idée de lui appartenir pour l’éternité ne lui déplaisait aucunement. Son cœur l’avait emporté sur sa raison, il était entièrement assujetti à la beauté de la jeune femme. Il serait prêt à mourir ne serait-ce que pour la tenir dans ces bras.
- Comment pourriez-vous être ma promise ? Nous ne nous connaissons même pas…
- Oh je te connais depuis longtemps Darren, avant même que tu ne viennes au monde. Je suis Lucilia la déesse de la destiné, je t’ai béni à la naissance car j’ai vu l’homme que tu deviendrais : Un homme capable de conquérir mon cœur.
Le prince ne songea pas un seul instant à douter des paroles de Lucilia, il était comme hypnotisé, pour une raison qui lui échappait il lui faisait confiance. Elle s’approcha de lui et l’embrassa avec passion. Darren sentit son corps tout entier devenir brûlant, tandis qu’une onde de désir traversait son corps : Il lui rendit son baiser.
Cette nuit là ils ne dormirent pas, trop occupés à s’égarer dans les plaisirs de la chair. Il l’aimait déjà de tout son cœur et de toute son âme.
Tôt le matin un soldat fit irruption dans la chambre du prince, s’inclina en une respectueuse révérence, avant de lui tendre une missive: Les clans sauvages s’étaient alliés contre Nirteven, ils avaient pris d’assaut le mur Hadrian durant la nuit et faisaient à présent route vers la capitale. C’était une nouvelle des plus terribles, il devait aller à leur rencontre.
L’armée fut prête à partir deux heures plus tard, ce fut à contre cœur que le prince se résigna à s’éloigner du palais, de Lucilia et de la douceur de ses étreintes.
Il coupa la route aux sauvages dans la plaine d’Esmir, seulement ils étaient cinq ou six fois plus nombreux qu’eux. Darren ne rebroussa pas chemin pour autant, il entonna son plus beau discours et enflamma le cœur de ses soldats. La situation était des plus délicates, aujourd’hui encore il devait triompher.
Il lança son cheval au triple galop, brandit son épée et chargea l’ennemi. Les deux armées s’entrechoquèrent avec fracas, formant une masse grouillante de corps et de métal.
Darren était fidèle à sa réputation, les sauvages tombaient les uns après les autres, de la pointe de son épée il leurs octroyait le repos éternel. Il en tua des dizaines, des centaines, des milliers, mais le flot d’ennemi ne discontinuait pas. Il utilisa sa magie de feu et un torrent de flammes englouti plusieurs milliers de sauvages, d’autres vinrent les remplacer. Il recommença encore et encore, les cadavres s’amoncelèrent sur le sol et l’âcre odeur du sang imprégna l’air.
Ce n’est qu’au coucher du soleil que le prince commençait à entrevoir la victoire, les sauvages perdait leurs fougues, bientôt ils prendraient la fuite. La nuit blanche qu’il avait passé avec Lucilia commençait à produire ses premiers effets, ses muscles étaient transit de fatigue, sa vision se troubla et il s’écroula lourdement au sol. Il essaya de se relever mais le sang versé avait rendu le sol boueux, son armure de plaques s’était embourbé.
Il n’eut pas le temps de se retourner, ne vit pas ce sauvage qui brandissait une lance dans son dos. Le coup fut précis, vif, il transperça l’armure du prince alors que celui-ci se débattait avec la boue, et l’atteignit en plein cœur.
Il ne souffrit pas mais se lamenta de sa bêtise : Jamais plus il ne pourrait tenir Lucilia dans ses bras, jamais plus il ne pourrait l’embrasser. Au seuil de la mort il regretta d’avoir combattu pour Nirteven… Il aurait mille fois préféré s’enfuir avec sa bien aimée.
Son dernier souffle lui échappa, son corps resta là inanimé parmi ceux de ses soldats qui étaient mort pour lui, parmi ceux des sauvages dont il avait ôté la vie."
Fergus sourit, une fois de plus ils s'étaient endormis avant d'entendre la fin.
Table des matières
En réponse au défi
Héros malheureux
Combien de fois me suis-je demandé comment le personnage principal a bien pu survivre ne serait-ce qu'à la première scène du livre que j'avais lu ? Cette réflexion-là m'a inspiré un défi.
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Vous aviez pourtant commencé à mettre un certain nombre d'éléments en place dans le but d'initier un long récit épique dont le rôle principal devait être tenu par un héros charismatique tel que vous les affectionnez. Manque de bol, à votre grand désarroi et celui de vos lecteurs, celui-ci meurt bêtement de façon inattendue dès le premier chapitre ! Ceci mettant bien sur prématurément fin à l'épopée que vous aviez pourtant prévu.
Ainsi et à titre d'exemple, avant de penser à partir sauver le monde, votre héros tête en l'air aurait bien fait de se souvenir avoir ôté, la veille, les plaquettes de freins usées de sa voiture ...
Le gagnant du défi pourrait bien être celui ou celle qui fait à la fois le début le plus prometteur et la fin la plus décevante !
Commentaires & Discussions
La bénédiction de Nirteven | Chapitre | 4 messages | 5 ans |
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