Chapitre 21
Bonjour à tous ! Après une longue pause, je reprends ce roman ! Je dois néanmoins vous prévenir que ce chapitre et les suivants n'ont pas fait l'objet d'une relecture aussi avancée que les précédents avant publication, vous risquez donc de croiser plus de fautes (grammaires, ortho, frappe...) et je m'en excuse ! En espérant que cela n'altère pas votre plaisir à me lire <3
Comme d'habitude, n'hésitez pas à peinturlurer le texte, je prends toutes les critiques constructives !
Bonne lecture !
* * *
A peine déposée dans son lit, Océane sombra dans le sommeil. Elle en émergea quelques heures plus tard, la jambe meurtrie. Pendant un instant, elle regretta réellement de ne pas s’être défoulée sur Maxime. Puis la conversation lui revint à l’esprit : la malédiction et la créature qui hurle pour être libérée… Était-ce une simple coïncidence ? Elle essaya de se remémorer la légende que racontait sa mère, ainsi que sa grand-mère. Se pouvait-il qu’il y ait des dragons parmi ses aïeux et que ce soit la raison de cette histoire racontée innocemment par sa famille ? Cela voulait-il dire que son grand-père ou même l’homme avant lui en était un ? Elle essayait désespérément de se rappeler toute l’histoire, mais les éléments la fuyaient ; elle n’avait jamais trouvé ce conte intéressant. Petite, c’était les histoires de vampires et de loup-garou qui la fascinaient ! Elle s’inquiéta alors : est-ce qu’ils existaient eux aussi ?
Soudain, elle entendit des pas se rapprocher
— Coucou la belle au bois dormant ! Tu dors encore ?
La fermeture éclair de la tente s’ouvrit et le buste de Sonia s’y introduisit.
— Comment ça va ? demanda-t-elle innocemment avant de voir son mollet. Oh la vache ! Ta jambe !
Elle ressortit aussitôt, Océane l’entendit s’éloigner et appeler son oncle. La jeune femme soupira, elle en avait marre de ces fichus dragons…
— Alors, voyons voir ça… murmure Joaquin qui approchait. Attention Océane, je rentre !
Quand il vit l’état du bandage, ses épaules s’affaissèrent. Il soupira et murmura à l’attention de la jeune blessée.
— Je suppose qu’il vaut mieux ça que mon neveu en morceaux… ?
Mal à l’aise, la jeune femme resta silencieuse, les yeux baissés.
Il quitta la tente et revint quelques minutes plus tard avec sa valise. Il nettoya la plaie et changea les pansements. Cela fait, il se retourna et parla à voix basse.
— Max nous a raconté ce qui s’est passé, bien sur il s’est pris un savon par mon frère ! Il aurait été préférable que nous soyons là pour t’aider, pour te contenir. J’ai déjà assisté à un baptême adulte, ce n’était pas beau à voir, crois-moi… Heureusement, tu as plus de force mentale que mon neveu n’a de jugeote ! Mais je t’en prie, Océane, ménage-toi et cesse de te blesser ! D’accord ?
Elle le dévisagea, sa bienveillance était-elle sincère ? Elle acquiesça doucement et alors qu’il se redressait, elle profita qu’ils étaient seuls pour lui poser la question qui la tracassait un peu plus tôt.
— Joaquin, est-ce qu’il y en a d’autres ?
— D’autres quoi ?
— D’autres créatures que nous ?
Face à son regard interrogateur, elle compléta son propos, se sentant un peu ridicule.
— Comme… heu… des vampires ou des loup-garous ?
Une partie d’elle s’y attendait : il éclata d’un rire franc. Elle se sentit stupide d’avoir oser poser cette question absurde. L’oncle de son amie finit par retrouver son calme, effaçant les larmes de rire aux coins de ses yeux.
— Ah ! Océane ! Non, ces créatures n’existent pas. Il n’y a que nous, les Hommes et ces salopes de sirènes.
Il quitta la tente sans plus de cérémonie, laissant la jeune fille abasourdie. Ses salopes de sirènes ? Elle ne se souvenait pas beaucoup de la légende, mais elle était quasiment sûre qu’elles n’étaient pas évoquées en ces termes. Plusieurs familles, plusieurs versions ? Elle haussa finalement les épaules. Une odeur de fumée et de poisson vint caresser ses narines et fit gronder son estomac, lui intimant de mettre ses réflexions à plus tard et de sortir.
Poser le pied à terre raviva ses regrets concernant le frère de sa meilleure amie. Elle se mordit les joues et boita tant bien que mal hors de la tente. A peine eut-elle le temps de faire quelques pas qu’Alexandre se précipita à ses côtés pour l’aider à marcher, la portant à moitié, elle n’eut pas l’énergie de le repousser, d’autant que l’aide n’était pas complètement inutile.
Alors qu’il prenait place à sa gauche, Océane ferma les yeux et refit rapidement le déroulé des évènements, mais aussi des informations nouvelles qu’elle devait intégrer à sa réalité. Comment cela avait-il pu dégénérer aussi vite ? Comment était-elle passé du statut d’intruse dans les vacances en famille de sa meilleure amie à celui de dragonne convoitée ? Comment une stupide petite brûlure avait-elle pu faire chavirer son monde ? Elle soupira, même formulé mentalement cela sonnait absurde. Pourtant, lorsqu’elle rouvrit les yeux et croisa ceux d’Anthony à l’autre bout de la table, ses iris orangés ne laissaient aucune place au doute.
Elle s’efforça de prendre part aussi naturellement et joyeusement que possible à la conversation ; Sonia avait passé la matinée avec ses tantes et avait tenté de retrouver le chemin vers le sommet où elles s’étaient rendues la veille… mais elle s’était perdue et c’est Adrian qui l’avait retrouvée. Si le discours de Sonia et les gentilles moqueries de sa mère et ses tantes étaient naturels, le reste sonnait faux. Maxime fusilla son cousin du regard dès l’instant où il s’assit à côté d’Océane, Joaquin échangea plusieurs regards appuyés avec son fils, tandis que Rafael, sous son apparence calme et posé, jetait des regards inquiets à chaque geste un peu vif de la part d’Océane.
Bien que le repas ait été aussi peu agréable et la nourriture aussi fade que les autres soirs, Océane dévora son assiette et finit même celle de son amie. Cette dernière, d’abord surprise, mit cette faim étonnante sur le dos de la guérison. Cependant, la vérité était tout autre, même si elle n’avait pas de créature au fond d’elle, l’appétit d’Océane faisait désormais de l’ombre à celui des hommes présents autours de la table. Alors qu’elle vidait son verre pour faire passer la pomme de terre sèche qui peinait à glisser dans sa gorge, une partie d’elle espérait que cette gloutonnerie était temporaire, autrement le budget course risquait d’être serrer de retour chez elle.
Chez elle.
Penser au retour lui fit mal et la rassura en même temps : elle avait hâte de retrouver son quotidien, loin des Jorique. Alors qu’elle songeait au bonheur de retrouver les siens, Sonia la sortit de sa torpeur.
— Dis, Océane… hum… ça te dérange si on fait quand même un feu ce soir pour se réchauffer ?
L’intéressée dévisagea son amie sans comprendre, avant de réaliser la raison de son inquiétude. Alors qu’elle s’apprêtait à répondre, Anthony prit la parole.
— Donc ton bien-être passe avant l’éventuel trauma de ton amie ? Whoua…
Piquée à vif, Sonia se tourna brusquement vers son cousin et l’incendia, ce qui gêna encore plus la principale intéressée.
— Ça ne me dérange pas, je n’ai pas de traumati…
Enfin, je crois ? songea-t-elle. Un dragon qui a peur du feu, cela aurait le mérite d’être cocasse !
— Pas de feu ce soir pour vous les filles, coupa Rafael. Demain on part, il faut préparer vos affaires.
— Quoi ? s’offusqua la jeune brune. On ne part pas après-demain ?
— Non, on a promis à Anika qu’Océane rentrerait mercredi, mais avec Joe nous allons lui faire quelques examens à l’hôpital, s’assurer que tout va bien. J’ai supposé que tu voudrais rentrer avec ton amie, mais tu peux rentrer mercredi avec ta mère ?
La conversation avait beau la concerner, Océane subissait passivement les échanges et les décisions qui étaient prises. Pour autant, elle ne s’opposa pas, l’idée de retrouver un vrai lit, l’accès à une douche chaude et des toilettes sans araignées la ravissait.
Comme l’avait escompté son père, Sonia souhaitait accompagner son amie, aussi elles prirent la direction de leur tente et commencèrent à ranger leurs affaires.
Plus tard, alors que la respiration lente et profonde trahissait le sommeil de son ami, Océane peinait à s’endormir ; elle avait hâte de partir d’ici, mais une part d’elle ne pouvait s’empêcher de s’inquiéter des examens que Rafael et Joaquin prévoyaient de lui faire passer.
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