Louis Faal

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 Les ténèbres m'enveloppaient, seul un mince filet de lumière provenant d'une fissure dans le plafond se posait négligemment sur mon plateau, où un pauvre quignon de pain noir et une demi tasse d'eau saumâtre me faisait office de repas. Quel heure était-il ? Depuis combien de temps étais-je ici ? Sortirai-je un jour de ce lieu ? Autant de question qui demeurai pour moi aussi insoluble que de chercher une réponse viable au sens même de l'existence humaine. Il existait toutefois des questions pour lesquelles je pouvais trouver des réponses, malgré leur absurdité. J'étais la pour avoir commis un crime d'Oisiveté, précisément pour avoir échoué à un de mes examens finaux. Dans quel monde est il rationnel de condamné un échec scolaire par un enfermement dans de tel condition ? Encore une question sans réponse, je suppose. A moins que je ne soit ici pour sédition, dans ce cas la quelqu'un m'aurai dénoncé, mais qui...

 Je me mis a penser alors à ma famille. A mon grand-père, d'abord, j'étais très proche de lui. Un jour, quelque part autours de mes onze ans, il avait, comme beaucoup de personnes chaque jours, disparu du jour au lendemain, nous n'avions jamais su pourquoi. Mon esprit vint ensuite se poser sur mon père. C'était un homme à l'image de son physique, petit et mou, mais doux et agréable. Il travaillait comme professeur de langue morte. Mort, c'est bien ce qui caractériserai le mieux sa façon de parler. Ma mère était loin d'être comme lui. Je me suis d'ailleurs toujours demandé comment ils faisaient pour s'aimer. Elle avais un caractère très autoritaire, voir psychorigide. Rien n'étais plus important pour elle que son travail au Ministère de l'Information, à part peu être son amour pour notre Président. Celui-ci était tellement important chez nous que je l'ai presque toujours considéré comme un membre de ma famille. Pas une seul pièce de la maison était vierge d'une représentation de cet homme : portrait, buste, mug et assiette décorative... La pièce maîtresse de cette collection était une photo prise lors de la journée national de la Jeunesse, où ma sœur avais eu l'honneur de prendre une photo à coté de lui. Ma sœur... Cette pimbêche détestable, pur produit de la propagande gouvernemental, prête à dénoncer toute sa famille au nom de la Nation... Avec ses remarques stupide et formaté, reprenant presque mot pour mot les paroles des animateurs télé et radio... Quel connasse... Pourtant c'est elle qui me manquait le plus, paradoxalement.

 Mon bras me brûlais, douloureuse preuve de la brutalité des Forces de l'Ordre dans cette prison. Parfois j'entendais hurler à la mort de pauvres prisonniers, dont les cris raisonnait visiblement dans tout le bâtiment. D'autres fois, c'était les supplications, des pleures restant sourd aux oreilles des geôliers et des bourreaux. J'avais été, comme tout le monde, passé à savon plusieurs fois, ici. Mais à en jugé par ces cris, je crois que bien pire est réserve à certains prisonniers. Sûrement quelques opposants politiques, des criminel de la pensée. Je ne sais plus ou j'ai entendu ce terme, je crois que ma mère les avais prononcé à table, alors qu'elle fustigeais comme à son habitude tout ceux qui n'aimais pas assez, à son goût, notre Président. Probablement un terme qu'elle a découvert à son travail. Je crois que le souvenir me revient lentement. Elle semblait avoir honte de ce mot et balbutia quelques choses d'incompréhensible après avoir déclaré ceci.

 Une série coup de feu me tira soudainement de mes rêveries. Encore des exécutions. Il y en avais au moins tout les jours, dans cette prison. Je n'ai jamais vraiment su qui se faisait exécuter. Des traîtres ? Des criminels de droit commun ? Des Citoyens de seconde zone ? Je me mis alors a pensé a ces gens, que le régime considérait comme au mieux des esclaves. Je me disais qu'au fond, à coté d'eux, ma situation n'étais peu être pas si désespéré. Puis j'entendis des pas dans le couloir, quelqu'un s'approchait de ma cellule. Allais-je être libéré ? Exécuté ? Torturé ? Je n'en savais rien, pourtant intérieurement je me disais que j'allais regretter cette dernière pensé vis à vis des citoyens de seconde zone...

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