Ses yeux se posèrent sur les lettres qui formaient ce nom. Les pupilles dilatées, il parcouru les lignes des échanges. C'était des messages joyeux, enthousiastes et même quelques smiley avec des coeurs.
Son sang ne fit qu'un tour. L'appareil se fracassa au sol et dans la rame de métro, tout le monde le regarda avec effroi ou inquiétude.
La main de son ami sur son épaule ne lui était d'aucun secours.Ses mots s'écorchaient à ses lèvres. 

Comment pardonner au traitre qui avait fait tant de mal à sa moitée. Il n'avait rien à dire sur le fait que cette saleté de l'univers réintègre la vie de son aimée, quand bien même leur relation en avait souffert. Des années à devoir s'adapter, à prouver qu'elle n'avait pas à avoir peur de lui, avec lui. A prendre son temps. A toujours se remettre en question. A encaisser des blessures pour des paroles et des actes fait avec tendresse mais qui la blessèrent à cause de son expérience passée. Rien à voir avec lui-même. Aujourd'hui elle lui disait l'aimer. Il la croyait et cela se voyait dans son regard. Mais comment, comment ne pas avoir de violente envie de meurtre et de haine en voyant qu'elle échangeait de nouveau avec cette raclure. Déchet qui les avaient privé de nombreux moments, encore aujourd'hui. 

"Dommage collatéral. C'est ce que tu es. Il te faudra apprendre à vivre avec. Maudit-le, exorcise ta haine dans le sport ou une autre activité. Car tu ne peux que subir son choix. Ce n'est pas ta vie, c'est la sienne, ses choix, ses droits, ses envies, ses erreurs. Tu dois soutenir et patienter, mais tu ne peux pas juger et prendre parti. Elle ne t'appartient pas. Elle est libre comme nous tous. Et si tu veux être avec elle, tu dois accepter ses choix.", murmura son ami ramassant le téléhone hors d'usage.  La seconde d'après, la joue douloureuse d'un coup injustement porté, il l'accompagnait hors de la rame, comprenant son geste qu'il lui avait déjà pardonné.