Seize printemps furent écoulés.

Ma formation était bien avancée.

Alors que vint un bel été,

Je fis preuve de mon impétuosité.

Je me tounai vers des terres de marveilles.

A cinq cents lieux vers l'Est, pour les plus vaillants,

Attendait une récompense sans pareil,

Selon les dires des gens.

En quête de gloire, et ayant déjà failli,

Refusant d'être le mailon faible de ma lignée,

Et ayant hâte de triompher, je pris mon épée,

Je pris ma monture, et je partis.

Par monts et par vaux,

Je fis face à mille périls.

Et sur ces terres stériles,

Je surmontai mille fléaux.

Et je la vis, brièvement.

Une lueur, sur le cadavre de mes ennemis,

Ouvrant une piste au sein de cette folie.

Je l'empruntai, pour fuir ces tourments.

A chaque triomphe, l'histoire se répéta.

Une quête sans fin mettait mon coeur à l'épreuve.

Je tins le coup, pour ne pas laisser veuve,

Ce miracle qui a daigné se tourner vers moi.

Soudain, par lâcheté et faiblesse,

Je tournai le dos au combat.

Harassé par mes mille prouesses,

J'eus pris peur de subir le trépas.

Certainement déçue de ma couardise,

Cette lumière, mon salut, s'en alla.

Les environnements enchanteurs qui m'entouraient jusque là

Laissèrent placee à des terres désolées balayées par la bise.

Honteux, abattu et désemparé,

Je rentrai, non sans peines, vers mes terres.

Et sous l'insistance de mes pairs,

Je leur narrai mon épopée.

Là où je craignais mépris, moqueries et inimitié,

Je reçus honneurs et reconnaissance.

Car accomplir une telle quête n'est point aisée,

Chose dont je n'avais point connaissance.

Ainsi, je pris du repos,

Avant de repartir par monts et par vaux.

Car j'ai juré qu'un jour, et j'espère bientôt,

Je te retrouverai, mon salut.

Et là je ne fuirai plus.